Fibule

N°Inventaire

398.b (A)

Domaine

Dénomination

Appellation

fibule de Douvrend

Période de création

Epoque

mérovingien

Matériaux - techniques

Mesures

L. 14

Description

Incrustations de grenats. Issues du même moule, les deux fibules offrent des extrêmités asymétriques, reliées par une anse nervurée (celle-ci permettait le plissement de l'étoffe dans laquelle était épinglé le bijou, un ardillon articulé étant fixé à son revers) ; rhomboïdale vers le haut, avec grenats en saillie, champ central à remplissage de vrilles et extrêmité évoquant une tête monstrueuse très stylisée ; demi-circulaire vers le bas (les découvertes in situ montrent que ces bijoux étaient portés ainsi, alors que notre esthétique contemporaine les aurait davantage vus portés dans l'autre sens), avec champ parsemé de vrilles et trois saillants en forme de chefs de monstres stylisés alternant avec des chefs de rapaces vus de profils, les uns et les autres offrant des incrustations de grenats. On peut encore noter, contrastant avec les surfaces dorées de la fibule, des nervures où le métal-support, de l'argent, a été laissé visible tout en étant semé de frises de triangles opposés et niellés (émail noirâtre à base d'argent, de cuivre et de souffre).

Historique

C'est à tort que l'inventaire du musée attribue ces objets féminins à un chef enterré avec son cheval. Cette représentation de monstres stylisés, mi-griffons, mi-animaux marins, n'est pas rare à l'époque mérovingienne où on la retrouve aussi bien sur des bijoux que sur des terres cuites architecturales ou des fragments sculptés. Mais son interprétation nous échappe, la valeur décorative de tels motifs l'emportant peut-être largement alors sur un sens religieux particulier. Uniques pour l'instant en Gaule mérovingienne, ces fibules de Douvrend peuvent être rapprochées d'exemplaires scandinaves au décor luxuriant qu'elles imiteraient. En tout cas, leur technique d'exécution, la présence de grenats de même que la représentation des chefs de montres et de rapaces attestent que ces magnifiques bijoux ont été exécutés en Gaule du nord-ouest. Le gobelet de verre à trompes qui accompagnait ces objets confirme leur attribution probable à la première moitié du 6e siècle

Lieu de création/utilisation

France (lieu d'exécution)

Utilisation / Destination

Découverte / collecte

France ; Seine-Maritime ; Douvrend (Le Champ de l'Arbre, lieu de découverte) ; tombe ; travaux ; (1838, date de découverte ; Cochet Jean-Benoît Abbé, découvreur)

Précisions découverte

Lieu-dit 'le Champ de l'Arbre'. L'une des tombes mises au jour à Douvrend lors de fouilles effectuées en 1838 à l'occasion de travaux d'aménagement de la route de Dieppe à Beauvais renfermait un mobilier funéraire exceptionnel dont ont été conservés cette paire de fibules et une épingle de coiffure à tête zoomorphe en argent doré rehaussé d'inclusions de grenats n° inv 398.a (A), chefs d'oeuvre de l'orfèvrerie mérovingienne, ainsi qu'un curieux gobelet de verre à trompes n° inv 398.c (A)

Statut juridique

propriété du département, Seine-Maritime, achat, musée des antiquités de la Seine-Maritime

Date acquisition

1841

Ancienne appartenance

Delacroix P.

Localisation

Exposition

La Jeunesse des musées en France au XIXe (sous la direction de Chantal Georgel), Paris : Musée d'Orsay, 14/2/1994- 15/5/1994, R.M.N.

Bibliographie

Cochet, Abbé. 1854. (p.400, pl.XVIII.) ; La Normandie souterraine. Rouen, Musée départemental des Antiquités, 1975 - 5 fasc. (n°660-661.) ; Lorren, C. Fibules et plaques-boucles mérovingiennes en Normandie : contribution à l'étude du peuplement, des échanges et des influences, de la fin du Ve au début du VIIIe s. Caen : C.R.A.M., 1976, 2 vol. (p.42 et ss.) ; De l'Egypte ancienne à la Renaissance rouennaise, collections du Musée des Antiquités de la Seine-Maritime. Rouen, 1992. (n°52) ; Lorren, C. Fibules et plaques-boucles à l'époque mérovingienne en Normandie : contribution à l'étude du peuplement des échanges et des influences, de la fin du Ve au début du VIIIe siècle. Paris : AFAM, 2001 (§ a111 p. 34, pl. II.1)