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Plateforme ouverte du patrimoine

Tabernacle, Cabinet flamand, Meuble

Identification du bien culturel

N°Inventaire

D 962.38

Précision auteur

VRANX François : Belgique, 17e siècle ; ?, 1668 ; orfèvre, commerçant

Période de création

Millésime de création

1662-1663

Mesures

Hauteur en cm 75 ; Largeur en cm 74 ; Profondeur en cm 48,2

Précisions inscriptions

Tous les éléments décoratifs sont en cuivre doré, il n'y a donc pas de marque de l'orfèvre, qui n'est obligatoire que sur l'argent.

Description

Bâti en bois rehaussé d'écailles de tortue, bois précieux et cuivre doré. A l'intérieur, le plafond est décoré de satin blanc et broderie métallique (pélican). ; Ce cabinet est richement orné de colonnes en écaille de tortue, de bossages avec ornements repoussés en cuivre doré, de cariatides, de têtes d'angelots et d'ornement divers en écaille rouge de tortue et d'ébène incrustée de filets de bois clair sur les portes extérieures et intérieures. La façade est ponctuée d'un décor en cuivre doré. L'intérieur aux coins arrondis prouve son utilisation comme tabernacle, et son décor est en marqueterie de palissandre, citronnier et filets d'ivoire. Présence au plafond de satin blanc avec au centre, une broderie métallique représentant un pélican. Le pélican symbolise la piété, la croyance populaire imaginant qu'il nourrissait ses petits de son propre sang; Ainsi cette représentation à l'intérieur du tabernacle s'explique par la symbolique du sacrifice du Christ, qui versa lui aussi son sang pour les autres. La présence de ce motif dans ce meuble se justifie par l'usage de celui-ci, en effet il renferme le ciboire et le calice contenant le corps et le sang du Christ en usage pour la célébration de l'Eucharistie.

Contexte historique

Historique

Probablement fabriqué à Anvers, car l'orfèvre y demeurait durant cette période. Il fut exécuté, d'après les comptes de l'Hospice Comtesse, en 1662-1663, par François VRANX pour la somme de 1608 livres. Sources bibliographiques : "Les orfèvres de Lille" de Nicole Cartier, Cahiers du Patrimoine, 2007, page 382-383. François Vranx, le jeune (1607-1666) Il né à Lille en 1607 de l'orfèvre François et Jeanne De Semerpont, fille de l'orfèvre Henri. Le 15 octobre 1635, il épouse Antoinette Potier, fille de l'orfèvre Jérôme et de Philiporte Scalabre. Il reçoit 2 500 livres parisis en héritage du côté de sa mère. Le 4 févier 1636, il relève sa bourgeoisie. Il a huit enfants, dont Antoine, chanoine régulier puis abbé de Cysoing entre 1670 et 1720, Jean-Baptiste, dominicain à Lille, prieur à Lille, à Valenciennes et à Mons, Jacques, orfèvre, gendre de l'orfèvre de Tournai Michel Saintienne, et Jérôme, religieux capucin sous le nom de Père Joseph. En 1637, "Maitre François Vranx le jeune, orphèvre de la ville de Lille a livré au dict Prieur et P.P. du couvent, le bonne croix d'esbenne de la dicte croix a cousté 36 florins et l'argent duquel le baston et la croix sont enrichis a cousté 168 florins et 6 patars. L'orphèvre pour la façon avait 12 patars de l'once. La croix pesait 48 onces d'argent qui porte en argent 132 florins". Cette croix est peinte sur vélin dans le manuscrit-inventaire de la communauté de Sainte-Catherine de Sienne à Douai. 1643, le pasteur de l'église de Lauwe donne à son église un ostensoir fabriqué par François Vranx le jeune. Le 12 décembre 1650, il livre à l'hospice Comtese plusieurs pièces d'orfèvrerie; 1654, il reçoit 30 livres, "pour avoir refaict le boite à mettre les Saintes huiles". Après l'incendie de 1649 qui avait endommagé l'hospice Comtesse, en 1654-55, il prête 12 000 livres "pour subvenir en partie aux frais de bâtiments tant du choeur de l'église... que ailleurs". Il est qualifié de "marchand à Lille, frère de Monseigneur le prélat moderne de Chisoing et leur maistre de cest hôpital". Le 22 août 1653, il fait son testament devant notaire. Le 15 août 1657, il fait son testament olographe. Il dicte ses dernières volontés concernant les derniers sacrements, sa sépulture près de son épouse en l'église Saint-Etienne, un "service de bourgeois" avec distribution de 8 rasières de blé convertis en pains de 2 patars aux pauvres présents. Il donne à chaque orfèvre 8 florins et 6 à son voisin, 100 florins au corps des orfèvres pour en disposer ou recommander les âmes des confrères. Il donne ses outils à distribuer entre tous les orfèvres. Il laisse 12 florins à sa "gironde", 24 à sa servante, 6 à la confrérie de Saint-Joseph à l'église Saint-Sauveur et 12 florins à celle du Saint-Rosaire chez les pères dominicains. Il demande que l'inventaire de son orfèvrerie soit fait par Pierre De Mallouez. Le 5 juillet 1660, il est assigné devant le Conseil de Flandre par l'orfèvre de Valenciennes François Van Myerbeck pour une dette de 300 livres. En 1660-61, "Franchois Vranx md orphebvre à cause d'une remonstrance d'argent doré par luy vendue et livré audit hospital déductions faicte de la vieille remonstrance et aultres parties et menuttés baillées... at esté païé 1 067 livres et 6 sols". En 1662-63, dans les livres de comptes, il apparaît pour avoir livré à "l'église dudit hospital (le) Grand Repositoire faist d'estalle de tortu guarny de cuivre doré et ung encensoir d'argent, déduict le vieu repositoire baillé en diminution. At esté paié suivant deux billets et quictances, 1 068 livres". En 1662, il est, d'après un acte notarié, "de présent en ceste ville de Lille et demeurant à Anvers". Il décède le 5 novembre 1666. Les livres de comptes de l'hospice Comtesse de 1668-70 citent pour la dernière fois un règlement à François Vranx pour "parties d'orfèvrerie".

