98.10.70 ; - 362 (Vatel)
Marat dans sa baignoire regardant la Mort ; Marat dans sa baignoire regarde un squelette. Derrière lui Charlotte Corday (titre ancien)
inconnu
France
H. 36 cm, l. 39,5 cm
Ce pastel représente de manière théâtrale l'assassinat de Jean-Paul Marat (1743-1793), figure emblématique de la Révolution. Le révolutionnaire y est représenté au centre, assis dans sa baignoire, prêt à se dresser à la vue d'un squelette, surgissant de derrière un rideau à gauche. À droite, Charlotte Corday, portant un chapeau haut de forme à cocarde, entre dans la pièce derrière Marat, et tient un long couteau contre sa poitrine. Cette représentation presque caricaturale fait de Charlotte Corday, immédiatement reconnaissable à son chapeau, une personnification du complot nobiliaire. Sa détermination ne fait aucun doute comme en témoigne son poing serré sur le manche de son arme. Cependant, la scène prend une tournure presque comique, par la posture et l'expression grimaçante de Marat, recroquevillé dans la baignoire, tandis que Charlotte Corday le domine par sa taille et sa position. L’œuvre témoigne de l'ambiguïté politique qui réside dans l'assassinat d'un homme de pouvoir par une femme. La scène de l'assassinat de Marat a fait l'objet de très nombreuses représentations, notamment gravées. Les mises en scène sont variables mais cherchent toutes à transcrire la violence du geste de Charlotte Corday en la représentant en action ou ayant déjà porté le coup fatal. Ce n'est pas le cas ici puisque l'assassinat n'a pas encore eu lieu, mettant le spectateur dans l'attente d'une issue qu'il connaît.
13 juillet 1793
propriété de la commune, don manuel, Versailles, musée Lambinet
1883 acquis
Collection particulière : Vatel Charles (1816-1885) (1883)
Texte de description tiré du Mémoire de recherche de Clémence Pinquier, mai 2022.
Mazeau Guillaume. Corday contre Marat, deux siècles d'images, 2009. (p. 51, n° 2) ; Poirson Martial. Amazones de la Révolution : des femmes dans la tourmente de 1789, 2016. Gourcuff-Gradenigo, (p. 49)