POP

Plateforme ouverte du patrimoine

La descente du Christ aux limbes de l'Enfer (recto) ; Héraclius rapportant la vraie croix à Jérusalem (verso)

Identification du bien culturel

N°Inventaire

2014.4.8

Domaine

Dénomination

Titre

La descente du Christ aux limbes de l'Enfer (recto) ; Héraclius rapportant la vraie croix à Jérusalem (verso)

Auteur

Ecole-pays

Pays-Bas

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur avec cadre en cm 121 ; Largeur avec cadre en cm 82 ; Hauteur en cm 106.5 ; Largeur en cm 68 ; Epaisseur en cm 4

Contexte historique

Historique

La descente du Christ aux limbes de l'Enfer est un thème qu'affectionnent tout particulièrement les artistes des Pays-Bas de la seconde moitié du XVe siècle. Cette représentation en possède bien le maniérisme de stylisation gothique tardive, l'enjouement capricieux. Aucun souci de composition classique : l'artiste divise sommairement son volet en deux parties, à la droite du Christ, la foule enthousiaste des Justes de l'Ancien Testament et à sa gauche, les damnés torturés par les démons. Si l'on n'y trouve qu'une traduction sage des tourments de l'Enfer mis en exergue chez les grands maîtres tels Hieronymus Bosch ou Hans Memling, les formes étranges des créatures démoniaques ne sont pas dépourvues de fantaisie et les scènes miniaturisées de l'arrière-plan sont bien caractéristiques. Une réelle insouciance et une indiscipline sont décelables dans la figure du Christ vainqueur de la mort, qui piétine tout à la fois la tête d'un diable et la porte de l'Hadès. Une surprenante diversité d'inspiration est également perceptible faisant référence à Thierry Bouts pour les personnages ou bien Simon Marmion pour la traduction de la gueule de Léviathan qui ouvre la perspective de l'arrière plan (cf. Simon Marmion, ' Les visions du chevalier Tondal ', 1475, Ms 30, f.17 r., Getty Museum, Los Angeles). Le revers du volet, extrêmement dégradé, offre l'iconographie d'Héraclius rapportant la Vraie croix à Jérusalem. Elle fait référence de façon très précise à cet épisode relaté dans La légende dorée de Jacques de Voragine2 : l'empereur a délaissé sa riche monture pour s'avancer pieds nus, après s'être dépouillé de ses vêtements, hormis sa chemise, vers les portes de Jérusalem. Les protagonistes de la scène, dans un geste de respect retirent leur couvre-chef ou esquissent une génuflexion, les mains jointes. Le cycle des fresques de la basilique San Francesco d'Arezzo de Piero della Francesca avait déjà magnifiquement illustré cet épisode (1452-1466), devenu également familier dans le milieu de l'enluminure (cf. Brévaire romain, bibliothèque municipale de Clermont-Ferrand, ms 69, f. 549). Le manuscrit de Jean Mansel, Fleur des histoires d'origine brugeoise (troisième quart du XVe siècle) conservé à la bibliothèque Mazarine (ms 1560, f.343 v) combine l'arrivée d'Héraclius sur sa fière monture devant Jérusalem dans une grande miniature alors que le champ de l'initiale présente l'empereur tel un pénitent en chemise, portant la croix.

Lieu de création/utilisation

Pays-Bas (lieu de création)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, donation sous réserve d'usufruit, Autun, musée Rolin

Date acquisition

2014

Ancienne appartenance

Collection privée, PITT-RIVERS Augustus-Henry-Lane-Fox, 1827, New-York, (Ancienne collection d'Augustus-Henry-Lane-Fox Pitt-Rivers (1827-1900) ) ; Collection privée, 1968, Paris, (Ancienne collection d'Amédée Hus (à partir de 1968 ?)) ; Collection privée, Paris, (Collection Hus-Lafleur)

Informations complémentaires

Bibliographie

G. J. Hoogewerff, De Noord-Nederlandsche Schilderkunst (ill. V, p. 39, p. 179)

1/2
La descente du Christ aux limbes de l'Enfer (recto) ; Héraclius rapportant la vraie croix à Jérusalem (verso)_0
La descente du Christ aux limbes de l'Enfer (recto) ; Héraclius rapportant la vraie croix à Jérusalem (verso)_1