Lieu de création/utilisation

Europe, Belgique (lieu de création), Europe, France, Haut-de-France, Nord, Lille (lieu d'utilisation)

Utilisation / Destination

Précisions utilisation

Fait à l'origine pour le maitre-autel de l'Hospice Comtesse, il fut plus tard transporté à l'Hôpital Saint-Sauveur. Il a réintégré l'Hospice Comtesse suite à la destruction de l'Hôpital St Sauveur. ; Partie superieure d'un cabinet flamand remanié ultérieurement en tabernacle pour la chapelle de l'Hospice Comtesse.

Période d’utilisation

17e siècle

Informations juridiques

Statut juridique

C.H.R.U

Ancienne appartenance

Collection privée, C.H.R.U

Lieu de dépot

Dépot longue durée, Ville de Lille, Musée de l'Hospice comtesse

Date de dépôt

1962/03

Informations complémentaires

Commentaires

Numéro d'inventaire posé sur le bord de la porte. ; Doute sur l'exécution : fabriqué par Vrancx ou fabriqué à Anvers par un artisan ébéniste anonyme ??. infos en dessous provient de"fonctionnement contexte": Les comptes de l'hospice Comtesse de 1662-1663 font état de l'achat d'un tabernacle : "a Franchois Vranx orphebvre acat de vente et livraison du grand repositoire faict d'escaille de tortue guarny de cuivre doré et ung encensoir d'argent deduict le vieu repositoire baillé en diminution. At esté païé suivant deux billets et quictances 1608 livres" ( ADN, AH, I4644, f° 207v°). En 1662, Vranx dans un acte notarié, pour la succession de sa mère, Jehanne de Semerpont, est déclaré "de son art orphèvre de présent en ceste ville de Lille et demeurant en Anvers" (ADL, 16, GG68-662, f° 8). Il est donc marchand et orfèvre. Ce "repositoire" porte les mêmes éléments décoratifs que ses monstrances en vermeil ou en cuivre doré. En 1667, lors de la réception de son fils à la bourgeoisie, il est cité comme étant décédé. Or, l'année suivante, il apparaît encore dans les livres de comptes de l'hôpital pour un réglement de "parties d'orfèvrerie". Il faut donc tenir compte d'un décalage entre la livraison et la citation dans les livres. Référence: Catalogue de l'exposition "Lille au XVIIe siècle, des Pays-Bas espagnols au Roi-Soleil", texte de Nicole Cartier, p 261. Son demi-frère Joseph, fut maître à l'Hôpital Comtesse. Après l'incendie de 1649 qui avait endommagé l'hôpital, 1654-55, il prête 12 000 l. "pour subvenir en partie aux frais de bastiments tant du choeur de l'église... que ailleurs". Note : Erreur de prénom du demi-frère dans le catalogue sur les orfèvres lillois de Nicole Cartier. Il est inscrit Etienne alors qu'il faut lire Joseph.

Exposition

Lille au XVIIe siècle, des Pays-Bas espagnols au Roi-Soleil - Palais des Beaux Arts, septembre/décembre 2000, Palais des Beaux Arts de Lille (Pièce présentée dans la chapelle du musée lors de l'exposition "Lille au XVIIe siècle, des Pays-Bas espagnols au Roi-Soleil", organisée au Palais des Beaux-Arts et au musée de l'Hospice Comtesse, du 15 septembre au 27 décembre 2000. L'objet a été prêté au Musée de Saint-Antoine l'Abbaye, Le Noviciat, 38160, Saint-Antoine l'Abbaye; pour l'exposition "Entre Flandres et Italie, princes collectionneurs" du 8 juillet au 7 octobre 2012.)

Bibliographie

Cat. expo, 1964, Lille, "Trésors d'Art Sacré"., Trésors d'art Sacré, Diocèse de Lille, Hospice Comtesse, Lille, 25 avril-31 Mai 1964. N° spécial du "Bulletin des amis du Musée de Lille". (Cf. p.52, n°94. Catalogue de l'exposition "Lille au XVIIe siècle, des Pays-Bas espagnols au Roi-Soleil", organisée au Palais des Beaux-Arts et au musée de l'Hospice Comtesse, du 15 septembre au 27 décembre 2000.)

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