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Plateforme ouverte du patrimoine

Le Premier Renard, Portrait de la famille Corbabon dans un paysage

Identification du bien culturel

N°Inventaire

2015-7-1

Domaine

Dénomination

Titre

Le Premier Renard, Portrait de la famille Corbabon dans un paysage

Précision auteur

NAIGEON Jean-Claude : Dijon, 1753 ; Dijon, 1832 ; nationalité : Française

Ecole-pays

France

Période de création

Millésime de création

1797 - 1798

Mesures

Dimensions Hauteur : 115,5 cm ; Largeur : 90,5 cm ; Hauteur (en cm) 115,5 ; Largeur (en cm) 90,5 ; Hauteur avec cadre (en cm) 138 ; Largeur avec cadre (en cm) 110,5 ; Epaisseur totale (en cm) 9,5

Inscriptions

signature, date, étiquette

Précisions inscriptions

sur une feuille du carton à dessin : JC Naigeon an 6 ; au verso : monsieur Corbabon avocat au parlement madame Corbabon née Baudot sa femme monsieur Vivant Corbabon son fils mademoiselle Corbabon, depuis Me de Mermety sa fille mes arrière grand pere - grand mere mon grand pere - ma grande tante le premier renard - la scene se passe dans les bois de la plaine à Gevrey Fin du XVIIIe siecle (par Naigeon)

Description

Peinture à l'huile sur toile ; Cadre en bois doré ; Jean-Claude Naigeon est longtemps resté peu connu, et a été parfois confondu avec son quasi-homonyme et contemporain Jean Naigeon (1757-1832) de Beaune. Il a pourtant été l'un des plus importants élèves de l'École de dessin de Dijon au XVIIIe siècle. Il fut en effet vainqueur du second prix de Rome organisé par la Province, en 1780, avec le soutien financier des États de Bourgogne. Les autres vainqueurs de ce concours furent Bénigne Gagneraux en 1776 et Pierre-Paul Prud'hon en 1784 (le concours de 1787 n'a pas eu de lauréat en peinture, suite aux tricheries de deux des trois candidats admis en loge). Naigeon put ainsi séjourner à Rome de 1780 à 1785. Ses dessins et sa correspondance montrent ses ambitions de peintre d'histoire ; cependant, il semble qu'il ait plutôt dû se consacrer au portrait pour assurer sa subsistance. Dans une composition très inspirée des portraits anglais de la même époque, les parents et les deux enfants de cette famille très probablement bourguignonne sont disposés dans un paysage. Naigeon se montre attentif aux nouveautés formelles apportées par les portraits de groupe en forme de « conversation pieces », permettant une disposition informelle des personnages représentés avec un grand naturel. Ici, le père semble apprendre la chasse à son jeune fils, qui tient un fusil, entouré de chiens, un renard mort à ses pieds, tandis que la jeune fille se tient assise sur un tabouret, un carton à dessin sur les genoux, tenant un porte-mine dans sa main droite. Seule la mère, au centre, paraît un peu absente, mais la présence de sa robe jaune vient illuminer et éclairer l'ensemble du tableau. La composition est particulièrement heureuse, même si elle est très classique, avec un triangle formé par les membres des différents personnages, terminé en bas à gauche par l'idée originale de l'ombrelle posée au sol. Ces différents détails révélent une observation aiguë et sensible de la nature, ainsi que l'évocation de la vie d'une famille aisée en Bourgogne sous la Révolution. A part Dijon, l'artiste est très peu présent dans les collections publiques (notons cependant que le Louvre, l'EnSBA à Paris et la National Gallery de Washington ont acheté des dessins de l'artiste à la galerie Motte Masselink en 2012) ; le musée de Springfield aux Etats-Unis est le seul à conserver un portrait de sa main. (d'après Matthieu Gilles, 2015)

