RF 1994-20
ECCE HOMO ou PILATE PRESENTANT LE CHRIST AU PEUPLE
Anvers, 1600 ; Anvers, 1671
Flandres
1620 vers
H. 73.5, l. 54.5
signé
Jco f. (S.m.d.) (J et C étant emmêlés. La forme de cette signature est identique à celle d'autres Cossiers comme La Diseuse de bonne aventure de Valenciennes)
Formule à mi-chemin entre le narratif et la dévotion, pas de parapet théâtral qui éloigne, pas de soldats bourreaux : piété intériorisée, concentration spirituelle sur le sanguinolent Christ victime, esprit d'immédiateté frappante correspondant aux idéaux de la Contre-Réforme. Dans sa formulation même (un Ecce Homo avec peu de figures vues à mi-corps dont un Pilate en turban oriental alors que c'est un gouverneur romain), le tableau est très proche d'un type italien très en vogue à la fin du 16e siècle et au début du suivant, soit le fameux Ecce Homo de Ludovico Cardi dit Cigoli (1559-1613), conservé à Florence au Palais Pitti et très souvent copié
Nouveau Testament
Peint sur chêne, donc hors d'Italie, cet Ecce Homo, guère marqué par le caravagisme, ne peut être qu'antérieur au voyage romain de Cossiers de 1624-1626. D'autre part, il se situe nettement en marge de Rubens et se rattache en fait à un tout autre courant anversois, celui d'Abraham Janssens et d'Artus Wolffort et plus spécialement au groupe de peintres actifs à Saint-Paul d'Anvers vers 1615-1620 (Vinckenborch, De Bruyn, Matthijs Voet), d'où une proposition de datation précoce vers 1620
Belgique, Anvers (lieu d'exécution)
propriété de l'Etat, achat, musée du Louvre département des Peintures
1994
Mansard Emile,Villa Berio, San Remo (1933) ; antiquaire, Auxerre ; coll particulière (1988) ; galerie Bob Haboldt, Paris-New York ; vente étude Tajan, Paris, hôtel George V, 1994/03/29, n° 47, repr. en couleurs dans le cat. (comme Cossiers)
Musée du Louvre, nouvelles acquisitions du département des peintures, 1991-1995, Paris, 1996, p.79-82