Ra 52 ; 30328 (Ancien numéro)
Tête de Vénus
Hauteur en cm 40 ; Largeur en cm 24 ; Profondeur en cm 31
Cette tête de Vénus, déesse de la beauté et de l'amour, dérive de l'Aphrodite de Cnide, premier nu féminin de l'histoire de l'art grec créé par Praxitèle, au milieu du IVe siècle avant notre ère. L'oeuvre en marbre de Paros (Lychnites), s'arrête au sommet de la poitrine et au départ de l'épaule gauche : l'arrière de ces parties forme un bouchon d'encastrement. Ce morceau choisi, aujourd'hui isolé, était peut-être inséré dans le corps d'une statue. La renommée de l'oeuvre se fixa rapidement sous l'appellation de "Vénus de Martres", comme pour mieux répondre à la notoriété d'autres Vénus admirées de la civilisation gréco-romaine. Le comte de Clarac la compara aux Vénus Médicis, d'Arles et de Milo, références suprêmes en cette première moitié du XIXe siècle néo-classique mais il fallut attendre son exposition à Paris en 1867 pour que son art fût attribué à Praxitèle (Fernand Pagès, "La Vénus de Martres", in Revue archéologique du Midi de la France, vol. II, 1867, p. 50-52) et quelques temps encore avant qu'elle figurât comme l'une des répliques de la célèbre Aphrodite de Cnide. La tête de Martres, projetée vers l'avant, vient rappeler la douce inclinaison de la Vénus cnidienne. Son chignon haut placé dégage la gracieuse ligne arrière d'un cou qui laisse imaginer la rondeur du dos. Il rassemble les longues mèches ondulées d'une chevelure divisée par une raie médiane et qu'une double bandelette lisse enserre, décrivant deux lignes parallèles autour du crâne. Au flou des cheveux, à peine distingués de la masse de marbre, s'oppose la netteté du visage, régulièrement dessiné (si l'on excepte une légère dissymétrie des yeux), soigneusement modelé, puis poli avec autant de finesse. Cet équilibre, essence du classicisme, est parfois poussé jusqu'à une extrême rigueur - sinon froideur et détachement - dans certaines répliques. Aujourd'hui, la tête Kaufmann est souvent donnée à voir comme une Aphrodite de Cnide réinterprétée à l'époque hellénistique. Découverte à Tralles, en Asie Mineure, elle est datée du IIe siècle av. J.-C. (A. Pasquier, La Vénus de Milo et les Aphrodites du Louvre, Paris, Réunion des musées nationaux, 1985, p. 58-59). La Vénus de Martres en est bien proche, mais sa datation n'a pu être établie avec certitude. Frappé par sa qualité, Fabrizio Slavazzi (Italia verius quam provincia. Diffusione e funzioni delle copie di sculture greche nella Gallia Narbonensis, Pérouse, Edizioni Scientifiche Italiane, 1996, p. 186-187) a suggéré le milieu du Ier siècle de notre ère et un atelier actif dans la partie orientale de l'Empire. La commande serait donc d'époque impériale. Vint-elle de Chiragan ou cette oeuvre ne fut-elle acquise pour ce lieu que bien après sa réalisation ? ;
Cette tête de Vénus, déesse de la beauté et de l'amour, dérive de l'Aphrodite de Cnide, premier nu féminin de l'histoire de l'art grec créé par Praxitèle, au milieu du IVe siècle avant notre ère. L'œuvre s'arrête au sommet de la poitrine et au départ de l'épaule gauche : l'arrière de ces parties forme un bouchon d'encastrement. Ce morceau choisi, aujourd'hui isolé, était peut-être inséré dans le corps d'une statue. La renommée de l'œuvre se fixa rapidement sous l'appellation de 'Vénus de Martres', comme pour mieux répondre à la notoriété d'autres Vénus admirées de la civilisation gréco-romaine. Le comte de Clarac la compara aux Vénus Médicis, d'Arles et de Milo, références suprêmes en cette première moitié du XIXe siècle néo-classique mais il fallut attendre son exposition à Paris en 1867 pour que son art fût attribué à Praxitèle (Fernand Pagès, 'La Vénus de Martres', in Revue archéologique du Midi de la France, vol. II, 1867, p. 50-52) et quelques temps encore avant qu'elle figurât comme l'une des répliques de la célèbre Aphrodite de Cnide. La tête de Martres, projetée vers l'avant, vient rappeler la douce inclinaison de la Vénus cnidienne. Son chignon haut placé dégage la gracieuse ligne arrière d'un cou qui laisse imaginer la rondeur du dos. Il rassemble les longues mèches ondulées d'une chevelure divisée par une raie médiane et qu'une double bandelette lisse enserre, décrivant deux lignes parallèles autour du crâne. Au flou des cheveux, à peine distingués de la masse de marbre, s'oppose la netteté du visage, régulièrement dessiné (si l'on excepte une légère dissymétrie des yeux), soigneusement modelé, puis poli avec autant de finesse. Cet équilibre, essence du classicisme, est parfois poussé jusqu'à une extrême rigueur - sinon froideur et détachement - dans certaines répliques. Aujourd'hui, la tête Kaufmann est souvent donnée à voir comme une Aphrodite de Cnide réinterprétée à l'époque hellénistique. Découverte à Tralles, en Asie Mineure, elle est datée du IIe siècle av. J.