D 1968-3-P ; 4 (Cat. peint. françaises 1968) ; R.F. 657 (Louvre)
Retable de saint Georges (tableau votif)
Atelier dijonnais
Bourgogne
Dimensions Hauteur : 161.5 cm ; Largeur : 211.5 cm ; Hauteur (en cm) 161.5 ; Largeur (en cm) 211.5 ; Hauteur avec cadre (en cm) 185 ; Largeur avec cadre (en cm) 232.5 ; Poids (en kg) 150
inscription (latin, gothique)
inscription, sur le phylactère : du chartreux : MISERERE MEI DEUS, traduction : Aie pitié de moi Seigneur.
Huile sur bois transposé sur toile marouflé sur panneau
Nouveau Testament
oeuvre en rapport
Le parallèle est évident entre le Retable de Saint Georges et le Retable de Saint Denis. Jusqu'à sa mise en dépôt à Dijon, en 1968, leur histoire les lie. Après avoir figuré dans la collection Bartholomey, à Dijon jusqu'en 1849, les retables furent donnés au musée du Louvre par Jules Maciet, en 1891. Les dimensions des deux panneaux sont les mêmes, la similitude de la composition est flagrante : le Retable de saint Denis montre sur un fond d'or, de part et d'autre du Christ crucifié, deux scènes de la vie du premier évêque de Paris : à gauche, sa dernière communion, qui lui est apportée en prison par le Christ, et sa décollation en compagnie de ses compagnons Rustique et Eleuthère, à droite. On retrouve dans le Retable de saint Georges le même fond doré sans perspective, le Christ crucifié marquant l'axe central et les deux épisodes de la vie du saint de part et d'autre, où les gestes des bras armés des bourreaux se répondent. Les circonstances de la commande du Retable de saint Denis sont bien établies et appartiennent à l'achèvement du décor peint de la chartreuse. Il fut peut-être commencé par Jean Malouel et, comme le dit le texte d'archives, 'parfait [achevé]' par Henri Bellechose en 1416. Les circonstances exactes de la commande du Retable de saint Georges nous échappent : la présence d'un chartreux sur le tableau laisse penser qu'il s'agit, plutôt que d'une commande ducale, plutôt que de l'image anonyme d'un chartreux, simple support pour la prière, de l'offrande d'un des religieux désireux de compléter un décor demeuré incomplet. On peut préciser leur emplacement d'origine, car on sait que deux tableaux de sujets identiques, peints en 1741 par Carle Van Loo, furent installés dans le choeur des convers, de part et d'autre de la porte qui donnait accès au choeur des pères. C'est sans doute à cette date que les deux retables quittèrent Champmol, plutôt qu'à la Révolution, puisqu'ils sont absents des inventaires dressés lors de la suppression du couvent. Un certain nombre de détails invitent à situer la réalisation du Retable de saint Georges au milieu du XVe siècle, comme la solidité des figures, les drapés aux plis cassés du manteau de la Vierge et de la veste du bourreau, ainsi que le traitement naturaliste de la végétation entre les figures. On peut rapprocher également les visages de la Vierge et des saintes femmes de fragments de vitraux provenant de la Sainte-chapelle de Dijon, qui datent du milieu du XVe siècle... Ces caractéristiques contradictoires rendent le tableau difficile à dater et le peintre difficile à situer dans une production bourguignonne du XVe siècle d'ailleurs fort mal conservée et encore mal connue. Le peintre n'est pas exempt d'une certaine maladresse, comme en témoignent le dessin peu heureux des mains, la sécheresse de certains drapés et l'entassement des figures dans un espace trop étroit. Mais il faut reconnaître chez lui la robustesse, la vigueur expressive et l'efficacité narrative qui font la saveur de la peinture bourguignonne à l'époque où le mécénat ducal s'est effacé. (Notice de Sophie Jugie extraite de 'L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)', Dijon : Musée des Beaux-Arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) ; Ce retable a été commandé au milieu du XVe siècle pour orner l'un des autels du choeur de l'église de la Chartreuse de Champmol, en pendant au Retable de saint Denis. Celui-ci, aujourd'hui au Musée du Louvre, a été achevé en 1416 par Henri Bellechose, peintre au service du duc Jean sans Peur. Les deux tableaux étant placés en symétrie, l'artiste a repris ici les dimensions et la composition du premier retable. On y retrouve le même fond doré sans perspective, le Christ crucifié marquant l'axe central, et, de part et d'autre, deux épisodes de la vie du dragon et le martyre du saint décapité devant l'empereur Dioclétien. Nous ignorons la date précis e et l'auteur de ce tableau, dont le commanditaire est peut être le chartreux représenté au pied de la croix. Le style des drapés, le traitement réaliste des visages, les riches tissus, des végétaux invitent cependant à situer sa réalisation en Bourgogne vers 1440-1450. (Guide des collections permanentes - musée des beaux-arts de Dijon) ; Atelier dijonnais ; voir aussi : Messagerie I : Deus (2010-6-2)
France, Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d'Or, Dijon (lieu de création, lieu d'utilisation)
France;Bourgogne-Franche-Comté;Côte-d'Or;Dijon (lieu de provenance) ; église
propriété de l’État, Paris, musée du Louvre département des Peintures
1968 entrée matérielle
Propriété ecclésiastique, Chartreuse de Champmol, Dijon ; Collection privée, Bartholomey M. ; Collection privée, Maciet Jules, 1849, Paris ; Collection publique, Musée du Louvre, Paris, 1891, (Don de Jules Maciet au Louvre)
dépôt, échange, Dijon, musée des beaux-arts
1968
Exposition des Primitifs français, Paris : Musée du Louvre, Pavillon de Marsan ; Paris : Bibliothèque Nationale, 1904 (n° 388) La Chartreuse de Champmol, foyer d'art au temps des ducs Valois, Dijon : musée des beaux-arts, 1960 (n° 39) L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419), Dijon : musée des beaux-arts, (28 mai - 15 septembre 2004), Cleveland : The Cleveland Museum of Art, (24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) (n°100, reprod)
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