996.4.68
Portrait de Louis Gillet dit Ferdinand
VOYSARD : Paris, 1746 ; Paris, 1812 ; BOREL : Paris, 1743 ; ?, 1810
France
4e quart 18e siècle
Hauteur de la feuille en cm 27 ; Largeur de la feuille en cm 21
signature, inscription, lettre
signature, en bas à droite : Gravé par E. Voysard Graveur ordinaire / de Monseigneur Comte d'Artois ; signature, en bas à gauche : Dessiné d'après nature par ABorel, le 13 Février 1786. avec Permission / de Monsieur le Cte de Guibert Gouverneur de l'Hôtel Royale des Invalides ; inscription, en bas au centre : A Paris, chez l'Auteur, rue de la Harpe N°18 ; lettre : Louis Gillet dit Ferdinand Maréchal des Logis au Régiment d'Artois Cavalerie, traversant une forest près / d'Autun, pour rejoindre Ste Menchould sa patrie, entendit des cris perçans, l'intrépide Militaire vole au secours / mais quel fut sa surprise de voir une jeune fille agée de dixhuit à vingt ans que deux Scélérats avoit attachée à un / arbre et qui alloit être victime de leurs brutalités : à ce spectacle affreux le courageux Maréchal des Logis met / le Sabre à la main, coupe la joue droitte de l'un des brigans, le met en fuite et d'un coup de revert abat le poignet / du second qui vouloit le tuer d'un coup de pistolet, après les avoir poursuivis environs 60 pas il revient à l'in / fortuné la délie la ramene chez ses parens qui lui offrirent depouser leur fille, le brave Gillet repond qu'il lui a / été plus facile de lui sauver la vie que de la rendre heureuse a l'age de 70 ans qu'il avoit ; le Père pénetré de reconnoissance le / prie d'accepter au moins une bourse pour prix d'une si belle action : Ce génér.x Militaire, lui aßure que la recompenfe eft dans fon Cour
Eau-forte et burin sur papier vergé
La lutte contre les malfaiteurs fait ici l'objet par le biais de l'estampe d'une reconnaissance sociale en faisant sortir de l'anonymat un maréchal des logis âgé, originaire de Sainte-Ménéhould, qui se signale par son courage et son attitude chevaleresque. Les lauriers soulignent son exploit tandis les deux médaillons latéraux et un cartouche sous-jacent en donnent une version à la fois imagée et écrite. En relatant ce fait divers, c'est aussi l'armée royale que l'on honore, la qualité morale de l'un de ses soldats exemplaires par leur discrétion, leur modestie et leur désintéressement. La glorification de ce trait de bravoure donne lieu à l'édition d'une multitude de portraits et de représentations reprenant le déroulement de l'action : la mise en déroute des brigands et le retour de la jeune femme au domicile des parents; La première scène est inspirée d'un tableau exposé au Salon de 1785, repris sous forme de dessin par Antoine Borel et d'après lequel a été gravé un grand nombre d'estampes . Sa notoriété qui a perduré longtemps après les faits s'est traduite dans la prodution de la faiencerie argonnaise voisine des Islettes par le décor de plats qui reprennent les deux modèles fournis par l'estampe en les mettant au gout du jour. Ainsi de cavalier d'Ancien régime, est métamorphosé en voltigeur du Premier Empire
propriété de la commune, don manuel, Châlons-en-Champagne, musée des beaux-arts et d'archéologie
1996 entrée matérielle
Collection privée, Soyer Bernard, 1996