DG 2006-3
Nature morte au violon
BONVIN : Vaugirard, 1817 ; Saint-Germain-en-Laye, 1887
France
1869
Hauteur (en cm) 60 ; Largeur (en cm) 73 ; Hauteur avec cadre (en cm) 67.7 ; Largeur avec cadre (en cm) 81.9
signature, date
signature, date en bas à droite : F. Bonvin. 1869
Reconnu en son temps comme le digne héritier de la tradition nordique du XVIIe siècle et de Chardin auquel il voua un véritable culte, François Bonvin est l'un des meilleurs représentants du réalisme français du XIXe siècle. Longtemps méconnu, celui qui fut le contemporain et l'ami de Courbet, de Daumier, de Corot et du Dijonnais Legros, rencontré à Londres en 1871, fut redécouvert au début des années soixante-dix. Peintre intimiste, il excella dans la nature morte et la peinture de genre, puisant son inspiration dans la simplicité quotidienne des petites gens. A partir de 1855, Bonvin aime introduire dans ses natures mortes des instruments de musique, en particulier à cordes, dont il possédait lui-même une belle collection, comme l'indique sa vente après décès en 1888. Mais c'est surtout à partir des années 1860 qu'il multiplie ces compositions symboliques inspirées par la tradition des XVIIe et XVIIIe siècles, dites 'Attributs' (Instruments de musique, Attributs de la sculpture, Attributs du peintre, Attributs de la peinture et de la musique). Cette version, peinte en 1869, l'année même de son séjour en Hollande, peut ainsi être rapprochée de séries antérieures comme les 'Natures mortes aux instruments de musique' du musée de Montluçon (1855) et du musée Ingres de Montauban (1864) et de versions plus tardives, telles la 'Nature morte au violon', aux attributs musicaux, aux livres et à la rose (1881, Hartford, Wadsworth Atheneum Museum) et la 'Nature morte à la mandoline' du musée municipal de Saint-Germain-en-Laye (1885). La sobriété de la mise en page dominée par un savant jeu de diagonales que dessinent le violon, l'archet et le rouleau de partitions, alliée à de riches effets de lumière, est caractéristique du style de Bonvin. Au-delà de la qualité de cette peinture référencée par Weisberg dans son catalogue raisonné de l'artiste, l'intérêt de cette acquisition se justifie aussi par la présence dans la collection Granville de deux autres peintures de Bonvin ('La Forge', 1852 et 'Les Sonneurs de cor', 1880 : il est intéressant de noter que la même année, Bonvin reprit ce motif du cor de chasse pour une nouvelle version de sa série de 'Natures mortes aux instruments de musique') qui, aux côtés d'oeuvres de Boulard, de Hervier et de Cals, illustrent cette veine hollandisante du réalisme français.
propriété de la commune, donation, Dijon, musée des beaux-arts
2006
Collection privée, Granville Pierre et Kathleen
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : musée des beaux-arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007 (p. 71, fig. 61 p. 70)
Weisberg (Gabriel P.), Bonvin, Paris, 1979.