MBA.2021.12.1
Le Guerrier
Campanha, 1894/08/07 ; Rio de Janeiro, 1973/03/28 ; nationalité : Brésilienne
féminin
1947 (après)
Hauteur en cm 14 ; Largeur en cm 13,5
Sur la terrasse
Bronze sur socle en marbre noir.
Le Guerrier n’est pas daté. Pour autant, il n’est pas impossible que la sculpture ait été réalisée lors des premières expérimentations de travail du bronze auprès du sculpteur Jacques Lipchitz dès 1945. L’œuvre de Maria Martins est l’objet d’un vif intérêt de son vivant. André Breton et Michel Tapié lui consacrent un ouvrage en 1948 : Les sculptures magiques de Maria Martins. L’année précédente, elle figurait à l’exposition surréaliste organisée par Breton à la galerie Maeght à Paris. Plus récemment, le Musée d’Art moderne de Sao Paulo lui a consacré une rétrospective (2013) et en France, Paul Destribats a organisé une exposition de ses œuvres (1997).
propriété de la commune, achat par préemption, achat avec participation du FRAM, Rouen, musée des beaux-arts
2021 acquis
Collection privée (Succession de Madame Simoes-Bainville, Maria Martins a fait cadeau de cette sculpture à son neveu Monsieur Luis Fernando Bocayuva Cunha à l'occasion de son mariage avec Madame Vera Simoes célébré le 20 avril 1943. Lors de la séparation du couple, monsieur Bocayuva Cunha offre la sculpture à son ex-épouse qui se remariera avec Monsieur Hervé Bainville le 26 juin 1986.) ; Le Floc'h (vente)
Œuvre acquise avec le concours de l'État et de la région Normandie (FRAM). Le Guerrier, avec la figuration des organes génitaux liée à l’expression d’une énergie virile, vise à figurer un corps déployé et à révéler toute la vigueur en puissance de la matière mise en œuvre, étirée dans l’expression de la force à son ultime point d’équilibre. En mobilisant le motif de la hache, commun à tant de civilisations (Mésopotamie, Egypte, civilisations celtes et maya, etc.), Maria Martins touche un autre universel. Avec le bronze, on assiste à la mise en cohérence du narratif et de la matière mise en œuvre – du fond et de la forme en quelque sorte –, puisqu’à propos du bronze, du plus lointain des témoignages archéologiques, apparaît la hache. Symbole de force guerrière, de fertilité et de délivrance, elle a aussi sa place dans les panthéons dada et surréaliste, comme parangon du collage mais aussi du possible affranchissement des hommes et de l’art (A Cologne en 1918, Mac Ernst joint une hache à l’une de ses œuvres, invitant le spectateur à la détruire - Max Ernst, Marina Vanci Perahim, Ernst, Edition Cercle d’art, Paris, 1997, p. 5).
"Echapées belles, le surréalisme au féminin", Paris, musée de Montmartre - Jardins Renoir, 31/03/2023 - 10/09/2023