D.A.81
Pourquoi pas ?
Lannion, 1812 ; Paris, 1888 ; Edouard de Beaumont est d'une famille d'artistes. Son père, Jean-Baptiste, sculpteur attache son nom à la restauration des tombeaux des rois à la cathédrale de Saint-Denis et à la protection du Château de Versailles
France
H. 98 ; l. 130 ; avec cadre : H. 141.5 ; l. 172
inscription, étiquette
inscription illisible en bas à gauche ; étiquettes au dos sur le cadre : 1/ 916 2/ 1766...Beaum... 3/ 240 4/ étiquette avec tampon illisible
Scène d'intérieur se déroulant dans une chambre luxueuse. Une belle courtisane à demi-nue, blonde assise sur un sofa devant une coiffeuse fume. Quatre nains estropiés s'agitent en la regardant, un autre couché sur la coiffeuse agite un anneau avec des grelots. Ils semblent vouloir profiter de ses faveurs en lui proposant bijoux, argent et fruits. Elle les regardent de façon dédaigneuse; Au centre, un beau corps de femme, dénudé, est offert; sa sensualité accentuée par les accessoires qui l'entourent : le lit de repos, les tissus de velours, la cigarette qu'elle fume, provocante, le diadème dans ses cheveux relevés en chignon; et, autour d'elle, comme une ronde dangereuse, sont croqués, de manière gesticulante, un groupe d'êtres difformes : nabots, culs-de-jatte et autres gnomes. L'intérieur fermé, luxueux, confortable accentue le contraste entre les personnages et l'ironie de la proposition. En effet, ils lui offrent, à l'évidence, bijoux, vins et musique en échange de ses faveurs. L'exagération des poses et des figures fait penser à la caricature et à l'influence qu'eut sur le travail de peintre et de graveur de Beaumont les oeuvres de Gavarni. Celles-ci, particulièrement après 1851, deviendront plus expressives, ironiques et amères sur les moeurs et la vie de son temps. L'achat par Napoléon III de cette oeuvre n'est pas sans faire penser à l'attachement de l'Empereur pour la peinture espagnole prolixe depuis Vélasquez en passant par les peintres du 17ème puis Goya à la description d'êtres disgraciés par la Nature. (Nane Tissot)
salon
Salon de 1869
propriété de l'Etat, musée du Louvre département des Peintures
1875 entrée matérielle
dépôt, Mâcon, musée des Ursulines
1875 déposé
'Pourquoi pas ?' , présenté au Salon de 1869, est acheté par la Liste Civile pour le Palais de L'Elysée. Construite sur de fortes oppositions, cette oeuvre distille un parfum de scandale
Drôle de genre, Musée des Ursulines, Mâcon, 1er février au 20 mars 2000
Cahiers d'inventaire n°4, Drôle de genre, Mâcon, 2000 / Amandine Borgeot, Jean-Claude Culas, Benoît Mahuet, Nane Tissot