2020.2.1
Apelle et Laïs ou Conversation amoureuse dans l’antiquité
Langres, 1804 ; Paris, 1856
masculin
1845
H. 130 cm, l. 95 cm (Sans cadre) ; H. 151 cm, l. 119 cm, E. 6,5 cm
signature ; J ZIEGLER
un homme, vêtu de rose à gauche, fait la conversation à une jeune femme, vêtue d'un drapé blanc à droite ; l'homme touche discrètement la jeune femme du doigt de la main drioite ; les deux sont appuyé sur une fontaine à tête de lion, de l'eau s'écoule dans un vase à deux anses ; scène fermée par un arbre, ouverture sur l'acropole d'Athènes en arrière-plan droit
Par ailleurs, la représentation d’Apelle de Cos, célèbre peintre grecque du IVe siècle avant J.-C, permettrait d’intégrer cette toile à la collection de peintures d’histoire de la première moitié du XIXe siècle du musée de Langres. Cette collection présente en effet une thématique plus particulièrement consacrée à la représentation des génies de l’histoire de l’art chez les maîtres des années 1830-1850 (Joseph Nicolas Robert-Fleury, Sujet tiré de la vie de Ribera ; Jules Claude Ziegler, Giotto dans l’atelier de Cimabue et L’imagination ; Michel Dumas, Fra Angelico en prière…). Cette peinture serait donc à la fois une acquisition significative pour Ziegler lui-même, mais aussi un enrichissement par rapport à cette thématique spécifique des collections de peintures du XIXe siècle à Langres. Quant au personnage de Laïs, figure féminine associée à une fontaine et au thème de l’eau, il n’est pas sans préfigurer les toiles La Rosée répand ses perles sur les fleurs (1844) et Pluie d’été (1850), deux œuvres de Ziegler (figure 8) présentées aux Salons et également sur les cimaises du parcours permanent du musée d’Art et d’Histoire.
Ce tableau a été vu et décrit en cours de réalisation par Amaury-Duval (1808-1885) alors qu’il visite la demeure de l’artiste à Paris avant 1830 (un dessin préparatoire titré Apelle et Laïs figure dans le catalogue de la vente de l’atelier organisée après le décès de Ziegler). Ziegler présente cette toile quelques années plus tard (après 1845) dans le cadre d’une exposition de peintures organisée au profit du fonds de secours de l’Association des artistes peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs fondée par le baron Taylor (1789-1879). L’œuvre disparaît ensuite pour ne réapparaître qu’en 1991 sur les cimaises de la galerie Du Lethé à Paris. Elle entre alors dans le collection particulière d’un amateur du sud de la France. Elle est aujourd’hui proposée en vente publique sous le titre Conversation amoureuse dans l’Antiquité. Ce tableau ou sa première version est exceptionnellement documenté par la relation d’Amaury-Duval suite à sa visite au domicile de Ziegler : « Je me souviens qu’à l’époque où il était encore à l’atelier, et quelques mois seulement après qu’il eut pris la palette, il me pria d’aller chez lui, où je fus bien étonné de voir un tableau assez important qu’il était en train de faire. Le souvenir m’en est resté tout à fait charmant : le sujet était très-poétique, et surtout le geste d’un des personnages très-naïf et très-original. C’était la rencontre d’Apelles et de Laïs, dont ce célèbre peintre fut, d’après la tradition, le premier amant. Les yeux baissés, le coude appuyé sur une fontaine dont l’eau avait empli sa cruche qui débordait, Laïs avait une posa d’une innocence un peu affectée et très-spirituellement exprimée. De l’autre côté, Apelles, le corps penché vers elle et sa main près du bras de la jeune fille, la touchait légèrement du petit doigt. Tout cela, avec le style, le goût et la fantaisie d’Hamon, eût été une ravissante chose ; mais la figure de la femme avait plutôt le sentiment gothique ; la tête seule d’Apelles était tout à fait réussie. Tel qu’il était, ce tableau me ravit, et il eut longtemps une grande réputation parmi nous. » Extrait de Amaury-Duval, L’Atelier d’Ingres, éd. Arthéna, 1993, p. 135.
propriété de la commune, achat, Langres, musée d'art et d'histoire
2020/09/26 acquis
Hôtel des ventes de Monte-Carlo
Conversations amoureuses, Bibliothèque Marcel-Arland (BMA) (Langres) (2021/02/12 - 2021/03/24)
WERREN Jacques. Jules Ziegler un élève oublié d’Hippolyte Bayard. 2002/11 ; AMAURY-DUVAL. L'atelier d'Ingres. (1993, p.135) ; GUEGAN Stéphane. Jules Ziegler peintre.