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Plateforme ouverte du patrimoine

triptyque : Sermon sur la montagne (Le)

Désignation

Dénomination de l'objet

Triptyque

Numéro artificiel de différenciation de l'objet

Titre courant

Triptyque : Sermon sur la montagne (Le)

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Seine-et-Marne (77) ; Crécy-la-Chapelle ; église Saint-Georges-Saint-Louis

N° INSEE de la commune au moment de la protection

77142

Canton

Serris

Nom de l'édifice

Église Saint-Georges-Saint-Louis

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Revers de la façade occidentale, au-dessus et de part et d’autre de la porte ouest

Description

Catégorie technique

Peinture

Matériaux et techniques d'interventions

Toile (support) : peinture à l’huile

Indexation iconographique normalisée

Le sermon sur la montagne

Description de l'iconographie

Le triptyque comporte, à l’identique d’un retable, un panneau central en longueur représentant le Sermon proprement dit et, sur les deux volets latéraux, une partie de l’assistance plus éloignée de la scène principale. L’action principale se déroule sur un fond de paysage aux collines peintes de différentes nuances de bleu et de vert, dans des tons froids bruts, scandé, derrière le Christ, d’arbres schématiquement dessinés d’un tronc marron surmonté d’un simple ovale vert. Des branches effeuillées ornent les angles supérieurs de la composition, formant des sortes d’écoinçons, et trois arbres morts, sur la gauche, semblent évoquer par leurs silhouettes des menorahs. L’impression que cette scène se passe sur une très haute montagne est confirmée par la trouée à droite où des nuages blancs (très proches, dans leur structure, des représentations japonaises) semblent recouvrir une vallée bleu clair. Le Christ, portant longs cheveux et barbe, est vêtu d’une tunique blanche et tend sa main droite vers un groupe de personnes assis à sa droite. Son chef est ceint d’une auréole d’un brun-jaune éteint, couleur que l’on retrouve dans les sols sablonneux à droite et le long du bord inférieur. Jésus est très légèrement décalé vers la droite par rapport au centre de la composition. Devant lui, se trouve un groupe de trois vieillards barbus assis sur un rocher qui portent leurs regards vers un second groupe assis plus bas composé d’un jeune homme imberbe et de deux femmes alignés en rang d’oignons, les têtes penchées vers le sol comme n’osant regarder en face l’orateur. Les hommes portent des tuniques claires, beiges ou bleu ciel et les femmes des robes et des voiles gris et gris bleu plus soutenus. Devant eux, vêtue d’une sorte de silice jaune à manches courtes, est agenouillée une femme aux longs cheveux blonds qui semble évoquer Marie-Madeleine à laquelle le Christ semble s’adresser directement, comme une évocation du « Noli me tangere ». Le groupe de droite, assis en demi-cercle sur un monticule marron avec des nuances de vert, est constitué de trois hommes à cheveux longs et barbes et de trois femmes aux têtes recouvertes d’un voile. Ils sont en majorité vêtus d’habits beige-rosé, sauf l’homme de face au fond et une des femmes dont les vêtements sont bleus. Au premier plan à droite, se trouve un homme brun barbu portant un long manteau lui couvrant la tête, tenant de ses deux mains une houlette ; à ses pieds se trouve un buisson de fleurs blanches. Le décor du panneau de gauche est la prolongation de celui du centre avec sa vallée noyée de nuages laissant apercevoir des collines bleues au loin et au second plan. Le sol du premier plan est, dans les mêmes tonalités, la prolongation du sommet en une pente évoquant le début d’un versant. Un arbre noir sans feuillage, au premier plan droit, vient tout à la fois stabiliser la scène par sa verticalité et former une transition picturale avec la scène centrale où l’on retrouve ses branches dans les écoinçons. Les personnages qui se trouvent inscrits dans ce paysage sont disposés en V : un groupe de trois femmes à gauche dont deux (l’une tournant le dos au « spectateur ») s’appuient sur les cannes qui les ont aidées lors de l’ascension et, du côté droit, deux femmes dont l’une porte un bébé dans ses bras, debout devant un jeune homme imberbe agenouillé sur le sol, se grattant le pied de la main droite, presque appuyé sur le tronc de l’arbre. Trois femmes arborent des manteaux allant du gris-bleu très clair au bleu, les autres figures portant des teintes allant du blanc rosé au beige. Les femmes, comme dans la scène principale, ont un voile sur les cheveux, détail que l’on retrouve pour celles du panneau à senestre. Ce dernier comporte trois personnages féminins : deux debout à droite, vêtus de bleu et de blanc cassé et un assis au pied d’un arbre sans feuillage qui fait pendant à celui du volet de gauche ; son aspect, comme celui des arbres de l’arrière-plan, évoquent aussi une menourah. Les deux femmes de droite semblent converser alors que celle assise entre l’arbre et le buisson de fleurs, toute de blanc vêtue, semble méditer, tête baissée et bras reposant sur les cuisses. Toutes se trouvent sur un sol qui semble constitué de roches de différentes couleurs. L’arrière-plan, où se retrouve au fond la vallée embrumée, s’enrichit d’une prairie au vert assez lumineux, les rochers entremêlant bleus, verts et ocres rouges. Si le panneau central a conservé un cadre en bois brut, les volets n’en possèdent plus. L’ensemble est très harmonieux et serein, bien loin de la violence de l’exhortation de Jésus chez Matthieu. Les hommes barbus qui l’entourent sont sans doute ses disciples et les autres personnages la foule curieuse mentionnée par Matthieu. S’il y a une évidente influence des peintres nabis dans l’utilisation, en opposition forte, des couleurs, la douceur des coloris et la composition renvoient au travail de Puvis de Chavannes queles Brewster appréciaient particulièrement. L’utilisation des différentes nuances de bleu n’est pas sans rappeler par ailleurs le travail d’Alphonse Osbert (1857-1839).

