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Le Festin d'Hérode
école vénéto-byzantine (attribué à)
Italie, Venise (?)
Hauteur en cm 77,2 cm (sans les bordures : 74,2 cm) ; Largeur en cm 102,5 cm (sans les bordures : 101,5 cm)
Peinture sur bois (chêne et sapin)
Le Festin d'Hérode. Dans un intérieur à arcatures supportées par des colonnes, la scène représente Hérodiade recevant, des main de sa fille, la tête de Jean-Baptiste sur un plat, en présence d'Hérode, assis devant une table garnie, et d'un serviteur. Au fond, à gauche, on aperçoit le bourreau remettant à Salomé la tête de Jean-Baptiste. Le sujet est tiré des Evangiles (Matthieu 14, 6-11; Marc 6, 21-28).
Cette peinture à perspective archaïsante et aux détails anecdotiques, a certainement été réalisée sous influence vénitienne, la cheminée se découpant à gauche sur le cile le prouvant s'il en était besoin. L'art byzantin laisse également son empreinte sur les figures de la scène, en particulier celle d'Hérode. L'histoire de saint Jean-Baptiste est du reste un thème fréquent dès le XIVe siècle dans l'art vénitien (mosaïque de San Marco), l'art 'adriatique' ou de Constantinople. C'est pourquoi Michel Laclotte et Pierre Rosenberg ont pensé à une oeuvre grecque à propos de ce tableau, alors que Jacques Foucart (communication orale) optait plutôt pour une oeuvre dalmate. Fausto Zeri, en 1987 (communication orale) alliait ces deux opinions en parlant de l'école gréco-dalmate, avec influence vénitienne, et suggérait qu'une gravure aurait été à l'origine de ce 'Festin d'Hérode'. T. Pignatti, par lettre du 15 mars 1988, rapproche ce dernier des prédelles du retable de S. Vincent Ferrer par Giovanni Bellini à San Giovanni e Paolo; elles ont été attribuées par Gronau en 1921 à lauro Padovano, mais de façon incertaine ('Segua questa strada, che forte potrà portare a qualche risulto'). Pierre Rosenberg a signalé une peinture de même sujet passée en vente à Paris (Hotel Drouot, salle n°6) le 7 décembre 1964 (n°103) et attribuée à l'école de l'Italie du Nord (XVIe siècle) (Peinture sur bois; H: 107cm, L: 105cm). D'un style plus évoluée que celle de Caen, elle semble issue d'un prototype commun. Une copie de l'école vénitienne du XVIe siècle, 'Le Festin d'Hérode', à la National Gallery d'Irlande Modèle proche: cf. 'All the paintings of the Rijksmuseum in Amsterdam. A completely illustrated catalogue', Amstardam Rijksmuseum, 1976, n°A4260: A la manière de Lucas van Leyden: Salomé et la tête de Jean-Baptiste
propriété de la commune, legs, Caen, musée des beaux-arts
1921
Collection Émile-Charles TRAVERS, à Caen ; collection Julien-Émile-Marc LE SÉNÉCAL, à Caen
Catalogue de l'exposition 'Salomé dans les collections françaises', Saint-Denis, Tourcoing, Albi, Auxerre, 1988-1989, p.113 (cité au répertoire général). Françoise DEBAISIEUX, Caen, Musée des Beaux-Arts. Peintures des écoles étrangères, Paris, RMN, et Caen, Musée des Beaux-Arts de Caen, 1994, p. 193, n° 88, repr.