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Plateforme ouverte du patrimoine

Tau

Identification du bien culturel

N°Inventaire

R.90.96

Dénomination

Appellation

tau de Jumièges

Millésime de création

1050 vers

Matériaux - techniques

Mesures

H. maximale 4.8 ; L 2.4 ; La. 11.4

Description

Au centre du tau, percé d'un trou dans lequel était fixé le bâton, perpendiculairement au tau, on peut voir : - à l'avers, un personnage masculin portant une jupe plissée, et tenant de sa main droite une crosse et de sa main gauche un livre, encadré par un bourrelet perlé. - au revers, une femme à la tête assez grosse et aux grandes oreilles, qui semble repousser des deux mains le cadre qui l'entoure, vêtue elle aussi d'une jupe plissée. Les deux personnages sont ajourés autour du trou central. De part et d'autre de l'homme : - à gauche, motif circulaire cerné d'un bourrelet perlé avec des rinceaux au milieu desquels on peut voir un quadrupède qui passe en tournant la tête vers l'arrière comme pour dévorer les rinceaux. - à droite, motif circulaire cerné d'un bourrelet perlé, avec des rinceaux qui s'enroulent en spirale et enserrent un petit quadrupède ressemblant à un chien. De part et d'autre de la femme : - à gauche, oiseau, ailes et queue dressés au milieu de rinceaux. Curieusement, l'image semble décalée. L'oiseau est debout, non pas face au spectateur, mais décalé de 90°. - à droite, rinceaux enroulés et ondés se terminant par un oiseau couché et courbé. Profil du tau : série de trois rangées de rinceaux parallèles, séparés par deux côtés lisses.

Contexte historique

Historique

Cette pièce est très marquée par l'influence de l'enluminure. Tout le décor d'enroulements de tiges feuillues, de rinceaux à l'intérieur desquels se nichent différents animaux, oiseaux ou mammifères doit être relié au décor des initiales des manuscrits anglais du 11e siècle, en particulier de ceux de l'école de Winchester. On sait que Robert Champart, abbé de Jumièges à partir de 1035, était très lié avec le roi d'Angleterre Edouard le Confesseur. Lorsqu'il devint évêque de Londres, puis archevêque de Cantorbury, il fit don à son abbaye d'une série de somptueux manuscrits anglais élaborés à Winchester. Ceux-ci influencèrent la production des scriptoria normandes, et probablement également celle des ateliers d'ivoire et d'orfèvrerie. Le tau de Jumièges doit être rapproché du tau du Mans ayant appartenu à Monseigneur de Clermont, et du fragment de plaque ajouré de Saint Albans (British Museum). Il en diffère par une facture plus médiocre, moins achevée : personnages traités de manière gauche, rinceaux tracés d'une main peu sûre, animaux sculptés avec mollesse ce qui laisse penser que sa fabrication est antérieure. D.Gaborit le compare également au noeud du fragment de la crosse d'ivoire provenant de la sépulture de l'évêque Adalberon à Reims. Cette comparaison l'incite à proposer une date vers le milieu du 11ème siècle. Il doit être situé dans le domaine anglo-normand sans que l'on puisse préciser de quel côté de la Manche il a été sculpté.

Découverte / collecte

France ; Seine-Maritime

Précisions découverte

Lieu incertain (d'après catalogue)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété du département, Seine-Maritime, ancien fonds, musée des antiquités de la Seine-Maritime

Date acquisition

date d'acquisition inconnue

Informations complémentaires

Exposition

L'Art Roman. Barcelone, Barcelone-Saint Jacques de Compostelle (Conseil de l'Europe), été 1961. (N°421.) ; Les trésors des églises de France. Paris, Musée des Arts décoratifs, février à mai 1965. (N°212.) ; L'art français du Moyen Age. Québec (octobre-décembre 1972), Montréal (janvier-février 1973). ; Trésors des abbayes normandes. Rouen, Musée des Antiquités, du 27 avril au 22 juillet 1979; Caen, Musée des Beaux-Arts, du 12 août au 28 novembre 1979. (n°269.) ; English romanesque art : 1066-1200. Art Concil of Great Britain, 1984. (p.182, n°181.) ; Les Vikings et l'Europe, 800-1200. Paris : Grand Palais. Du 1 avril 1992 au 12 juillet 1992. ; Vikings and Christians the Scandinavians and Europe : 800-1200. Berlin, Altes Museum. Du 15 seoptembre 1992 au 15 novembre 1992.

Bibliographie

Deville, A. Catalogue du Musée départemental d'Antiquités de Rouen. 1845 (1845, p.73.) ; Cochet, Abbé. Catalogue du Musée d'Antiquités de Rouen. Rouen, 1868. (1868, p.43.) ; Gazette des Beaux-Arts. 1878, T.II. (S 283.) ; Gazette des Beaux-Arts. 1889, T.II. (S 153.) ; Molinier, E. Histoire des arts appliqués à l'industrie. Paris, 1895. (Vol.1 : Les Ivoires, p.163.) ; Vernier, Jules. Musée des Antiquités de la Seine-Inférieure : guide du visiteur. Rouen, Lainé, 1923. (p.24 et fig.30b.) ; Goldschmidt, A. Die Elfenbeinskulpturen aus der Zeit der Carolingischen und Sächsischen Kaiser. Berlin. 1926. (T.IV, N°45.) ; Flavigny, R. Le Musée départemental des Antiquités de la Seine-Inférieure, Rouen, 1954. (p.41, N°87.) ; Gaborit, J. In Art français du Moyen Age. Québec/Montréal, 1972-1973. (comparaison avec le tau de Coulombs). (N°18.) ; Gaborit-Chopin, D. Ivoires du Moyen Age. Fribourg, 1978. (p.94.)

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