Contexte historique

Historique

En 2015, musée des beaux-arts de Dijon a acquis lors de la vente aux enchères par Audap-Mirabaud à Drouot d'un Portrait de famille (daté an 6), dans un paysage du peintre dijonnais Jean-Claude Naigeon (1753-1832). Ce peintre est longtemps resté peu connu, et a été parfois confondu avec son quasi-homonyme et contemporain Jean Naigeon (1757-1832) de Beaune. Il a pourtant été l'un des plus importants élèves de l'Ecole de dessin de Dijon au XVIIIe siècle. Il fut en effet vainqueur du second prix de Rome organisé par la Province, en 1780, avec le soutien financier des Etats de Bourgogne. Les autres vainqueurs de ce concours furent Bénigne Gagneraux en 1776 et Pierre-Paul Prud'hon en 1784 (le concours de 1787 n'a pas eu de lauréat en peinture, suite aux tricheries de deux des trois candidats admis en loge). Naigeon put ainsi séjourner à Rome de 1780 à 1785 (cf. Sylvain Laveissière et Christine Lamarre, Les Prix de Rome des Etats de Bourgogne, Lettres à François Devosge, Dijon, 2003, particulièrement p. 53 à 58). Ses dessins et sa correspondance montrent ses ambitions de peintre d'histoire ; cependant, il semble qu'il ait plutôt dû se consacrer au portrait pour assurer sa subsistance, ce qui est évoqué dans la notice nécrologique que lui a consacrée N.-A. Pingeon (Mémoire de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1834, p. 100) : « M. Naigeon songeait sérieusement à retourner à Paris, lorsque les pressantes sollicitations de ses amis, les incertitudes d'un avenir menacé par les malheurs et les souvenirs d'une longue révolution, le décidèrent à se fixer à Dijon. Il fit dès lors le sacrifice de toutes ses espérances. Il vit qu'il fallait renoncer aux grandes compositions historiques, qu'il fallait éteindre ses inspirations d'artiste et descendre aux vulgaires fonctions de maître de dessin, de peintre de portraits, qui lui offraient alors des ressources plus assurées. ». Ses tableaux d'histoire sont extrêmement rares (le musée des beaux-arts put acquérir une Mort d'Archimède en 2013), et on ne peut pas citer d'autres portraits de l'artiste -à part son Autoportrait, conservé par une de ses descendante- que ceux mentionnées par le catalogue de la vente : Le café sur la terrasse (toile 98 x 73 cm, vente anonyme, Paris, hôtel Drouot, 14 juin 1946, n° 52), un Portrait de famille, daté 1789, Sprinfield Museum (Massachusetts), et le Portrait de la famille Rosanbo (toile, 96 x 133 cm, daté 1808, vente anonyme, Arcole, Drouot, 6 juin 1990, n° 64, 19.818_ au marteau) Dans une composition très inspirée des portraits anglais de la même époque, les parents et les deux enfants de cette famille très probablement bourguignonne sont disposés dans un paysage. Naigeon se montre attentif aux nouveautés formelles apportées par les portraits de groupe en forme de « conversation pieces », permettant une disposition informelle des personnages représentés avec un grand naturel. Ici, le père semble apprendre la chasse à son jeune fils, qui tient un fusil, entouré de chiens, un renard mort à ses pieds, tandis que la jeune fille se tient assise sur un tabouret, un carton à dessin sur les genoux, tenant un porte-mine dans sa main droite. Seule la mère, au centre, paraît un peu absente, mais la présence de sa robe jaune vient illuminer et éclairer l'ensemble du tableau. La composition est particulièrement heureuse, même si elle est très classique, avec un triangle formé par les membres des différents personnages, terminé en bas à gauche par l'idée originale de l'ombrelle posée au sol. Ces différents détails, révélant une observation aiguë et sensible de la nature, l'évocation de la vie d'une famille aisée en Bourgogne sous la Révolution, ainsi que la grande rareté des oeuvres de l'artiste, justifient l'intérêt de cette acquisition pour le musée des beaux-arts de Dijon, ainsi que la demande de préemption. A part Dijon, l'artiste est très peu présent dans les collections publiques (notons cependant que le Louvre, l'ENSBA et la National Gall ery de Washington ont acheté des dessins de l'artiste à la galerie Motte Masselink en 2012) ; le musée de Springfield aux Etats-Unis est le seul à conserver un portrait de sa main.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat par préemption, Dijon, musée des beaux-arts

Date acquisition

2015 entrée matérielle

Ancienne appartenance

2015, Paris, Vente Audap-Mirabeau, 12 juin (vente)

Informations complémentaires

Commentaires

Achat par préemption de l'État, 2015

Exposition

"L'oeuvre du mois : Le Premier renard de Jean-Claude Naigeon", Dijon, Musée des Beaux-Arts, avril 2016 (commissaire d'exposition Matthieu Gilles) (fig. 1, 3 et 4) La Fabrique des collections. 10 ans d'acquisitions au musée des Beaux-Arts de Dijon, 2010-2020, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 11 septembre 2020 - 4 janvier 2021 (p. 14, 70, repr. p. 36)

Bibliographie

Gilles (Matthieu), "Acquisitions et dons", Bulletin des Musées de Dijon, années 2014-2015, n° 14, 2016, p. 144-146 (p. 146, repr. p. 145) Balan (Sandrine), Acquisitions 2015-2017, Dijon Musée des Beaux-Arts, Revue du Louvre, 2018, n° 2, p. 68 (Fig. 35) Tran-Bourdonneau (Catherine), "La Fabrique des collections : retour sur dix ans d'acquisitions au musée des Beaux-Arts de Dijon (2010 - 2020)", La Revue des musées de France - Revue du Louvre, 2021, n° 4, p. 95-109 (p. 99)

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