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Plateforme ouverte du patrimoine

Portrait de Gabriel Yturri

Identification du bien culturel

N°Inventaire

318 ; D2CA4 (N° de fiche de récolement)

Dénomination

Titre

Portrait de Gabriel Yturri

Précision auteur

Munich, 1856 ; Paris, 1927 ; femme

Genre

féminin

Période de création

Millésime de création

1904

Matériaux - techniques

Mesures

H. 71 cm, l. 85 cm, P. 6 cm (avec cadre) cadre en bois moderne, moulure plate, peint en blanc. ; H. 52 cm, l. 65 cm (sans cadre)

Précisions inscriptions

Signé et daté ; "LCB. 1904" (En bas à droite) ; S.D.b.d. au crayon de pastel rouge

Description

Louise Breslau rend compte de l'élégance et du raffinement du "double" de Montesquiou, Gabriel Yturri, violoniste. Versailles, au début du XXe siècle, redevient un lieu à la mode, attirant à nouveau, notamment grâce à la présence de Robert de Montesquiou, qui loue une maison avenue de Paris en 1893. Julia Bartet participe aux fêtes organisées à Versailles. D’origine argentine, Gabriel Yturri fut le secrétaire et le compagnon de Robert de Montesquiou pendant plus de vingt ans. À la mort prématurée de son compagnon en 1905, Montesquiou lui rend un brillant hommage dans "Le chancelier de Fleurs : douze stations d’amitiés" (Paris,1908). Le portrait de Breslau montre ainsi le raffinement du dandy. Très attachés à Versailles, Montesquiou et Yturri contribuent à lui redonner un souffle littéraire et artistique moderne. C’est d’ailleurs dans cette ville, au cimetière des Gonnards, que Montesquiou choisit de se faire enterrer aux côtés de son compagnon en 1921. Louise Breslau s’était fait remarquer à l’atelier féminin de l’académie Jullian et lors du Salon, attirant toute la haute société parisienne. Elle est aussi, comme Julia Bartet, l’une des premières femmes à recevoir la Légion d’honneur. Louise Catherine Breslau et Robert de Montesquiou se sont connus lors de l'installation de la peintre à Neuilly en 1902. Elle s'intègre alors à un petit cercle artistique et intellectuel, à l'écart de l'agitation mondaine de Paris, et fréquente notamment le pavillon des Muses, participant aux nombreuses fêtes qu'y organise Robert de Montesquiou. A son tour, elle reçoit ses amis, Robert de Montesquiou et Gabriel Yturri, chez elle et dans son atelier, et réalise les portraits de certains d'entre eux. A cette époque, la popularité de Louise Breslau est croissante. Robert de Montesquiou, qui s'intéresse de près à ses œuvres et visite souvent son atelier, participe à la faire connaître davantage, notamment en la présentant à Madame de Brantes, une des personnalités les plus célèbres du Paris de ce temps, et en la recommandant auprès d'elle pour la réalisation de son portrait. Le pastel est le médium de prédilection de Louise Catherine Breslau pour répondre aux commandes de portraits qu'elle reçoit. En effet, ses portraits à l'huile sont jugés d'un réalisme trop "cruel", et sa réputation de portraitiste se forme à partir de 1889, lorsqu'elle commence à privilégier l'emploi du pastel. S'inspirant des maîtres qu'elle étudie dans les musées, tels que Chardin, Perroneau, La Tour, ou Liotard, et de ses relations avec Degas, elle développe des techniques graphiques personnelles au service de la représentation de la psychologie des modèles. Le portrait de Gabriel Yturri appartient à la deuxième partie de sa production : dès 1900, elle renonce à couvrir entièrement de matière son support pour privilégier une technique hachurée, laissant le papier visible par endroits. Ce style libre et synthétique, qui lui permet de concentrer l'attention du spectateur sur le visage et les mains, forge sa réputation de portraitiste. Gabriel Yturri est représenté en buste, de très léger trois-quarts, l'index et le majeur droits appuyés contre sa tempe droite, mettant une évidence une chevalier dorée. Son regard est dirigé vers le spectateur. Il est coiffé d'un chapeau bleu à large bord. Il est vêtu d'une chemise blanche à haut col, d'un gilet bleu clair et d'une veste turquoise. Un manteau noir est posé sur ses épaules. Il porte également une épingle de cravate bleue, ornant la cravate violette que l'on devine au niveau du col.

Date sujet représenté

1904

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, don manuel, Versailles, musée Lambinet

Date acquisition

1921 acquis

Ancienne appartenance

Collection particulière : Montesquiou Robert de (1855 - 1921) (1921)

Informations complémentaires

Commentaires

Texte de description tiré du Mémoire de recherche de Clémence Pinquier, mai 2022.

Exposition

"Versailles, vie artistique, littéraire et mondaine 1889-1939", Versailles > Musée Lambinet (2003/12/02 - 2004/02/29) ; "Julia Bartet la divine. Portrait d'une comédienne à la Belle Époque", Versailles > Musée Lambinet (2016/05/21 - 2016/07/17) ; "Versailles Revival (1867-1937)", Musées > Versailles, château de Versailles (2019/11/09 - 2020/03/15)

Bibliographie

Revue de l’Histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, "Musée Jean Houdon", juillet-septembre 1921. (p. 207) ; Pichard du Page René. La Bibliothèque de Versailles et le musée Lambinet, 1935. Laurens Henri, (p. 19) ; Gendre Catherine. Musée Lambinet Versailles, 1997. Versailles, (p. 35, n° 49) ; Gendre Catherine. Versailles, vie artistique, littéraire et mondaine 1889-1939, 2003. (p. 62 et 172, n° 78) ; Salomé Laurent, Bonnotte Claire. Versailles Revival (1867-1937), 2019. (p. 234, cat. 184)

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