77.002.0.77 ; 77.R.2011.0275 (N° récolement)
Les gueux
LEYDE : Leyde, 1494 ; Leyde, 1533 ; nationalité : Flamand, Néerlandais
Pays-Bas
1509
Hauteur hors tout en cm 10.9 ; Largeur hors tout en cm 8
monogramme, date
monogramme, en haut à droite : sur une tablette suspendue à une branche ; date, en haut à droite : sur une tablette suspendue à une branche
Gravure au burin sur papier vergé
Un pauvre voyageur en habits déchirés tend son écuelle à un homme arrêté au bord du chemin, affligé des mêmes insignes des vagueux, c'est-à-dire le bâton et la bouteille à boire. Il partage ainsi le peu qu'il possède avec son compagnon d'infortune. A côté, est assise une femme avec une cruche et une main dans le décolleté de sa robe. Lucas de Leyde ne se contente pas ici de décrire ces groupes de mendiants et d'ivrognes fréquents au seizième siècle et de faire de la misère un objet de pitié ; il les caractérise au contraire - conformément à des écrits contemporains comme La Nef des fous de Sebastian Brant ou L'Eloge de la folie d'Erasme - comme des créatures aux principes plutôt douteux, d'une malhonnêteté dont tout citoyen probe doit se garder (Silver 1976). Il y parvient tout particulièrement en combinant la représentation avec une interprétaion morale : la misère n'est pas agréable à Dieu, elle relève de la responsabilité individuelle. Avec l'alène à son chapeau, l'homme se révèle appartenir à la corporation des cordonniers, dont les membres étaient réputés -abandonner la droiture et la probité au profit d'une vie dissolue. On peut aussi comprendre le couple de mendiants comme une allégorie de la paresse, dont les moeurs doivent provoquer la répulsion. En outre, la femme assise dispose d'attributs qui, comme pour la cruche entre les jambes, peuvent être compris comme une promesse de complaisance dans le cas d'une bonne contrepartie (The Prints of Lucas van Leyden & His Contemporaries 1983, cat. 23, p. 82). Cette façon range la planche dans le domaine des estampes moralisatrices qui prendra plus tard une importance considérable dans l'art néerlandais et deviendra une part incontournable du langage pictural. La planche fait partie d'un groupe d'images de petit format, qui tournent autour des thèmes du pèlerin, du mendiant, de couples se promenant et d'autres scènes de genre. Elles témoignent de l'intérêt que Lucas de Leyde porta très tôt aux riches possibilités qu'offraient de tels sujets à côté des représentations canoniques de sujets religieux. Michael Matile
propriété de la commune, ancien fonds, Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins
date d'acquisition inconnue
STRASBOURG, Les dieux comme les hommes, 2003 (Palais Rohan)
Cat expo STRASBOURG Les Dieux comme les ho. 2003 (p. 172) MATILE, Michael, Die Druckgraphik Lucas van Leydens und seiner Zeitgenossen : Bestandeskatalog der Graphischen Sammlung der ETH Zürich, Bâle, Schwabe & Co., 2000 (n°30 p. 66) The New Hollstein, 1993- (Lucas van Leyden n°143) The prints of Lucas van Leyden & his contemporaries, Elle S. Jacobowitz et Stéphanie Loeb Stepanek (dir.), Washington, National Gallery of Art, 1983 (n°23) Lucas van Leyden : das Graphische Werk im Kupferstich-Kabinett zu Dresden, Christian Dittrich (dir.), Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, 1983 (n°31) Lucas van Leyden - grafiek, (1489 of 1494 - 1533) : met een complete oeuvre-catalogus van zijn gravures, etsen en houtsneden, Jan Piet Filedt Kok (dir.), Amsterdam, Rijksmuseum, 1978 (n°105 p. 71) SILVER, Larry A., 'Of Beggars: Lucas van Leyden and Sebastian Brant', Journal of Warburg and Courtauld Institute, n°39, p. 253-257, 1976. HOLLSTEIN, FWH, Netherlandish (vol. X, n°143) Lucas van Leyden en tijdgenoten, Rotterdam, Prentenkabinet Museum Boymans, 1952. (n°16) VOLBEHR, Theodor, Lucas van Leyden. Verzeichniss seiner Kupferstiche, Radirungen, und Holzschnitte, Hambuurg, Haendcke & Lehmkuhl, 1887-1891 (n°145) OTTLEY, William Young, An inquiry into the origin and early history of engraving, upon copper and in wood, with an account of engravers and their works, from the invention of chalcography by Maso Finiguerra, to the time of Marc' Antonio Raimondi, Londres, J. and A. Arch/ J. McCreery, 1816 (vol. II, p. 740 n°20) Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (vol. VII, n°143)