P.46.1.212
Le siège de Beauvais en 1472
Valenciennes, 1758 ; Lille, 1823
France
1799
H. 93.5, l. 123
signé, daté
f watteau f/ an 7 r. pf. (S.D.b.g.)
L'épisode de Jeanne Hachette ravivant le courage des défenseurs de Beauvais en se jetant dans la mêlée pour enlever l'étendard bourguignon qui avait été planté par l'ennemi sur les remparts de la ville lors du siège de celle ci par Charles le Téméraire en 1472, est trop connu pour qu'il soit nécessaire de le rappeler plus longuement. C'est donc un sujet tiré de l'histoire médiévale française que traite ici François Watteau, comme l'avait fait Brenet en 1777 avec son tableau des Honneurs rendus au Connétable Du Guesclin par la ville de Randon, à la suite de la commande par le Comte d'Angiviller, Directeur des Bâtiments, de plusieurs tableaux illustrant des épisodes de l'Histoire de France, qui se trouve ainsi remise à l'honneur, avec, pour conséquence, toute la suite d'oeuvres qui devaient en résulter
1472/08/22-24
pendant, oeuvre en rapport
pendant, Bataille des Pyramides, 21 juillet 1798, également conservé au musée de Valenciennes (P.46.1.211);comme son pendant, la Bataille des Pyramides, qui évoquait donc, par une opposition nettement intentionnelle, une scène de l'histoire moderne, Mabille de Poncheville condamne cette oeuvre sans réserve, dans sa biographie de l'artiste, en les qualifiant d'au-dessous du médiocre . plus juste, bien qu'il les apprécie moins que ses tableaux de genre, Marmottan y reconnaît une fougue étonnante poussée jusqu'au réalisme hyperbolique et concède à l'artiste que ses mêlées ont du feu, de l'énergie, de l'action;que celle-ci y est dramatisée au possible Or, c'est bien le caractère dominant de l'oeuvre. François Watteau ne cherche pas à faire une reconstitution archéologique, mais à frapper l'imagination par la puissance expressive de son tableau, d'où le mouvement violent qui entraîne les combattants dans une sorte de tourbillon et l'éclairage brutal sur l'héroïne et le drapeau. Il en résulte un souffle épique préromantique, radicalement différent de la manière galante du peintre, mais qui lui mérite d'être reconnu comme un authentique peintre d'histoire. Faut-il rappeler que J.J. Lebarbier, dit l'Aîné (1738-1826), avait devancé Fr. Watteau en présentant au Salon de 1784 un tableau sur le même sujet, qui connut un grand succès et fut solennellement placé à l'Hôtel de Ville de Beauvais en 1788 ? Ce tableau à grandes figures, détruit en 1940, présentait une composition mouvementée certes, mais dans la tradition de la peinture d'histoire du XVIIIe siècle et si Fr. Watteau l'a vu, il ne semble pas en avoir retenu beaucoup d'éléments, à l'exception de la femme brandissant un fagot enflammé en haut à gauche, mais cette figure fait partie des poncifs du genre. L'héroïsme de Jeanne Hachette devait inspirer bien d'autres oeuvres. Hervé Oursel
propriété de la commune, Valenciennes, musée des Beaux-Arts, don manuel
1882 entrée matérielle
Hollaind Euphrosine
1799, Lille, Salon (no 1) ; Calais, Arras, Douai, Lille. Trésors des Musées du Nord de la France. II. peinture française 1770-1830. (no 67, repr.)
NICOLLE, F. : Catalogue du Musée des tableaux statues, dessins et estampes exposés dans les salles de l'Hôtel-de-Ville de Valenciennes. Valenciennes, 1882. (no 268) ; Catalogue des peintures, sculptures, dessins et estampes exposés dans les salles de l'Hôtel-de-Ville de Valenciennes. Valenciennes, 1888. (no 268) ; 1898, Valenciennes, Catalogue du Musée. (no 395) ; PILLION, Jules : Catalogue des peintures, sculptures, pastels et dessins exposés dans le Palais des Beaux-Arts (Place Verte). Valenciennes, 1909. (no 148) ; Catalogue provisoire des tableaux et des sculptures. Valenciennes, 1923. (no 148) ; peintures, sculptures, dessins, tapisserie exposés dans les salles du Palais des Beaux-Arts de la Ville de Valenciennes. Valenciennes, 1931. (no 391)