Dimensions normalisées

H = 207 ; la = 165 (tableaux 1 et 3), la = 400 (tableau 2) ; pr = 3,5 (tableaux 1 et 3)

Inscription

Signature ; inscription

Précisions sur l'inscription

Signature très lacunaire sur le tableau central, en bas à droite. Sur un cartel vissé à droite de la porte d’entrée de l’église, au revers de la façade occidentale : "SERMON SUR LA MONTAGNE – triptyque d’Achsah Barlow BREWSTER (1878-1945) - peint à Capri (Italie) vers 1920 - offert en 1923 au Cardinal Louis-Ernest Dubois, archevêque de Paris – Don du chanoine Ernest-Julien Jourdain (1871-1948) - curé doyen de Crécy-en-Brie (de 1907 à 1933)".

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

1er quart 20e siècle

Année de création

1920

Description historique

Achsah Leona Barlow Brewster (12 novembre 1879 – 16 février 1945) était une femme peintre et écrivaine américaine, née dans le Connecticut, qui étudia l’art à New-York à la Art Students League et à la New-York School of Art. En 1906-1907, elle étudia en France à l’école des Beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Lucien-Joseph Simon (1861-1945) et visita alors les musées d’Angleterre, de Belgique, des Pays-Bas et d’Italie. À son retour aux États-Unis, elle passa trois étés dans la colonie d’artistes Mac Dowell dans le New Hampshire. Elle fit la connaissance, en 1904, chez le poète américain Vachel Lindsay, du peintre et sculpteur Earl Brewster (1878-1957) qu’elle épousa en 1910. Le couple déménagea alors en Italie et ne revint aux États-Unis qu'une seule fois en 1923. Leur fille, Harwood, naquit à Paris en 1912. Ils voyagèrent régulièrement en Grèce, France, Ceylan et Inde, puis passèrent six années dans le sud de la France et s'installèrent enfin, en 1935, à Crank’s Ridge en Almora dans l’Uttarakhand (Inde). En 1921, les Brewster rencontrèrent les Lawrence à Capri et maintinrent une étroite amitié et une correspondancefréquente avec le couple. Earl Brewster et David-Herbert Lawrence (1885-1930) visitèrent ensemble des sites et des antiquités étrusques en 1927. Après la mort de D. H. Lawrence, les Brewsters compilèrent un livre de ses lettres et de ses souvenirs, DH Lawrence: Reminiscences and Correspondance, publié en 1934. Au cours de leurs années en Italie, les Brewster ont exposé régulièrement au Salon d’Automne, à la Société des artistes indépendants et au Salon des Indépendants. Achsah exposa également à la galerie Chéron et à la Secessione de Rome. En 1923,le couple publia l'ouvrage L'œuvre de E.H. et Achsah Barlow Brewster où ils exposèrent leurs principes artistiques, leurs influences et leurs objectifs. À la rétrospective des Indépendants de1926, Earl Brewster présenta les toiles Le nègre bleu, Le marin, La Madone à l'oiseau jaune et Bouddha et le Siva. Cette même année, il publia, sur la suggestion de l'érudit bouddhiste anglaise Caroline Rhys Davids, The Life of Gotama the Buddha (Compiled Exclusively from the Pali Canon). En effet, Earl Brewster s'intéressait à la philosophie et aux religions orientales et occidentales et participa d’abord à la théosophie puis suivit le bouddhisme et le Védanta auxquels il consacra de nombreux articles. Ces passions influencèrent sans aucun doute l’art de son épouse. En Inde, les Brewster fréquentent la famille Nehru, Willa Cather, Elihu Vedder, Vachel Lindsay, le danseur Uday Shankar, frère