RF 1988-52
Vivant Denon remettant dans leurs tombeaux les restes du Cid & de Chimène
Paris, 1780 ; Malakoff, 1867
France
1809
H. 55, l. 47
signé, daté
Roehn. F. / 1809 (S.D.b.d.)
la scène se déroule dans une chapelle du monastère du San Pedro de Cardena, près de Burgos, abritant un tombeau dont la face visible comporte une inscription : D. JIMENA DIAZ, MUGER DEL CID, NIETA DEL REY D. ALONSO, EL. V. DE LEON. (Dame Ximena Diaz, femme du Cid, nièce du roi de Léon, le seigneur Alonso, cinquième de ce nom). Penché sur le sarcophage ouvert, Vivant Denon s'apprête à y déposer un crâne. Son compagnon de voyage, le peintre strasbourgeois Benjamin Zix, agenouillé derrière lui, tend une poignée d'ossements
1747 né ; 1825 mort ; 1772 né ; 1811 mort
oeuvre en rapport
la vue d'ensemble de la chapelle est reprise presque textuellement de la composition d'une aquarelle de Zix : Denon replaçant les ossements du Cid dans son tombeau, Strasbourg, Musée des Beaux-Arts exécutée d'après une esquisse réalisée in situ ; A. E. Fragonard, Denon replaçant les ossements du Cid dans son tombeau, Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer
propriété de l'Etat, achat, musée du Louvre département des Peintures
1988
Vivant Denon (vente après décès : 1826/05/01-19, n° 220) ; Billaudel ; galerie Philippe et Jean-François Heim, Paris
Le tableau de Roehn déforme la réalité historique. En effet, lorsque Denon séjourna en Espagne en compagnie de Zix, au cours de l'hiver 1808-1809, les restes du Cid et de Chimène ne se trouvaient plus à San Pedro de Cardena La sépulture venait d'être violée par des soldats français et le général Thiébault avait fait édifier à Burgos même un nouveau tombeau. On y avait déposé les illustres ossements, dont seul Denon put recueillir quelques fragments, qu'il conserva avec des reliques d'autres héros de l'Histoire auxquels il portait un grand intérêt (Héloïse et Abélard, Agnès Sorel, Ines de Castro, Henri IV, Turenne, Molière, La Fontaine, Voltaire, Desaix et Napoléon)
Musée du Louvre, nouvelles acquisitions du département des peintures, 1987-1990, Paris, 1991, p. 151-153