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Plateforme ouverte du patrimoine

Les Saltimbanques

Identification du bien culturel

N°Inventaire

2008.1.1

Domaine

Dénomination

Titre

Les Saltimbanques

Précision auteur

Paris, 1843 ; Belle-Ile-en-Mer, 1919

Genre

masculin

Ecole-pays

France

Période de création

Millésime de création

1869

Matériaux - techniques

Mesures

H. 77.5 ; L. 119.6 ; H. avec cadre 95.2 ; L. avec cadre 137.4 ; P. avec cadre 4.8

Inscriptions

inscription

Précisions inscriptions

signé, daté et localisé en bas à gauche : G. Clairin, 1869, Madrid ; sur le châssis, étiquette : 19.837 ; inscription au crayon : 9 ; inscription au crayon : mP ; inscription au crayon : ill. ; numéro d'inventaire : 2008.1.1 ; sur le cadre, inscription à la craie : Scarlett Lot 22 ; inscription à la craie : Lot 22 ; inscription à la craie : 2043

Contexte historique

Historique

La brillante carrière officielle de Georges Clairin survit aujourd'hui encore au travers des décors assez enlevés qu'il a livrés tant pour l'Opéra de Paris que pour la Sorbonne ou, en province, pour les théâtres de Tours et de Cherbourg. Surtout, son talent de portraitiste, très sûr et recherché, reste attaché au nom de son plus célèbre modèle, Sarah Bernhardt, dont le peintre a su traduire avec une rare virtuosité la personnalité intense et fantasque. Cette toile, datée de 1869, se situe cependant aux débuts de sa carrière et conserve le souvenir d'une proximité de style avec son camarade et confrère Henri Regnault. Elève de François Picot et d'Isidore Pils, Georges Clairin est admis en 1861 à l'Ecole des Beaux-Arts , la même année qu'Henri Regnault. De cette rencontre, naquit une amitié indéfectible qui ne sera brisée que par la mort d'Henri Regnault en 1871 au cours de la funeste bataille de Buzenval. En 1866, alors qu'Henri Regnault est lauréat du Grand Prix de Rome, Georges Clairin expose sa première oeuvre au Salon, un Episode du Conseil de 1813. Cependant, les deux peintres, attirés par la découverte de l'Espagne dont l'histoire, les paysages ou les monuments exercent alors une extraordinaire fascination sur les artistes français, se retrouvent en août 1868 à Burgos. Ils visitent ensuite Avila et gagnent enfin Madrid. Là , ils assistent à la chute de la monarchie espagnole qui précipite l'arrivée au pouvoir du général Prim. En novembre de cette même année, ils partagent un atelier avec une célèbre femme sculpteur, la duchesse Colonna, plus connue sous le pseudonyme de Marcello. Ce séjour madrilène s'achève probablement en février 1869 mais, dès le mois d'août, nos deux artistes foulent à nouveau le sol espagnol et traversent à pied le sud du pays en passant par Alicante, Elche et Murcie. En septembre et octobre, ils demeurent à Grenade et étudient les monuments les plus fameux de la ville. A la fin de l'année, Henri Regnault traverse le détroit de Gibraltar et s'installe à Tanger. Il est rejoint en février 1870 par Georges Clairin. Ce long rappel historique permet non seulement de souligner les liens étroits qui unirent ces deux artistes mais aussi de préciser la datation de cette importante toile. En effet, le sujet de l'oeuvre étant situé à Madrid, il est légitime d'en déduire que sa réalisation coïncide avec les mois d'hiver de l'année 1869. D'apparence anecdotique, le motif de cette toile, une scène de rue organisée autour de montreurs de marionnettes, prend une coloration typiquement et volontairement ténébriste. En effet, l'artiste, familier des grands maîtres de la peinture espagnole du XVIIième, ne dissimule pas son admiration envers l'art d'un José de Ribera. La rudesse des types physiques, ces visages presque inquiétants, les ombres très fortes, concourent à faire de cette inoffensive animation une sorte de sombre rituel. Quelques rares mais belles taches de couleurs viennent cependant éclabousser les dominantes de terre brûlée. Enfin, on admirera sans réserve la beauté plastique de ces hauts murs interrompus par une large porte cochère. En effet, leur maçonnerie irrégulière, traitée en d'épais empâtements , semble irradier tout l'arrière plan du tableau. (GA. 15 ans 09/2008)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat avec participation du FRAM, Pau, musée des beaux-arts

Date acquisition

2008

Ancienne appartenance

Galerie Philippe Heim

Informations complémentaires

Bibliographie

Le Festin 2008, repr. p. 37-82

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