Ra 35 (6) ; 30521 (Ancien numéro)
Masque de théâtre de la tragédie
Hauteur en cm 27,5 ; Longueur en cm 26 ; Profondeur en cm 13,5
Description analytique tirée de la notice de Christian Landes. Cat. Le goût du théâtre... "Ces douze -sur dix-sept- masques, à l'origine sculptés en haut relief sur une même plaque de marbre, sont aujourd'hui séparés, sauf quatre d'entre eux (i, j, k, l) encore fixés sur leur support initial. Même si le classement que nous proposons ne prétend offrir aucune certitude absolue, ces oeuvres appartiennent incontestablement aux trois principaux genres du théâtre romain, tragique, satyrique, comique. Tragédie : a : cheveux bouclés, barbu, sourcils proéminents, peut-être "l'homme blanchi par les ans" (n° 2 de Pollux, Onomastikon). b : haut onkos, longs cheveux, imberbe, est-ce "l'homme rasé", le plus âgé des personnages tragiques ? e : haut onkos orné de boucles torsadées verticales, tombant avec plus de souplesse sur les épaules ; expression dramatique, visage imberbe, sans doute un masque féminin tragique. i : onkos réduit, haut front barré par une ride, longs cheveux encadrant un visage imberbe, s'agit-il d'un masque féminin ou masculin ? j : masque typique de personnage âgé (n° 4 de Pollux). l : masque tragique de jeune homme. Drame satyrique : c, d, f : montrent des caractères "silenesques" communs : front dégarni, nez camus, sourcils froncés, mais par les cornillons qui évoquent les représentations habituelles des jeunes satyres. Comédie : quoique très proches des précédents, g et h appartiennent à la série des masques comiques. Il doit s'agir de deux serviteurs : Maeson (n° 25 de Pollux) et Tettix, chauve, au front triangulaire (n° 26 de Pollux). La polychromie ne nous est malheureusement d'aucun secours pour préciser le type de ces sculptures. Elles témoignent cependant de la grande diversité de masques, créés ou adaptés par le théâtre romain, à partir de la première moitié du IIIe siècle avant notre ère. Une difficulté apparaît très vite lorsqu'on examine le contexte archéologique de ces marbres : l'extraordinaire ensemble lapidaire constitué par les trouvailles de la richissime villa de Chiragan n'a jamais fait l'objet d'une étude exhaustive depuis les importantes découvertes du XIXe siècle. On a pu ainsi douter de la restitution proposée par L. Joulin : 17 masques sculptés sur une même plaque de marbre, haute de 78 cm et longue de 140 cm, encadrée sur les côtés supérieur et latéraux. Même si les collages tentés ne coïncident plus parfaitement aujourd'hui, rien ne s'oppose à cette hypothèse, ni l'étude précise des quatres masques encore fixés sur leur support (i, j, k, l), ni la recherche des parallèles, qui existent. Le plus proche est constitué par la plaque en terre cuite conservée au musée de Kavalla (Grèce, Macédoine). Avec une composition différente, une telle accumulation de masques se remarque aussi sur la sculpture, la mosaïque et même sur les manuscrits enluminés des oeuvres de Terence. La chronologie souffre de la même imprécision : traditionnellement, on pense que la villa de Chiragan a atteint sa prospérité maximum au IIe siècle et qu'elle a succédé à un habitat augustéen remanié sous Trajan." [Christian Landes] Seuls 12 masques ont été présentés à cette exposition. Il y en a trois autres, récupérés au Jardin des Plantes de Toulouse, où ils ont été déposés en 1950 (avec deux autres qui ont disparu). [Daniel Cazes]
objet en rapport
voir aussi : masque (Ra 35 (1)) appartient au même ensemble, masque (Ra 35 (2)) appartient au même ensemble, masque (Ra 35 (3)) appartient au même ensemble, masque (Ra 35 (4)) appartient au même ensemble, masque (Ra 35 (5)) appartient au même ensemble, masque (Ra 35 (7)), masque (Ra 35 (8)), masque (Ra 35 (9)), masque (Ra 35 (10)), masque (Ra 35 (11)), masque (Ra 35 (12))
Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826-1830, date de découverte) ; (Du Mège Alexandre, découvreur)
Notes pour l'ensemble des masques Ra 35 : Au catalogue de 1912, il y avait 17 masques. Cinq d'entre eux furent déposés au Jardin des Plantes, en 1950, par R. Mesuret, qui les croyait du XVIIe s : Ra 35 (8), (9), (10), (11) et (12). Deux, parmi ces cinq, ont disparu : Ra 35 (11) et (12). Malgré notre enquête auprès du Service des Espaces Verts, ils n'ont pu être retrouvés. Ils avaient été scellés dans le théâtre de verdure du Jardin des Plantes. Lors de mon enquête, j'ai retrouvé trois de ces masques, encore encastrés sous la scène du théâtre (voir diapositives dans le dossier : Ra 35 (8), (9) et (10)). Descellés par Jean-Louis Laffont, ils sont revenus au musée. [Daniel Cazes, 1989]
propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond
correspond au masque e selon la notice de Christian Landes. Cat. Le goût du théâtre...
Le goût du théâtre à Rome et en Gaule Romaine, musée Archéologique de Lattes, 1990 - 1990 Ni vu, ni connu, muséum d'histoire naturelle, Lyon, 08/11/2005 - 02/07/2006
Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (pl. VII, fig. 71) Bulletin de la Société Archéologlique du Midi de la France, 1901-1903, (p. 405) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (p. 58, n° 944) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 35-36) Catalogue d'exposition Le goût du théâtre à Rome et en Gaule Romaine, Musée Archéologique de Lattes, 1989, (n° 73) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 82) Programme d'activités du musée Saint-Raymond, mars-septembre 2005, (p. 15.) Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 131-133, p. 163) Sarah Elizabeth Beckmann, The Idiom of Urban Display : Architectural Relief Sculpture in the Late Roman Villa of Chiragan (Haute-Garonne) dans American Journal of Archaeology, vol. 124, n°1, janvier 2020, p. 133-160 (p. 144)