2012-2-1-20
Planche 20 : pleurant n° 64
Joliet Albert : ?, 1839 ; ?, 1928 ; nationalité : Française
masculin ; inconnu
1880 après - 1890 avant
style néogothique
Dimensions Hauteur : 62 à 63 cm ; Largeur : 47 à 48 cm ; Hauteur (en cm) 62 à 63 ; Largeur (en cm) 47 à 48
dans un cartouche : imprimée. Les lignes suivantes sont écrites en caractères gothiques, oeuvre de Claux Sluter, 1390-1404 statuette du tombeau de Philippe le Hardi Duc de Bourgogne ; sous le cadre à gauche : estampée, Albert Joliet Phot. Amateur Dijon ; sous le cadre au centre : numéro du pleurant estampé, 20 ; sous le cadre à droite : estampée, Reproduction interdite ; en bas à gauche : estampée, Meheut lith ; en bas à droite : estampée, Impr. Lemercier & Cie Paris
Papier albuminé collé sur carton bleu-gris dans un cadre lithographié ; Les deux albums consacrés aux tombeaux des ducs de Bourgogne rassemblent chacun 40 photographies des pleurants. Collées sur des cartons bleus, elles sont, pour la série des pleurants de Philippe le Hardi, entourées d'un cadre de style gothique et de deux légendes : dans un cartouche : « œuvre de Claux Sluter, 1390-1404 » et en-dessous, en caractères gothiques « statuette du tombeau de Philippe le Hardi » ; et pour celle des pleurants de Jean sans Peur, de simples filets rectilignes, sans légende. Ces photographies témoignent bien sûr de l'intérêt qui a toujours été porté aux pleurants des tombeaux des ducs, chefs d'œuvre du musée des beaux-arts. Elles témoignent aussi de l'état des connaissances au moment où les photographies ont été prises. On remarque d'abord l'attribution de tous les pleurants de Philippe le Hardi à Claus Sluter, alors que celui-ci semble n'en avoir réalisé que deux à sa mort en 1406 et que la grande majorité des statuettes a en réalité été sculptée par son neveu, collaborateur et successeur à la tête de l'atelier ducal de sculpture, Claus de Werve, entre 1406 et 1410. Surtout, la répartition des pleurants entre les deux tombeaux, et leur ordre, manifesté par un numéro porté sur les planches, reflète l'état des tombeaux avant les recherches menées sur les pleurants à la fin du XIXe siècle. En effet, à l'issue de la restauration des tombeaux par Claude Saint-Père entre 1819 et 1825, les pleurants avaient été replacés sans chercher à reconstituer leur ordre d'origine. Les pleurants manquant lors de cette restauration avaient été remplacés par 10 statuettes néogothiques. Comme si cette histoire de la restauration des tombeaux était oubliée, les dix « intrus » figurent donc parmi les pleurants originaux, certains donc attribués à Claus Sluter alors qu'ils sont de Joseph Moreau. En 1892, Louis Courajod, conservateur du département des sculptures du Louvre, révéla lors d'une conférence à Dijon en 1892 l'existence des dessins de Jean-Philippe Gilquin conservés à la Bibliothèque nationale, datés de 1736, et qui donnent donc pour chaque face des deux tombeaux l'ordre original des pleurants avant leur démontage en 1792. Ce n'est qu'à partir de cette date que les érudits dijonnais s'intéressèrent au problème de l'ordre des statuettes et à la recherche des pleurants originaux encore en mains privées. En 1914, le colonel Andrieu publia un article rétablissant l'ordre d'origine et attribuant la numérotation encore en usage pour désigner les pleurants (de 1 à 80), qui remplaça la précédente . Ce n'est qu'après la première guerre mondiale que l'ordre des pleurants fut matériellement rétabli. Henri Drouot, lui-même, a consacré plusieurs articles entre 1911 et 1932 aux pleurants et aux tombeaux des ducs. Quant au photographe, il n'est autre qu'Albert Joliet. Fils du maire de Dijon Antoine Joliet, il se tourna d'abord vers la photographie, et travailla pour la Commission des monuments historiques de la France. Il apprit ensuite la peinture auprès de Jean-Jacques Henner, fréquenta le monde artistique parisien et les ventes aux enchères, visita de nombreux musées d'Europe et acquit ainsi une solide culture artistique. Nommé conservateur adjoint du musée de Dijon auprès d'Emile Gleize en 1891, il lui succéda en mars 1892. Il dirigea le musée jusqu'à son décès en 1928, d'ailleurs secondé par son frère Gaston de 1916 à 1921. Les deux frères offrirent et léguèrent au musée de très nombreuses et très importantes œuvres d'art. La date précise de ces photographies n'est pas connue. L'activité de photographe d'Albert Joliet correspond en effet à sa jeunesse et ne semble pas avoir perduré quand il était conservateur du musée. Le musée conserve plusieurs exemplaires des photographies des pleurants par Albert Joliet, sans montage ou collées sur le même carton bleu et entourées des cadres gothiques ou en filet. (d'après Sophie Jugie, 2012)
Europe, France, Bourgogne-Franche-Comté, Bourgogne, Côte-d'Or, Dijon (lieu de création)
propriété de la commune, don manuel, Dijon, musée des beaux-arts
2012 entrée matérielle
Collection de l'artiste, Joliet Albert (Légué par Albert Joliet à M. Deschamps);Collection privée, Deschamps M. (Donné par M. Deschamps à Henri Drouot (1886 - 1955), historien dijonnais);Collection privée, Drouot Henri (Transmis par succession d'Henri Drouot à sa fille Anne Drouot);Collection privée, Drouot Anne
Don de Mesdames Françoise Lombard, Anne Drouot et Paule Démians, filles d'Henri Drouot, 2012
La Fabrique des collections. 10 ans d'acquisitions au musée des Beaux-Arts de Dijon, 2010-2020, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 11 septembre 2020 - 4 janvier 2021 (p. 18, 66)
Jugie (Sophie), "Acquisitions", Bulletin des Musées de Dijon, années 2012-2013, n° 13, 2014 (p. 118) Jugie (Sophie), "Acquisitions 2011-2012", La Revue des Musées de France Revue du Louvre, 2013, n° 2 (p. 16)