J 80 ; 2975 (C.I.L. XIII) ; 2792 (Espérandieu)
Stèle de Genetodia, Gemniana et Gemma
H. 178 ; La. 81 ; E. 59
épitaphe (latin)
Sous la corniche. Sur les chapiteaux qui soutiennent le cintre de la niche, on lit les sigles : D.M. , et en lettres cursives sur le cartouche placé au-dessous de la corniche : GIINIITODIII. Dans la niche qui est à droite , on lit sur le cartouche GIIMNIAN en lettres cursives : GIIMMA. (d'après G.JULLIOT) ; D M / GIINIITODIII / GIIMNIAN / GIIMMA ; D(iis) M(anibus) Genetodie / Gémnian(e) / Gemmae ; 'Aux dieux Mânes de Génétodia / Gémniana / Gemma
Genetodia, Gemniana, Gemma
Calcaire sculpté. Cette stèle funéraire est ornée de trois niches abritant les statues de trois personnages féminins. La stèle débute par un socle qui devait être mouluré ou du moins en léger relief, car il porte des traces de bûchage. Sur ces trois faces, on a une alternance de niches à arc triangulaire et à arc circulaire. La niche de la face antérieure est en plein cintre et son extrados fait une petite saillie par rapport aux montants de la niche. Il est matérialisé par un bandeau étroit. Au niveau de cette saillie, de chaque côté sont disposées les lettres DM. Dans les écoiçons de l'arc sont visibles des têtes de personnages dont le crâne semble être ceint d'un voile enroulé (turban?). Au dessus, un cartouche rectangulaire à double queue d'aronde, installé en bandeau, sert de support à l'inscription. Il remplace l'entablement. Au dessus, la corniche devait porter une frise végétale (rais de coeur?). De chaque côté, la disposition est à peu près la même. Sauf qu'en lieu et place d'une niche en plein cintre, celles des côtés sont en triangle bordé d'un bandeau et dont la profondeur est marquée par un chanfrein. Cet arc repose ici sur deux impostes. Dans les écoiçons, on retrouve des têtes, mais elles sont couronnées de bonnets phrygiens (peut-être en rapport avec un culte oriental?). Ces têtes regardent vers l'extérieur contrairement à celles de la face antérieure. Au dessus, dans une disposition uniforme pour les trois faces, on retrouve le cartouche inscrit surmonté de la corniche. Sur la face antérieure, on a restitué le nom de 'Genitidie'; on a donc: 'D(iis) M(anibus) Genitodie', 'Aux dieux Mânes de Génétodia'. Sur la face gauche on lit le nom de'Gemmae' pour 'Gemma', et sur la face droite celui de 'Gemniane' pour 'Gemniana'. Ceci fait que la stèle est dédiée principalement à Génétodia et que les deux personnages des faces latérales sont sûrement ses filles, vu l'étymologie de leur nom. Toutes trois sont représentées debout, en position légèrement hanchée avec appui sur la jambe droite comme le soulignent les plis des vêtements. La défunte tient dans la main droite une mappa (selon J. Guerrier) repliée vers le haut, dans la main gauche, elle tient un flacon qui ressemble à un vase à parfum (aryballe?) : c'est peut-être une scène de toilette pour un banquet funéraire. On ne voit plus ce que Gemma tenait, en revanche on le distingue encore pour Gemniana : elle tient également une mappa dans la main droite et un coffret pour la toilette (Braemer ; Espérandieu). Les deux personnages latéraux sont légèrement de trois-quarts. Leurs vêtements descendent jusqu'à mi mollet. Gemma et Gemniana portent deux tuniques dont celle du dessous dépasse un petit peu. Génitodia est vêtue d'une simple tunique et d'un manteau enroulé autour du cou. Seules les coiffures des trois femmes sont encore visibles : Gemma porte les cheveux longs détachés. Gemniana les a attachés à l'arrière. Quant à ceux de Génitodia, ils sont séparés par une raie médiane et sont visiblement bouclés. La mode des cheveux mi-longs est attestée dans la sculpture gallo-romaine au IIIe siècle. Elle est l'imitation et le prolongement provincial de la mode apparue sous les Sévères. La face supérieure présente un trou de louve.(BERGER Stéphanie)
France ; Yonne ; Sens (fortification, lieu de découverte) ; (1858, date de découverte)
'stèle découverte entre les portes Formau et Saint-Hilaire en 1858', Julliot.
propriété de la commune, mode d'acquisition particulier, Sens, musée municipal
JULLIOT Gustave, Inscriptions et monuments du musée gallo-romain de Sens, Sens, Imp. Duchemin, 1898 (n° 80, p. 61, Pl. XII, 1.) ; DEBATTY (Bertrand), Anthroponymie et histoire sociale de la cité des sénons, mémoire de maîtrise d'histoire ancienne sous la direction de M. Michel Christol, juin 2000, 141 p. Mémoire de maîtrise : Université de Paris I - Panthéon-Sorbonnes, Histoire ancienne : 2000. (p. 69, 71, 72) ; BERGER (Stéphanie), Le décor architectural des monuments funéraires gallo-romains du musée archéologique de Sens, sous la direction de M. Gilles Sauron, Dijon, octobre 1997, 2 vol. (texte, planches), 228 p. + 107 p. de pl. Mémoire de maîtrise : Université de Bourgogne, U.F.R. des Sciences humaines, département d'Histoire des arts et archéologie : 1997. (p. 141-145) ; GUILLOT-DEFLANDRE( Françoise), Monuments et reliefs funéraires gallo-romains de Sens, sous la direction de M. Marcel Le Galy, octobre 1988, 171 p., LXI p. de pl., 2 vol., 30 cm. Mémoire de maîtrise : Université de Paris IV : 1988. (PL XXXVIII N°3, PL XXXIX N° 1.2) ; JULLIOT (Gustave), Inscriptions du musée gallo-romain de Sens, dans : Bulletin de la Société archéologique de Sens, T. IX, 1967, p. 245- 301 (n° 80, p. 28-29.) ; JULLIOT Gustave, Musée gallo-romain de Sens, catalogue avec courtes notes explicatives, Sens, Imp. Duchemin, 1891, 29 p., 22 cm (n° 80, p. 6) ; Corpus Inscriptionum Latinarum, XIII, Pars prima 'Inscriptiones trium galliarum et germaniarum latinae' par Otto Hirschfeld, Berlin, 1899,p. 454 à 459. (2975 p. 458) ; ESPERANDIEU Emile, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine (2792 p. 24) ; GUERRIER Jacqueline, Les épitaphes de Sens à l'époque romaine, Thèse de doctorat de troisième cycle sous la direction de J.-C. Poursat, Clermont-Ferrand II, 1979. (n° 33, p. 155 à 162.) ; Le Sénonais, 20 Février 1858 ; LAUBIE, Etude de quelques symboles funéraires sur les stèles du musée de Sens, dans : B.S.A.S., fasc. 8, 1964 (p. 54-55. (bulletin de la Société Archéologique de Sens), 2ème série, fascicule 8, 1964;) ; p.268, n°28 (p.268, n°28) ; WHATMOUGH (D.A.G., p.496)