RF 1994-10
Adonis mort, avec son chien
Paris, 1606 ; Paris, 1656
France
Desubleo Michele (vente Bukowski, 1994) ; pour l'attribution à La Hyre voir Nouvelles acquisitions du département des peintures, 1991-1995, Paris, 1996, p.124
1624 entre, 1628 et, ?
H. 109, l. 48
Si le combat du chasseur et du sanglier est fréquemment représenté dans la peinture des 16e et 17e siècles, et plus souvent encore l'arrivée de Vénus sur les lieux du drame, il est exceptionnel de voir Adonis déjà mort ou sur le point de rendre l'âme, accompagné seulement par son chien. Pourtant, malgré l'absence de figures accessoires renvoyant au récit ovidien, en dépit surtout du naturalisme de la représentation anatomique et du réalisme de la vision d'une forêt généreuse, très éloignés des conventions de la peinture d'histoire, l'interprétation du sujet ne fait aucun doute, avec la lance jetée à terre et l'animal veillant Adonis. Les premiers biographes de La Hyre nous disent sa vive passion pour la chasse ce qui explique peut-être un rendu de la nature davantage inspiré des paysages des environs de Paris que d'une antiquité imaginaire
fable : sur la mythologie, Ovide : Les Métamorphoses d'Ovide (X, 710-739), Marino Giambattista : L'Adone (Paris, 1623), Puget de La Serre Jean : Amours des déesses (1627)
Sans doute une des toutes premières oeuvres connues de La Hyre, contemporaine de son apprentissage au contact des décors de l'Ecole de Fontainebleau
propriété de l'Etat, achat, musée du Louvre département des Peintures
1994
Humbelot Philippe, mère de l'artiste (1638) ; coll. de l'artiste (1657) ; vente Bukowski, Stockholm, 1994/05/26, n° 323 (comme attribué à Michele Desubleo)
inventorié parmi les biens de Philippe Humbelot, mère de Laurent de La Hyre, 15 décembre 1638 (Arch. nat., Minutier central, CXVII, 506 : no 21, Item quatre tableaux, sçavoir (...) le dernier un Adonis mort, prisé ensemble C lt) ; inventorié parmi les biens de Laurent de La Hyre, 27 janvier 1657 (Arch. nat., Minutier central, XX, 309 : no 13, Item un tableau peinct sur thoille sans bordure costé 13 sur lequel est représenté un Adonis avec son chien prisé quarante livres). Etant donné la rareté du sujet dans la peinture du 17e siècle, ces deux mentions doivent correspondre au tableau du Louvre que l'artiste n'a pas signé parce qu'il n'a peut-être jamais souhaité le vendre
Musée du Louvre, nouvelles acquisitions du département des peintures, 1991-1995, Paris, 1996, p. 124-126