Planétaire d’après le système de Copernic

N°Inventaire

2012.4.1

Domaine

Dénomination

Titre

Planétaire d’après le système de Copernic

Auteur

Précision auteur

1750 ; 1831

Période de création

Millésime de création

1775

Matériaux - techniques

Mesures

H. 38,3 cm, D. 51 cm D. 26,8 cm (base)

Description

planétaire sur base circulaire en bois tourné et peint ; quatre bras en bois peint, de section rectangulaire, supportent un plan horizontal, la table d’horizon, de profil octogonal à l’extérieur et circulaire à l’intérieur (par sa forme, ce plan fait aussi référence aux tables équatoriales des grands globes de sol) ; bois décoré de fleurs de couleur dorée sur fond noir ; tranches des bras et du plan horizontal sont peintes en rouge. ; axe central en bois supporte un mécanisme à trois roues dentées en carton permettant d’animer une partie des corps célestes (Soleil, Mercure, Vénus, Terre et Lune) et donc de faire comprendre le mouvement des planètes ; fixée dans le socle, une petite manivelle à bouton d’ivoire actionne un mécanisme dissimulé dans le pied, qui actionne l’axe principal : mécanisme comportant deux séries de six roues dentées en carton de tailles décroissantes, permettant l’entraînement de l’axe principal (six roues sous l’axe principal, engagées dans six roues sous la manivelle) ; le planétaire présente sept planètes autour du Soleil : ce dernier et la Terre sont des sphères, peut-être en alliage cuivreux pour le Soleil, en carton et papier pour la Terre. Les autres planètes, Mercure, Vénus, Lune, Mars, Jupiter et Saturne, sont représentées par des disques de papier contrecollés sur les deux faces d’un disque en carton ; disques tenus par des fils rigides en alliage cuivreux. Il n’y a pas de marques ou de signature sur le planétaire lui-même ; un cartel de fabriquant est encore visible sur le globe terrestre.

Historique

Selon les informations communiquées par le vendeur, ce planétaire proviendrait d’une ancienne collection française, où il a été conservé jusque dans les années 1950. Son propriétaire suivant (années 1950 aux années 1990) est également français. Il a été ensuite acheté par un marchand spécialisé américain qui l’a gardé dans sa collection personnelle jusqu’à ces derniers mois. Le nom du commanditaire au XVIIIe siècle n’est pas connu. Il est probable que ce planétaire soit celui qui est représenté dans l’ouvrage de Wynter et Turner, "Scientific Instruments" (p. 50, fig. 54). Seuls deux exemplaires (celui-ci et celui du CNAM) ont été repérés à l’occasion de cette analyse.

Précisions utilisation

Ce planétaire représente le système solaire tel qu’il est connu au XVIIIe siècle, c’est-à-dire avec six planètes (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Saturne, Jupiter) tournant autour du Soleil (et un satellite autour de la Terre). Il manque notamment Uranus qui ne sera découvert qu’en 1781. Son absence peut laisser penser que ce planétaire est antérieur aux années 1780. Les échelles entre les corps célestes ne sont pas respectées, notamment entre Terre et Soleil. Cet objet sert à illustrer le modèle héliocentrique découvert par Copernic et décrit dans "De Revolutionibus orbium coelestium" vers 1530 (publié en 1543). Rompant avec le système géocentrique, ce nouveau modèle va entraîner une révolution intellectuelle, la « révolution copernicienne », avec, au-delà de l’astronomie, des conséquences en matière de philosophie et de religion. Ce modèle ne commencera à être accepté dans le monde des savants qu’à la fin du XVIIe siècle, notamment grâce à Newton (1643-1727). Sa diffusion plus large date du XVIIIe siècle seulement, au moment où l’Eglise valide implicitement cette conception, sous l’autorité du pape Benoit XIV (1675-1758) convaincu par le jésuite Roger Boscovich (1711-1787), philosophe et astronome. De cette période date donc la multiplication des planétaires illustrant, pour un public néanmoins instruit et fortuné, le fonctionnement du système solaire. A usage essentiellement didactique et démonstratif, ce planétaire matérialise le mouvement des planètes autour du Soleil, en même temps que le mouvement de la Lune autour de la Terre, c’est-à-dire les cycles de révolution annuelle et journalière. Il permet aussi d’expliquer les cycles diurnes et nocturnes de la Terre, la succession des saisons, l’inégalité des jours et des nuits, les phases de la Lune, le mouvement des marées, le phénomène des éclipses.

Statut juridique

propriété de la commune, Achat, Langres, Maison des Lumières Denis Diderot

Date acquisition

2012/11/06 acquis

Ancienne appartenance

GALERIE ALAIN BRIEUX (2012/11/06)

Localisation

Bibliographie

DAUMAS M.. Les instruments scientifiques aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : PRESSE UNIVERSITAIRE DE FRANCE (PUF), 1953 ; MARCELIN F.. Dictionnaire des fabricants français d'instruments de mesure du XVe au XIXe siècle. Aix-en Provence : 2004 ; WATERMAN T.. Globes end the Mechanical Universe. Londres : 2010 ; WYNTER H., TURNER A.. Scientific Instruments. New-York : 1975