MN 1665
Coffre à pentures
1191, 1192
Largeur en cm 124 ; Hauteur en cm 87 ; Profondeur en cm 74
Coffre en chêne à pentures en fer forgé ; Coffre en chêne reposant sur quatre pieds hauts entre lesquels des ais horizontaux complètent les faces. Détail intéressant que ces pieds importants qui perchent le fond bien au-dessus du sol, peut-être pour préserver de l'humidité son contenu. Les assemblages de ces ais sont à plat-joint et à tourillons. Seul le plancher du coffre, constitué de trois ais, comporte des assemblages à grain d'orge. Ceci sans doute pour éviter la perte de petits objets, qui seraient inévitablement passés au travers d'un assemblage à plat-joint, lorsque le bois en présence d'un air asséché se rétracte. Le montage de la caisse est assuré par des rainures et des languettes chevillées. Trois séries de pentures horizontales nervurées ceinturent les quatres côtés. La façade est ornée de ferrures décoratives composées de tiges fleuronnées et enroulées selon une rigoureuse symétrie. Le couvercle est fait de trois ais assemblés à plat-joint et tourillons. Il s'articule à la caisse par trois types de pentures différents. Les deux pentures extérieures sont plates et terminées par trois petites tiges dont deux s'enroulent vers l'extérieur. Les deux suivantes sont nervurées, avec une extrémité formant une tige et présentent trois paires de tiges symétriques. La penture centrale est formée de tiges en volute s'étalant largement. Le coffre ferme à l'aide de trois serrures. Celle du centre, probablement d'origine, possède deux secrets en état de fonctionner, qui condamne l'ouverture. C'est en débarrassant l'entrée de serrure de sa rouille que nous nous sommes aperçus que deux clous qui maintiennent l'entrée glissaient dans une fine découpe. Ces deux boutons poussoirs en forme de tête de clous, placés sur la platine permettent de libérer deux mécanismes. Le premier glisse sur 5 mm environ, et dégage l'auberon de l'opercule qui bouche l'entrée de la serrure. Il se libère alors grâce à un ressort paillette. Le secret fonctionne à l'aide de l'autre bouton poussoir. Par une manoeuvre semblable à la précédente, il agit sur une pièce métallique qui libère l'entrée de la serrure rendant possible l'introduction de la clef. Les deux serrures à moraillons n'ont livré aucune particularité notable et semblent postérieures. Au XIXème s. probablement (au vu du métal utilisé qui est laminé), a été réalisé un habillage intérieur au moyen d'un feuillard métallique, transformant le coffre en coffre-fort. Le pied avant gauche, sur lequel apparaît une large brûlure, présente une restauration ancienne : des fers plats maintiennent le bois fendu. [d'après Polonovski et Perrault 1987, p. 40-41]
objet en rapport
'Trois grands coffres, bois, pentures de fer, XIIIe et XIVe siècles' figurent sur la liste des objets classés Monuments Historiques (arrêté du 6.6.1902). L'inventaire de 1905 du mobilier de la cathédrale de Noyon affecté au culte mentionne (n°52) '4 coffres épais en chêne, ferrures anciennes'. Datation par dendrochronologie : voir bibl. Polonovski 1990 (après 1191-1192 pour deux pieds). Polonovski et Perrault 1987 (XIIIème s.), Reyniès 1987 (fin XIIIème s.), Fligny 1990 (début XIIIème s.). ; voir aussi : Noyon : la cathédrale, salle du trésor (MN 2050) ; en rapport avec : Armoire à pentures de la cathédrale de Noyon, Coffre à pentures ; Oeuvres en rapport : Armoire à penture (XIIIème s.) conservé à la cathédrale de Noyon, provenant de la salle du trésor. Coffre du musée Carnavalet et coffre du musée des Arts décoratifs (XIVème s. voir photographie dans le dossier-objet). Les pentures de la porte menant à la salle du trésor ont des motifs comparables aux motifs des pentures du coffre.
France (lieu de création)
propriété de la commune, affectation, Noyon, musée du Noyonnais, classé MH
1987
Provenance, 1845, Noyon, cathédrale Notre-Dame, (Coffre mentionné dans Vitet 1845. Les mentions de mobilier dans les anciens inventaires du trésor de la cathédrale de Noyon sont trop peu explicites pour être assuré de la présence de ce coffre à Noyon à une époque plus ancienne.) ; Ville de Noyon
'Mobilier picard : le meuble dans l'Oise du XIIIe au XIXe siècle', Beauvais, musée départemental de l'Oise, 23 octobre 1991 - 13 janvier 1992 (Catalogue n°1)
Vitet (Ludovic), Monographie de l'église Notre-Dame de Noyon, Paris, 1845, 2 volumes (Plans, coupes, élévations et détails par Daniel Ramée) (Coffre mentionné p. 190 et reproduit planche 15.) Findinier Benjamin : 'Les collections mobilières médiévales de Noyon/The medieval furnishings collections of Noyon', in 'Noyon Racines et Avenir/Roots and Future', Cap Régions Editions, Noyon, 2009, pp.170-181. Findinier B. 2012 : 'Noyon et ses trésors', in 'Les secrets des cathédrales'. Hors-série Le nouvel Observateur numéro 80, juillet-août 2012, p.38-39. Findinier Benjamin : 'l'armoire peinte de Noyon', in 'La cathédrale Notre-Dame de Noyon. Cinq années de recherches', sous la direction d'Arnaud Timbert, avec la collaboration de Stéphanie Daussy. Société Historique, Archéologique et Scientifique de Noyon, 2011, pp. 258-275. Reyniès (Nicole de), 'Le mobilier médiéval', dans Plouvier (Martine) [sous la direction de], La ville de Noyon, Cahiers de l'inventaire 10, s.l., ville de Noyon et Inventaire Général, 1987 [catalogue de l'exposition 'Noyon, mille ans d'art et d'architecture', Noyon, musée du Noyonnais, 20 juin - 5 octobre 1987], p. 111-121. (p.116) Polonovski (Max) et Perrault (Gilles), 'Le trésor de la cathédrale de Noyon retrouvé. Un ensemble rarissime de mobilier médiéval', dans L'Estampille, n°208, novembre 1987, p.32-53. (p.40-41) Fligny (Laurence), Le mobilier en Picardie (1200-1700), s.l., Picard éditeur, 1990 (p.35 et p.41 ; rep. fig. 10a et 10b) Polonovski (Max), ' Contribution de la dendrochronologie dans la connaissance des monuments historiques, problèmes de méthodes', dans La conservation du bois dans le patrimoine culturel / Journées d'études de la Section Française de l'Institut International de Conservation, Besançon-Vesoul, 8-9-10 novembre 1990, pp. 89-100. (p. 91 ; rep. fig. 3, p. 98.) 'Mobilier picard. Le meuble dans l'Oise du XIIIe au XIXe siècle', catalogue de l'exposition [Beauvais, musée départemental de l'Oise, 23 octobre 1991 - 13 janvier 1992] rédigé par Laurence Fligny, Beauvais, 1991 (p.18-19, cat. n°1.)