Hôtel de voyageurs
Hôtel d'Angleterre
Immeuble à logements
Hôtel d'Angleterre, actuellement immeuble à logements
Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Bagnères-de-Luchon ; Etigny (allée d') 24
Pyrénées
Bagnères-de-Luchon
Etigny (allée d') 24
2017 AI 240
En ville
Café ; restaurant
2e quart 20e siècle
1928
Daté par source ; porte la date
Attribué par source ; signature
Un premier hôtel d'Angleterre existait à cet emplacement dès le milieu du 19e siècle : il est mentionné sur le plan publié en 1860 (Lambron) où il est précisé qu'il est tenu par un nommé Seveilhac.Il a par la suite été dirigé par Devriès, puis Dardignac L'hôtel est cité dans les guides touristiques qui en vantent la qualité globale, la situation sur l'allée d'Etigny, en face de l'avenue menant au casino. L'édition Diamant du guide Joanne indique en 1893 : "Table d'hôte, restaurant à la carte et à prix fixe. Cave de choix. Service électrique et acoustique à tous les étages. English spoken. Se habla espanol. Omnibus de l'hôtel à tous les trains. Beau parc donnant sur l'allée d'Etigny". La villa Tron a été intégrée également dans l'offre commerciale de l'hôtel. Dans le guide Joane en 1909 on trouve ces précisions supplémentaires " Appartements pour familles. Ouvert du 1er mai au 1er octobre Seghin, propriétaire". Ce premier hôtel est connu par une photographie ancienne publiée par Frappé (2001) où l'on voit également le parc (désormais transformé en place publique) avec mention d'un garage automobile. A partir de 1912, l'hôtel profite de sa situation à proximité du départ du train à crémaillère menant à Superbagnères. Victime d'un incendie en septembre 1927, l'hôtel est reconstruit en 1928 sur les plans de l'architecte Raymond Sécard, architecte D.P.L.G.(qui fut architecte en chef de la Ville de Paris et du Département de la Seine jusqu'en 1962) dans un style influencé par l'Art Déco. Cette réalisation a été publiée dans la revue Art national construction en 1933 où il est précisé que les travaux ont été réalisés en 5 mois malgré les conditions difficiles d'un chantier conduit en hiver. En raison de la température oscillant entre - 12 et - 3, le béton fut coulé à chaud, à 25°, avec une addition de carbonate de soude tandis que les coffrages étaient calorifugés avec de la paille. La plaque de l'architecte avec la date de réalisation est conservée à l'angle du bâtiment sur l'allée. Les verrières du hall et de la cage d'escalier sont l'oeuvre de la société anonyme Mauméjean frères dont les ateliers étaient situés à Paris et à Hendaye. Fondés respectivement en 1921 et 1923, ces sociétés étaient les héritières de la maison Mauméjean établie à Pau en 1862, et les cousines de Mauméjean Hermanos établie à la même époque en Espagne. L'entreprise s'était rendue célèbre à l'exposition des arts décoratifs de 1925 où elle avait assuré le décor du pavillon espagnol en même temps qu'elle avait construit son propre pavillon. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel est transformé en siège du Grenzschutz (garde-frontière) de la Feldengendarmerie des occupants allemands à Luchon. Il cesse son activité en 1962 et est alors mis en vente par appartements. Les photographies anciennes montrent que la toiture était initialement à longs pans percée de lucarnes rampantes (dont deux grande, dotées d'un balcon). Au premier étage de la façade sud, le balcon central avec garde-corps en ferrronnerie n'appartenait pas au parti d'origine : son ajoût est vraisemblablement ancien car ses ferronneries imitent rigoureusement celles des autres balcons. Un café-restaurant, "l'American Bar", occupait l'angle entre l'allée d'Etigny et la place Galliéni.
Béton ; béton armé ; enduit
Ardoise
3 étages carrés ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans brisés
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours, en maçonnerie ; ascenseur
L'hôtel est construit à l'angle de l'allée d'Etigny et du square Pierre Lauret et présente donc deux façades, la plus longue au sud, une plus étroite à l'est, côté allée. L'édifice est mitoyen des deux autres côtés. L'hôtel est construit en béton armé avec banchage de béton de 0, 15 cm d'épaisseur avec double cloison en brique creuse. L'ossature est enduite à la chaux puis au plâtre. La façade sud compte dix travées, celle sur l'allée en dénombre quatre. Deux oriels à pans coupés se déploient sur les trois étages de part et d'autre de la façade sud. Au troisième étage, ils viennent interrompre le balcon filant qui ceinture l'édifice. La partie du garde-corps désormais laissée à nu portait initialement l'inscription HOTEL D'ANGLETERRE. Les saillies provoquées par les balcons individuels (trois au deuxième étage côté sud, quatre au premier étage sur l'allée), le balcon double (deuxième étage côté allée) et le balcon triple (premier étage façade sud) viennent compléter l'ordonnance des façades. Balcons et oriels ont des profils en pans coupés, trait assez caractéristique du mouvement Art Déco. Au rez-de-chaussée de la façade sud les piliers qui encadrent les travées à oriel sont ornés de faisceaux de colonnettes auxquelles font écho le motif de colonnettes engagées qui ornent les pans coupés du troisième étage de l'oriel. La travée centrale est surmontée par la base d'un ancien balcon (connu par photographie) constituée d'une série de colonnettes juxtaposées. Un bandeau saillant sépare le rez-de-chaussée des étages : il est souligné par un motif en dent de scie. Sur l'allée, les arcades du rez-de-chaussée ont des profils à pans coupés et sont également portées par des piliers à faisceaux de colonnettes.
Ferronnerie ; vitrail
Ornement géométrique ; ornement végétal ; bouquet
Les garde-corps des balcons sont ornés de motifs géométriques symétriques qui conjuguent lignes droites et lignes ondulées. Au centre de chaque panneau, un bouquet stylisé est encadré par un hexagone, forme qui reprend le motif du pan coupé. Les garde-corps des fenêtres à appui, moins développés, reprennent l'alliance des baguettes droites et ondulées. Ce motif de l'ondulation fait écho aux jeux des colonnettes qui animent la façade. Tous ces motifs se retrouvaient à l'intérieur de l'hôtel, dans le salon et sur le garde-corps de l'escalier.£Le hall et la cage d'escalier sont dotés de verrières noires et blanches à dessin géométrique. Dans la cage d'escalier, les panneaux sont parsemés de triangles rayés évoquant un éventail, avatar de la fleur stylisée de l'Art Nouveau (Manauté, p. 253).
Art déco
Propriété privée
Etigny (allée d') 24
2015
(c) Inventaire général Région Occitanie
2017
La Taille Alice de
Dossier individuel
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