Établissement thermal
Thermes Fraxine
Établissement thermal dit thermes Fraxine
Occitanie ; Ariège (09) ; Ornolac-Ussat-les-Bains ; Thermes (rue des)
Ariège
Tarascon-sur-Ariège
Ussat-les-Bains
Thermes (rue des)
1834 B2 587 ; 2014 B2 598
En village
3e quart 19e siècle
1845 ; 1855
Datation par source
Attribution par source
Fraxine Louis de (commanditaire)
Les eaux thermales d'Ornolac-Ussat-les-Bains sont exploitées depuis le 18e siècle, mais les aménagements étaient alors assez sommaires. Un traité de 1787 fait état de fosses creusées directement dans le sol et soumises aux aléas de l’Ariège toute proche. Les cabines qui sont aménagées au-dessus des baignoires sont « étroites et basses, ces voûtes peu exaucées, y laissent amasser des vapeurs incommodes. » L’établissement est donné par Louis de Fraxine, baron d’Ornolac, à l’hospice de Pamiers, en 1787. Le plan de l’établissement, dressé en 1821, fait état d’un bâtiment simple mais relativement vaste abritant une vingtaine de baignoires. Il s’agit peut-être plutôt en réalité du regroupement de plusieurs petits bâtiments accolés, abritant chacun deux à trois cabines voûtées et possédant sa propre toiture à deux pans. Ces différents bâtiments ne sont pas exactement dans le même alignement. À chacune des extrémités se trouvent deux pavillons à un étage et un étage de comble. En 1838, l’ingénieur des mines Jules François est appelé pour remédier au problème du mélange des eaux thermales avec les eaux froides de l’Ariège. Il propose la reconstruction de l’établissement sur un seul alignement, plus près de la montagne, et la réalisation de galeries souterraines afin de canaliser l’eau thermale en amont de l’établissement. Le projet est réalisé par l’architecte Casimir Durrieux. Les plans sont approuvés en 1845. Ils intègrent la construction du péristyle qui doit servir d’accès monumental au nouvel établissement. Les fondations sont achevées en 1848. En 1850, l'architecte Casimir Durrieux (qui travaille à la même époque à la ferme-école de Royat) participe à la construction, commencée par l'entrepreneur Baron. L'ouvrage doit mesurer 99,04 m de long, pour 7 m de haut et il est prévu d'employer l'ordre ionique. Il doit se composer de deux avant-corps, qui seront couronnés d'un entablement surmonté d'acrotères. L'ouvrage doit se composer de 34 arcades supportées par des piédroits. Chaque piédroit reposera sur un socle monolithe de 65 cm de large et 45 de haut. Le piédroit doit avoir avec son socle une largeur de 60 cm, 2,75 m en hauteur et 0,55 m en largeur. Les impostes doivent être de 0,808 m de long, 0,758 m de large et 0,40 m de haut. Les arcs seront composés de neuf voussoirs de 3,45 m de long, 0,69 m de large et 26 cm de haut. Il doit également y avoir des pilastres aux angles des avant-corps, qui doivent eux-mêmes reposer sur des socles semblables aux piédroits des arcades. Les mesures correspondent à peu près à ce que l'on peut observer à l'heure actuelle. A l’occasion de ces travaux, un nouveau bâtiment est bâti de l’autre côté de l’avenue afin d’y installer l’administration des bains et le bureau de l’inspecteur des eaux. En 1855, l’hospice de Pamiers emploie les 5000 Fr accordés par l'État à l'achat de la frise et des bas-reliefs ornant la façade du péristyle auprès de Virebent frères à Toulouse (1 080 Fr). L’hospice achète également la peinture pour la façade (fresque, 70 Fr), pour la balustrade (huile), pour la frise (id.), pour les consoles en plâtre et pour les trente-neuf chambranles devant décorer les portes des cabinets de bain. C'est donc très probablement en 1855 (ou 1856) que les travaux du péristyle ont été définitivement achevés. En 1869, la notice à destination des membres de la commission administrative de l'hospice de Pamiers précise que la galerie renferme "quarante baignoires en marbre de Carrare, avec plusieurs douches à nouveau système et autant de loges confortables". Les baignoires sont alimentées par cinq galeries souterraines, dont chacune a une température spécifique, qui décroît du sud au nord, entre 37° et 31°C. Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la galerie est vitrée. Les décors de volutes en terre cuite qui surmontaient les portes ont disparu à une date inconnue. Le bâtiment où se trouvait l’administration a été transformé au cours du dernier quart du 20e siècle et abrite aujourd’hui une résidence.
Maçonnerie ; enduit ; calcaire ; pierre de taille
Plan rectangulaire régulier
En rez-de-chaussée
Fausse voûte d'arêtes
Élévation à travées
L’établissement thermal est un bâtiment allongé, de plan rectangulaire, composé d’une galerie à arcades desservant des cabines de bain. Aux extrémités se trouvent deux pavillons légèrement saillants et comprenant trois arcades. Les arcades sont constituées de piliers reprenant les caractéristiques de l’ordre dorique et soutenant des arcs en plein cintre. Elles sont en pierre de taille. Le reste du mur est bâti en moellon et est couvert d’enduit. L’entablement est composé de moulures et d’une frise sur toute la longueur de l’élévation ouest sur l’avenue. L’ensemble de la façade est surmonté d’une fausse balustrade faite d’enduit et de céramique. Les pavillons latéraux sont agrémentés de deux bas-reliefs en céramique (putti jouant avec des guirlandes) et bordés de pilastres soulignant les angles. L’intérieur du bâtiment est composé d’une grande galerie ouverte, seuls les pavillons étant cloisonnés, et d’un alignement de cabines. Le mur de la galerie est donc rythmé par les portes donnant accès aux cabines. Elles sont surmontées de jours qui permettent l’éclairage naturel. A l’aplomb des portes sont insérés les culots moulés sur lesquels reposent les arcs doubleaux. La galerie est couverte en fausse voûte d’arêtes surbaissée (lattis enduit). Toutes les parties décoratives, chambranles avec corniche, cadre des ouvertures et culots ornés sont peints en rouge pâle. Un bandeau de la même couleur souligne l’horizontalité du mur, qu’il traverse au niveau des corniches.
Céramique
Putti ; guirlande ; frise ; denticule ; acanthe
Le décor porté en céramique se compose de deux frises de putti tenant des guirlandes (16 éléments) disposées sur chacun de deux pavillons latéraux, d'une frise d'entrelacs d'acanthes qui longe toute la façade et d'une fausse balustrade.
1991/04/10 : inscrit MH partiellement
Grande galerie (cad. B 598) : inscription par arrêté du 10 avril 1991
Arrêté
Galerie
Station thermale pyrénéenne importante
Propriété d'une société privée
2014
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Université Toulouse Jean Jaurès
2014 ; 2018
Saffré Romain ; Comet Anaïs
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47