du citariste et compositeur Ravi Shankar (1920-2012), ainsi que des mystiques. En 1947, deux ans après le décès de son épouse, Earl Brewster accepte l'invitation qui lui est faîte de lever le drapeau indien lors d'une célébration de l'indépendance de l'Inde à Almora. Les œuvres de Earl et Achsah Brewster sont principalement influencées par les peintures murales de Pierre-Cécile Puvis de Chavannes (1824-1898) et des peintres primitifs italiens. Leur travail témoigne d'une spiritualité variée englobant des sujets chrétiens, bouddhistes et hindous. Earl peint principalement des paysages, des portraits et des scènes religieuses ainsi que des oeuvres abstraites, et son épouse des figures religieuses, des enfants et le peuple de Ceylan. Achsah réalise des grands formats et des peintures murales utilisant des couleurs franches et lumineuses. Elle introduit souvent des fleurs et des animaux dans ses compositions. Maurice Denis et Georges Desvallières tentèrent bien de lui faire intégrer les Ateliers d’Art Sacré mais elle refusa afin de conserver toute son indépendance. En Inde, les œuvres d’Earl Brewster sont achetées régulièrement pour des bâtiments publics et des exemplaires de sa statue du Bouddha ont été placés dans plusieurs temples. Les oeuvres du couple sont exposées à la Société indienne d'art oriental de Calcutta et au Centre d'art et de culture Roerich à Allahabad. Plus récemment, les galeries ACA à New York ont organisé des expositions de leurs peintures en 2001 et 2007-2008. En 2008, le paysage d’Earl, The Gulf of Salerno, a été acquis par les Telfair Museums de Savannah (Géorgie). D’après le cartel qui accompagne l’œuvre dans l’église de Crécy-la-Chapelle, ce tableau a été peint à Capri vers 1920. Il a été ensuite offert en 1923 au cardinal Louis-Ernest Dubois (1856-1929), archevêque de Paris, puis donné à la paroisse de Crécy par le chanoine Ernest-Julien Jourdain (1871-1948), curé doyen de Crécy-en-Brie de 1907 à 1933. Ce tableau aurait donc été peint au moment où les Brewster ont rencontré le couple Lawrence. Ces toiles sont, à notre connaissance, les seules conservées en France du couple Brewster

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété d’une association diocésaine

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2022/07/18 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Commission régionale du patrimoine et de l'architecture du 06/12/2018. 2021/10/22 : inscrit au titre objet. Commission nationale du patrimoine et de l'architecture du 17/02/2022. Arrêté n°7. Propriété de l'association diocésaine de Meaux.

Sources d'archives et bases de données de référence

Données extraites de la base Ariane 77 du Conseil Général de Seine-et-Marne et mises à jour le 02/02/2022. Auteur de la fiche : ZIMMER Thierry? conservateur général du patrimoine. © département de Seine-et-Marne. Renseignements : Conservation des Antiquités et Objets d’Art. Correspondance personnelle de Earl et Achsah Brewster et mémoires d’Achsah Brewster et de Harwood Brewster Picard, (New Jersey, Drew University de Madison). Inventaire du Mobilier « Artistique » du 18 mars 1925.

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

Intitulé de l'ensemble

triptyque : Sermon sur la montagne (Le)
triptyque : Sermon sur la montagne (Le)
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