-C. (A. Pasquier, La Vénus de Milo et les Aphrodites du Louvre, Paris, Réunion des musées nationaux, 1985, p. 58-59). La Vénus de Martres en est bien proche, mais sa datation n'a pu être établie avec certitude. Frappé par sa qualité, Fabrizio Slavazzi (Italia verius quam provincia. Diffusione e funzioni delle copie di sculture greche nella Gallia Narbonensis, Pérouse, Edizioni Scientifiche Italiane, 1996, p. 186-187) a suggéré le milieu du Ier siècle de notre ère et un atelier actif dans la partie orientale de l'Empire. La commande serait donc d'époque impériale. Vint-elle de Chiragan ou cette œuvre ne fut-elle acquise pour ce lieu que bien après sa réalisation ?
Réplique romaine d'un original grec du sculpteur Praxitèle - 4e siècle avant notre ère.
Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826, date de découverte)
selon A. du Mège (Recherches sur Calagoris des Convenae, 1830, p. 386-388)
propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond
Musées en ballade, musée Toulouse-Lautrec, Albi, 11/1997 - 12/1997 Praxitèle, musée du Louvre, Paris, 19/03/2007 - 18/06/2007
De La Vega (Garcilaso), "Poésies", dans Collection bilingue des classiques étrangers, traduction et préface de Paul Verdevoye, Editions Montaigne, Paris, sans date, (p. 120 à 127) Pagès, "Mémoire sur les antiquités du Couserans", dans Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse", 1827, IIe partie, Ramet (Henri), Histoire de Toulouse, Toulouse, s. d., (p. 26.) Alexandre Du Mège, Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828 (n° 60.) Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 140.) Clarac (Frédéric, Comte de), Musée de Sculpture antique et moderne, II/I, Paris, 1841, (p. 588.) Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 52.) Lebègue (Albert), "Une école inédite de sculpture gallo-romaine", dans Revue des Pyrénées, Toulouse, 1889, (p. 9.) Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (fig. 121 B.) Roschach (Ernest), Histoire graphique de l'ancienne province de Languedoc, Toulouse, 1904, (p. 211.) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (n° 902.) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 52.) Gachon (P.), Histoire de Languedoc, Paris, 1926, (pl. V, p. 72-73.) Praviel (Armand), Toulouse ville de briques et de soleil, Toulouse-Paris, 1935, (p. 247.) Bulletin municipal de la Ville de Toulouse, Toulouse, 1936, (pl. p. 605.) Godechot (G.), Visages du Languedoc, Paris, 1949, (p. 70.) Bost (Jean-Pierre), dans Enciclopedia dell'arte antica classica e orientale, secondo supplemento 1971-1994, IV, Nepal - Roma, Rome, 1996, (p. 530-536 et fig. 706.) L'essentiel des collections 2011, Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse (Les guides du MSR.1) (p. 32, 33.) Bassal (A.), dans Revue de Comminges et des Pyrénées Centrales, Société des Etudes du Comminges, Tome CXI, 1996. (photo non correspondante). Arrêts sur images : Toulouse, avec la collaboration de Claudine Roland, Editions MSM, Vic-en-Bigorre, 1996, (p. 13) Slavazzi (Fabrizio), Italia Verius quam provincia. Diffusione e funzioni delle copie di sculture greche, nella Gallia Narbonensis, Edizioni Scientifiche Italiane, Naples, 1996, (p. 41-45 et fig. 28) Article "Nos musées sont pleins d'histoire" dans La Dépêche du Midi du 9 novembre 1997. Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 104 à 107) Programme d'activités du musée Saint-Raymond, mars-septembre 2005, (p. 13.) Julie Massendari, Carte Archéologique de la Gaule, pré-inventaire archéologique publié sous la resp. de Michel Provost. La Haute-Garonne (hormis le Comminges et Toulouse), 31/1, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2006 (fig. 141 p. 255.) Praxitèle. exposition, musée du Louvre, Paris, 2007 (n° 38 p. 182-183 et dans l'album de l'exposition p. 6.) Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 87-91, p. 159)