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Plateforme ouverte du patrimoine

Portrait de Julie

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 338 ; 30004 (Ancien numéro)

Dénomination

Appellation

type Béziers-Copenhague

Titre

Portrait de Julie

Période de création

Millésime de création

12 av JC, 11 av JC

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 37,3 ; Hauteur tête en cm 20,7 ; Longueur en cm 18,5 ; Profondeur en cm 22,5

Description

Reprenant une longue tradition républicaine selon laquelle, à Rome, les femmes constituaient les garanties des choix politiques des différents clans, Auguste fit de son unique enfant, Julie, l'un des pivots fondamentaux de ses ambitions dynastiques. Une reconnaissance assurée des portraits de cette princesse demeure cependant complexe, en l'absence d'une quelconque inscription ou d'une découverte en contexte plus déterminante. Si l'identification du type de l'effigie de Béziers a donné lieu à quelques divergences, il demeure pourtant difficile de ne pas abonder dans le sens de l'analyse de Jean-Charles Balty qui vit bien Julie dans cette belle tête féminine. La coiffure est caractérisée par le nodus, une coque frontale également portée par Octavie, sœur de l'empereur, ou encore Livie, son épouse. Cette mode se maintient apparemment durant tout le règne. Si le pli nasogénien n'est encore marqué qu'au niveau des ailes du nez et qu'aucun trait particulier ne signale une marque de grande maturité au niveau du visage, le visage est néanmoins épais, les joues pleines, les paupières lourdes, le cou large et marqué par deux plis cutanés horizontaux ( souvent nommé, à tort, « collier de Vénus »). Un certain nombre de ces caractéristiques physiques ainsi que ce que nous pourrions nommer le « style » du sculpteur, rapprochent indéniablement cette image de celles de son deuxième époux, Agrippa, et, potentiellement, de deux de leurs enfants, Agrippa Postumus et Vipsania Agrippina. Tous reçurent les honneurs de la colonie et forment donc bien un premier groupe familial. Pascal Capus, catalogue d'exposition L'empereur romain, un mortel parmi les dieux, Nîmes, 2021 ; Julie (39 av. J-C. - 14 ap. J-C.), fille d'Auguste et de Scribonia. Aucun autre portrait ne correspond exactement à celui-ci. L'œuvre n'est cependant pas très éloignée d'un buste de la Glyptothèque de Copenhague, mis au jour avec d'autres effigies impériales à Cerveteri, et d'une tête voilée de Crète, aujourd'hui au Musée National d'Athènes, qui figure selon toute vraisemblance le même personnage. On songera dès lors, assez normalement, à y reconnaître un membre de la famille de l'empereur. Au sein du groupe de Béziers, une extraordinaire similitude de facture (même travail des commissures et du plan de taille des lèvres, même rendu du globe de l'œil, même modelé subtil des chairs) l'apparente à l'effigie d'Agrippa et à la tête d'Agrippa Postumus. Il peut être identifié avec Julie et représenter un des très rares portraits de la fille d'Auguste, au moment où, peu après un séjour de son mari en Narbonnaise, elle l'accompagne pour une très longue tournée en Grèce et en Orient. Ces années heureuses virent la dédicace de nombreux groupes statuaires et le type iconographique créé à ce moment-là dut être suivi jusqu'à la rupture avec Tibère et au bannissement, en 2 av. J-C. La coiffure à large nodus frontal est caractéristique du dernier tiers du 1er siècle av. J-C. C'est celle d'Octavie, en 40, sur le fameux aureus Van Quelen de Berlin (mais cela n'oblige pas pour autant à reconnaître la sœur de l'empereur sur le portrait de Toulouse) ; c'est celle que porte Livie dans le groupe d'Arsinoé du Fayoum, datable de l'an 4, et qu'elle portera sans doute jusqu'à la mort d'Auguste, au moment où elle devient prêtresse du Divus Augustus et se trouve de plus en plus souvent représentée selon des types iconographiques idéalisés. Notice de Jean Charles Balty extraite du catalogue d'exposition « Le regard de Rome », 1995.

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

Europe, France, Occitanie, Hérault (lieu de création)

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Hérault, Béziers (Rue Pierre-Paul Riquet, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1844, avril, date de découverte)

Précisions découverte

Les fouilles rue de l'Ave (aujourd'hui rue Riquet) permirent la découverte de dix têtes en marbre (n° inventaire Ra 336 à Ra 342 d). H. Rachou, 1912. Les portraits de Béziers ont été découverts dans l'angle d'une construction antique près du forum de Béziers.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat, Toulouse, musée Saint-Raymond

Date acquisition

1845 acquis

Ancienne appartenance

Société Archéologique du Midi de la France

Informations complémentaires

Exposition

Le regard de Rome, museu nacional arqueoliogic, Tarragone, 31/03/1995 - 18/06/1995 Le regard de Rome, muséo nacional de arte Romano, Mérida, 07/07/1995 - 24/09/1995 Le regard de Rome, musée saint-Raymond, Toulouse, 13/10/1995 - 31/12/1995 Le regard de Rome, Rome, 09/02/1996 - 24/04/1996 Portraits julio-claudiens, musée Saint-Raymond, Toulouse, 06/2005 - 03/2006 (n° 12.) Roma Amor, musée Archéologique, Tarragone, 31/03/2008 - 15/06/2008 Imperium konflikt mythos, Römermuseum de Haltern am See, 15/05/2009 - 15/10/2009 Augustus et alii, le portrait romain, musée du Bitterois, Béziers, 31/05/2011 - 18/09/2011 Augusto, Scuderie del Quirinale, Rome, 2013-2014., 16/10/2013 - 09/02/2014 Moi, Auguste, empereur de Rome, Grand Palais, Paris, 19/03/2014 - 13/07/2014 Ovidio. Amori e Metamorfosi, Scuderie del Quirinale, Rome, 16/10/2018 - 27/01/2019 L'empereur romain, un mortel parmi les dieux, musée de la Romanité, Nîmes, 13/05/2021 - 19/09/2021

Bibliographie

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