A.701
Autoportrait dans l'atelier
Utrecht (Pays-Bas), 1586 ; Utrecht (Pays-Bas), 1666
Pays-Bas
1630
H. 48.5 ; l. 64.5
signé, daté
signé daté en bas à droite : J.C. DroogSloot/1630
Portrait d'un peintre peignant un tableau dans son atelier, de dos, la tête tournée de face; il tient un chapeau noir à la main droite; un aide travaille à ses côtés; Le peintre Joost Cornelitz Droogslott réalise au cours de sa carrière plusieurs représentations de lui-même, qui diffèrent aussi bien dans leur rendu que dans leur conception. Dans un tableau qui illustre la Parabole du grand repas (Luc 14,15-25) conservé au Wellcome Institute for the History of Médecine de Londres, figure un homme dans la partie gauche qui regarde en dehors de la scène. En plus jeune, il ressemble au portrait de Mâcon. L'artiste suit ici, en incluant son image dans une scène d'histoire ou de genre, une tradition picturale riche d'exemples, celle des portraits de l'artiste ou de donateur. En 1627, il se représente à nouveau, seul, richement vêtu, assis au bord d'un cours d'eau, dans un agréable paysage. L'expression du visage, la pose, le cadre, tout évoque sa réussite et son aisance sociale. Dans le tableau de Mâcon, peint trois années plus tard, l'intention est encore différente. Portrait réaliste, il incarne un genre qui occupe une place de choix dans la peinture flamande et hollandaise, celle de l'artisan dans son atelier. Dans un intérieur modeste, le peintre, entouré de son matériel quotidien, palettes, pinceaux, châssis, chaufferette, aidé de son jeune apprenti qui broie les couleurs sur une meule, a vieilli. Son visage, à la ride verticale sur le front, aux cernes sous les yeux, au pli des lèvres, prend une expression sérieuse, voire soucieuse. La composition particulière, tout en largeur, de cet autoportrait du peintre travaillant dans son atelier introduit la représentation du tableau dans le tableau. C'est une pratique qui permet normalement de préciser la production de l'artiste - pour Droogslot plutôt des scènes d'histoire et de genre. Mais il ici s'agit d'un paysage, qui ouvre comme une fenêtre dans l'espace clos de l'atelier. Il s'en suit alors un jeu de regards : fermé, concentré sur son travail pour le jeune apprenti, dirigé hors du tableau vers le spectateur, pris à témoin pour le peintre. Ce même spectateur peut s'échapper à son tour, vers un ailleurs dans le paysage qui lui est offert
propriété de la commune, legs, Mâcon, musée des ursulines
1923
Havard Henry, Paris, 19e siècle
1964-65, 'L'artiste, ses modèles et son atelier, dans la peinture des Pays-Bas', Prinsenhof, Delft, Musée des Beaux-Arts, Anvers. ; 100 peintures des collections, musée des Ursulines, Mâcon, 28 mai/26 Septembre 1999
100 peintures des collections, musée des Ursulines, Mâcon, 28 mai / 26 septembre 1999 / Marielle Blaise Kroïchvili, Amandine Borgeot, Florence Goyon, Marie Lapalus, Françoise Rouge, Nane Tissot