POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Ugolin

Identification du bien culturel

N°Inventaire

DG 686 ; 35 (DG 1976)

Domaine

Titre

Ugolin

Précision auteur

Carpeaux : Valenciennes, 1827 ; Courbevoie, 1875

Genre

masculin

Ecole-pays

France

Période de création

Millésime de création

1860

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur (en cm) 28 ; Largeur (en cm) 28.5

Inscriptions

signature, dédicace, date

Précisions inscriptions

signature, dédicace, date en bas à droite : JBte Carpeaux à mon ami Coulon. 1860. Rome

Description

Dessin à la plume, encre de Chine sur papier

Source représentation

genre poétique, Dante Alighieri : La Divine Comédie

Contexte historique

Genèse

objet en rapport

Historique

Ce dessin se rapporte à la nombreuse série des études de Carpeaux pour le groupe d''Ugolin', qui, achevé après bien des péripéties, a constitué son envoi de Rome de dernière année à un moment où l'artiste n'était plus pensionnaire. Le thème d'Ugolin, que Prud'hon et Delacroix avaient déjà traité et qui sera repris par Rodin, est emprunté à la 'Divine Comédie' de Dante, au chant 33 de l''Enfer'. Carpeaux l'aurait découvert, selon certains auteurs, grâce au graveur Joseph Soumy (1831 - 1863) qui fut pensionnaire à Rome de 1855 à 1859 et l'a initié à la gravure. Le comte Ugolin della Gherardesca, du parti gibelin, tyran de Pise au XIIIe siècle, est condamné par son rival l'archevêque Ubaldini à mourir de faim avec ses enfants et petits-enfants dans la tour de Guslandi. Carpeaux dans une lettre du 18 septembre 1858 écrit à Jean-Baptiste Foucart : 'Je me sens de force à travailler et je vais bientôt commencer mon dernier envoi. Ugolin, chant XXXIII, Enfer de Dante : 'Quand j'eus reconnu mon propre aspect sur leurs quatre visages, je me mordis les deux mains de douleur, et mes enfants croyant que c'était de faim se levèrent tout à coup disant : O Père ! il nous sera moins douloureux si tu manges de nous, etc.'. Que dis-tu de ce choix ? Je te donnerai une esquisse de mon groupe à une prochaîne lettre (...)' (cité par André Mabille de Poncheville, 'Carpeaux', Paris, 1925, p. 49). Carpeaux pense d'abord à un bas-relief et dès le 19 décembre 1857, il écrit à Charles-Laurent Darragon : 'Mais ce qu'il y a de plus heureux encore, c'est que je viens de trouver ma composition de dernière année. C'est un groupe de quatre figures. Les éloges que j'ai reçus de cette composition me sont une preuve que je n'ai qu'à marcher sur cette donnée. Ce sujet est dramatique au dernier degré, il a une grande analogie avec le 'Laocoon'. Je vous en ferai un dessin dans ma prochaîne lettre...' (cité par Louise-Clément Carpeaux, 'La vérité sur la vie et l'oeuvre de Jean-Baptiste Carpeaux', Paris, 1934, t. 1, p. 78). Le groupe sera monumental. Mais le directeur de l'Académie de France, le peintre Schnetz, lui oppose que le sujet doit être emprunté à l'Antiquité ou aux Ecritures et non à l'histoire moderne. Carpeaux persévère et parvient de surcroît à faire prolonger son séjour à Rome. Le plâtre du groupe est terminé en 1861 et rencontre immédiatement un grand succès, puis est exposé à Paris à l'Ecole des Beaux-Arts en février-mars 1862. Il sera coulé en bronze pour le Salon de 1863 et obtiendra une première médaille. Ce dessin, daté de 1860 et qui a pu être exécuté quelque temps auparavant, précède donc la réalisation définitive et montre un moment de l'élaboration du groupe encore proche du bas-relief dans la disposition des figures. Il y a déjà les quatre enfants, mais leur position n'est pas encore tout à fait déterminée, notamment celle de l'enfant qui entoure les jambes d'Ugolin : seul le garçon ici vu de dos conservera cette place et ce mouvement. Ugolin n'a pas encore une tête 'à l'antique' : ses cheveux sont longs, une draperie recouvre son dos. Mais l'idée du groupe définitif est là, qui fait apparaître à la fois l'influence du 'Laocoon' et, dans la puissance d'expression du sujet et des figures, celle de la 'terribilità' michelangelesque. La sculpture de Carpeaux sera elle-même sans doute à l'origine du 'Penseur' de Rodin. D'autres dessins pour l''Ugolin' présentent une technique de hachures identiques à cette feuille, notamment deux pièces du Musée du Louvre, l'un montrant un enfant agenouillé proche de celui qui se trouve ici à gauche et l'autre présentant le groupe de face.

Lieu de création/utilisation

Italie, Latium, Rome (lieu de création)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, donation, Dijon, musée des beaux-arts

Date acquisition

1969 acquis ; 1976 entrée matérielle

Ancienne appartenance

Collection privée, Coulon Léo ; Collection privée, Granville Pierre et Kathleen, 1965, (Acquis à la vente des héritiers de Léo Coulon)

Informations complémentaires

Exposition

Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : musée des beaux-arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007

Bibliographie

Lemoine (Serge), musée des beaux-arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976 (n°35 p. 63, reprod. p. 62) Georgel (Pierre), Le musée des beaux-arts de Dijon, Dijon, 1985. Rosenberg (Pierre), avec la contribution de Louis-Antoine Prat et Bruno Ferté, Passion for Drawing : Poussin to Cézanne, works from the Prat Collection, Art Services International, Alexandria, Virginia, 2004 (p. 258, reprod.)

1/2
Ugolin_0
Ugolin_1