POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Attis

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 34 l ; 30511 (Ancien numéro)

Dénomination

Titre

Attis

Période de création

Mesures

Hauteur en cm 95 ; Largeur en cm 79 ; Profondeur en cm 43 ; Diamètre en cm 79

Description

Marbre blanc de Saint-Béat (Haute-Garonne) Attis était le gardien du temple de la déesse Cybèle. Cette dernière en était très amoureuse. Dans un accès de jalousie, elle le rendit fou, le poussa à s'émasculer et le transforma ensuite en pin. À Rome, tous les 22 mars, la procession de l'« entrée de l'arbre » célébrait la mort d'Attis. Un pin coupé décoré de bandes de laine rouge et d'instruments de musique, était porté jusqu'au temple de Cybèle. Le visage du jeune dieu rappelle celui de la reine des Amazones Hyppolité représentée dans l'un des reliefs des Travaux d'Hercule : mêmes bonnets phrygiens et cheveux bouclés. Sans doute ont-ils été réalisés par le même atelier de scupteurs. ; Zeus avait voulu féconder Cybèle, une roche sur laquelle il laissa sa semence. De cette étrange union naît un hermaphrodite très violent, Agditis. Afin de le calmer, les dieux décident de le châtier ; le sang de ses testicules donne naissance à un grenadier dont l'un des fruits est mangé par une nymphe, Nana. Cette absorption la féconde à son tour et l'enfant qui naît portera le nom d'Attis. Cet enfant sera aimé par sa grand-mère (Cybèle) mais également par son père, le méchant hermaphrodite, Agditis. Mais Attis préfère une princesse de Pessinonte (en Phrygie, au centre de l'actuelle Turquie) ; Cybèle tente alors de récupérer celui qu'elle veut prendre pour amant et fonce tête la première dans le rempart de la cité (dont elle conservera symboliquement les tours et les murs sur la tête). Agditis surgit à son tour et rend fou l'épouse et le beau-père d'Attis qui se tranchent, l'un les testicules, l'autre les seins. Alors, Attis, désespéré, s'auto-émascule sous un pin et meurt. Cybèle enterre ses testicules. Ainsi, les prêtres de Cybèle et d'Attis, les Galles, se castraient-ils lors de la fête de ces deux divinités, le 24 mars. Le culte d'Attis est interdit sous la République car les rituels sont trop violents, pourtant, il se développe. Les pratiques sont tellement nombreuses sous l'Empire que l'empereur Claude reconnaît officiellement le culte d'Attis. Mais ce n'est véritablement qu'à partir du IIe siècle qu'Attis s'impose dans la religion romaine comme divinité propre. L’œuvre découverte au sein des vestiges de la villa de Chiragan représente le jeune dieu sur un médaillon prenant l'aspect d'un bouclier (clipeus). Cette tradition de l'imagea clipeata (ou « image sur bouclier »), ainsi que le style de la sculpture, rappellent les ateliers tardifs orientaux dont ceux d'Aphrodisias (Turquie). Leur art fut à l'origine d'un véritable renouveau de la sculpture en Occident, durant l'Antiquité tardive. ; Dieu originaire de Phrygie (Asie Mineure), le jeune Attis est reconnaissable à son bonnet phrygien. Aimé chastement par Cybèle, dont il gardait le temple, il s'émascula au cours d'une crise de folie provoquée par la déesse jalouse de l'amour que lui portait la nymphe Sagaritis. Après sa mort, il aurait retrouvé une sorte de vie, éternelle, dont témoignaient les fleurs renaissant sans cesse sur sa tombe. [Daniel Cazes]

Précisions sujet représenté

Attis était le gardien du temple de la déesse Cybèle. Cette dernière en était très amoureuse. Dans un accès de jalousie, elle le rendit fou, le poussa à s'émasculer et le transforma ensuite en pin. À Rome, tous les 22 mars, la procession de l'' entrée de l'arbre ' célébrait la mort d'Attis. Un pin coupé décoré de bandes de laine rouge et d'instruments de musique, était porté jusqu'au temple de Cybèle. Le visage du jeune dieu rappelle celui de la reine des Amazones Hyppolité représentée dans l'un des reliefs des Travaux d'Hercule : mêmes bonnets phrygiens et cheveux bouclés. Sans doute ont-ils été réalisés par le même atelier de scupteurs.

Contexte historique

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826-1830, date de découverte)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Informations complémentaires

Commentaires

Caisse OOLB 1708 Rome n° 16

Exposition

Aurea Roma, Dalla città pagana alla città cristiana, Palazzo delle Esposizioni, Rome, 22/12/2000 - 20/04/2001

Bibliographie

Alexandre Du Mège, Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828 (n° 67) Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 154) Ernest Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, Toulouse, Roux et Cléder, 1892 (n° 34 e) Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (n° 58 B) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (p. 31, n° 892, fig. 4) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 34 b) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 84) Aurea Roma. Dalla Città pagana alla cità cristiana. Exposition, Rome, 2000, Rome, L'Erma di Bretschneider, 2000 (p. 458, n° 55.) Programme d'activités du musée Saint-Raymond, septembre 2004-février 2005, (p. 7.) Julie Massendari, Carte Archéologique de la Gaule, pré-inventaire archéologique publié sous la resp. de Michel Provost. La Haute-Garonne (hormis le Comminges et Toulouse), 31/1, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2006 (fig. 134 p. 252-253.) Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (repr. p. 151, p. 163) Sarah Elizabeth Beckmann, The Idiom of Urban Display : Architectural Relief Sculpture in the Late Roman Villa of Chiragan (Haute-Garonne) dans American Journal of Archaeology, vol. 124, n°1, janvier 2020, p. 133-160 (p. 139)

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