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Plateforme ouverte du patrimoine

Manche sculpté au centaure jouant de la lyre

Identification du bien culturel

N°Inventaire

D.98.2.1

Dénomination

Titre

Manche sculpté au centaure jouant de la lyre

Période de création

Epoque

romain

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 9,5

Description

Cet objet, dont la partie utilitaire a disparu, est vraisemblablement un manche de cuillère à encens, prétexte à une décoration sculptée riche et complexe traitée en ronde bosse. Au sommet, un centaure, solidement campé sur son arrière-train gauche et appuyé sur ses pattes antérieures, joue de la lyre. Sa tête barbue est encadrée d'une longue chevelure. Il est assis sur un rocher contenu dans le bassin d'un grand trépied. L'écartement des pieds de ce dernier est maintenu à mi-hauteur par une couronne évidée et, à la base, par une coupole ajourée et surmontée d'un double bouton. Chaque pied forme un pilastre cannelé terminé en bas par quatre griffes et couronné au sommet par un chapiteau orné d'un personnage en faible relief. Le premier, un homme, porte d'une main une torche renversée et de l'autre un vase. Le deuxième lève les bras, soulevant une petite outre de sa main droite. Le troisième, une femme, danse en tenant dans son dos un bâton qui pourrait être un thyrse, levant un tambourin, à l'instar des ménades. Une frise de trois masques, comprise entre un rang de perles et de pirouettes et une torsade, sépare le trépied de la partie inférieure de l'objet. Deux de ces masques sont presque identiques : ils représentent un visage de trois-quarts ou de profil, tourné vers la gauche, barbu et chevelu, aux traits accusés. Le troisième (qui leur fait face) est un visage jeune et imberbe, au front ceint d'une bandelette. Un canthare renversé et un thyrse (?) le séparent des deux autres. Le centaure n'est autre que Chiron, le précepteur du fils d'Apollon, Asclépios-Esculape. Le canthare, le thyrse, la ménade et les satyres, que l'on reconnaît dans les masques, évoquent le cortège de Bacchus, le Dionysos des Grecs. Le trépied symbolise Apollon, dont le culte à Delphes était remplacé en hiver par celui de Dionysos. Le sujet révèle donc sinon un tabletier du moins un commanditaire très cultivé et l'on peut s'interroger sur la destination de l'objet et sur son lieu de fabrication, sans pour l'instant apporter de réponse. Évelyne Ugaglia, extrait de la notice publiée dans « L’essentiel des collections », 2011, guide du MSR. ; Ce très rare objet en ivoire est un manche d'ustensile dont la partie utilitaire a disparu. Il pourrait correspondre à un objet cultuel de même type que les cuillères à encens. Il porte une décoration riche et complexe difficile à percevoir à l’œil nu. Au sommet, un centaure joue de la lyre, assis sur un rocher posé sur le bassin d'un trépied. Chaque pied du siège forme un pilastre cannelé couronné par un chapiteau gravé et terminé en bas pas quatre griffes. Sur le premier chapiteau, un homme porte une torche renversée et un vase, sur le deuxième un autre soulève une outre à vin et sur le troisième, c'est une femme (une ménade), tenant dans son dos un bâton appelé thyrse, qui danse et qui lève un tambourin. Une frise de trois masques représentant des satyres sépare le trépied de la partie inférieure de l'objet. Le centaure n'est autre que Chiron à qui fut confiée l'éducation, entre autres, du fils d'Apollon, Asclépios-Esculape, dieu de la médecine. Le thyrse, la ménade, les satyres évoquent le cortège de Bacchus, le Dionysos des Grecs, les masques sont une allusion au théâtre dont il est à l'origine tandis que l'outre et la torche renversée renvoient à son culte. Le trépied symbolise le siège de la Pythie, la prophétesse qui parlait au nom d'Apollon, à Delphes, où en hiver le culte de Dionysos remplaçait celui d'Apollon. Évelyne Ugaglia, extrait de la notice publiée dans « L’essentiel des collections », 2011. ; Cet objet, dont la partie utilitaire a disparu, est vraisemblablement un manche de cuillère à encens, prétexte à une décoration sculptée riche et complexe traitée en ronde bosse. Au sommet, un centaure, solidement campé sur son arrière-train gauche et appuyé sur ses pattes antérieures, joue de la lyre. Sa tête barbue est encadrée d'une longue chevelure. Il est assis sur un rocher contenu dans le bassin d'un grand trépied. L'écartement des pieds de ce dernier est maintenu à mi-hauteur par une couronne évidée et, à la base, par une coupole ajourée et surmontée d'un double bouton. Chaque pied forme un pilastre cannelé terminé en bas par quatre griffes et couronné au sommet par un chapiteau orné d'un personnage en faible relief. Le premier, un homme, porte d'une main une torche renversée et de l'autre un vase. Le deuxième lève les bras, soulevant une petite outre de sa main droite. Le troisième, une femme, danse en tenant dans son dos un bâton qui pourrait être un thyrse, levant un tambourin, à l'instar des ménades. Une frise de trois masques, comprise entre un rang de perles et de pirouettes et une torsade, sépare le trépied de la partie inférieure de l'objet. Deux de ces masques sont presque identiques : ils représentent un visage de trois-quarts ou de profil, tourné vers la gauche, barbu et chevelu, aux traits accusés. Le troisième (qui leur fait face) est un visage jeune et imberbe, au front ceint d'une bandelette. Un canthare renversé et un thyrse (?) le séparent des deux autres. Le centaure n'est autre que Chiron, le précepteur du fils d'Apollon, Asclépios-Esculape. Le canthare, le thyrse, la ménade et les satyres, que l'on reconnaît dans les masques, évoquent le cortège de Bacchus, le Dionysos des Grecs. Le trépied symbolise Apollon, dont le culte à Delphes était remplacé en hiver par celui de Dionysos. Le sujet révèle donc sinon un tabletier du moins un commanditaire très cultivé et l'on peut s'interroger sur la destination de l'objet et sur son lieu de fabrication, sans pour l'instant apporter de réponse. [Evelyne Ugaglia, 1999]

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Toulouse (lieu d'utilisation)

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Toulouse (Rectorat (extension), lieu de découverte) ; Fouilles préventives ; (1989-1990, date de découverte) ; (équipe dirigée par Quitterie Cazes, découvreur)

Précisions découverte

1989-1990. Provient d'un remblais de démolition de la fin du IIe siècle. Découvert dans les fouilles du chantier "Extension Rectorat", rue Saint-Jacques à Toulouse, dirigées par Quitterie Cazes.

Informations juridiques

Statut juridique

Service Régional de l'Archéologie Occitanie

Lieu de dépot

Dépôt de l'Etat, Toulouse, musée Saint-Raymond

Date de dépôt

1990/06/01

Informations complémentaires

Exposition

Archéologie toulousaine. Antiquité et haut Moyen Age. Découvertes récentes (1988-1995), musée Saint-Raymond , Toulouse, 23/06/1995 - 24/09/1995

Bibliographie

Cazes (Quitterie) et alii, "Les fouilles du Rectorat à Toulouse", dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, 1989, t. XLIX, p. 6-43. (p. 41-43) exposition musée Saint-Raymond, 1995, Archéologie toulousaine. Antiquité et haut Moyen Age. Découvertes récentes (1988-1995), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1995 (n° 115.) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 60-61.) L'essentiel des collections 2011, Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse (Les guides du MSR.1) (p. 14-15.)

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