896.1.104 ; CD 88 (Ancien numéro)
Vie de la Vierge : mort de la Vierge
DÜRER Albrecht : Nuremberg, 1471 ; Nuremberg, 1528
Allemagne
1510
Hauteur tr. c. en cm 29.4 ; Largeur tr. c. en cm 21 ; Hauteur sup. en cm 42 ; Largeur sup. en cm 35
Cachet, Au recto : cachet encré, circulaire, MVS.T.DOBREE, traduction : musée Dobrée
Au centre d'une pièce, allongée sur un lit à baldaquin, une femme tient un cierge que lui tend un jeune homme assis à sa g. De part et d'autre du lit des hommes sont rassemblés, douze au total. Le sujet n'appartient pas aux Ecritures canoniques où le mystère le plus impénétrable plane sur la mort de Marie. D'après la légende dorée, la Vierge avertie de sa mort, exprima le souhait-aussitôt exaucé -de voir rassemblés autour d'elle les douze apôtres qui se trouvaient dispersés à travers le monde. L'art byzantin fixa l'iconographie de cette scène dont le schéma, propagé par les manuscrits et les ivoires, s'est lontemeps imposé à l'art occidental. Cependant à partir du XVème siècle, les artistes occidentaux renouvelèrent et assouplirent ce modèle jusqu'à ce que Hugo Van der Goes donne du sujet sa version la plus célèbre (1480, Bruges, Groeninge Museum). Marie fut désormais représentée mourante et non déjà trépassée et son lit ne fut plus disposé parallèlement au plan de l'image mais en biais pour donner plus de profondeur à la composition. Assistée des douze apôtres qui prient et accomplissent pour elle les rites de l'adieu au monde, Marie devient le modèle de "l'Art de bien mourir". Pour le décor, l'artiste a choisi une vaste alcôve de pierre dont la noble austérité donne à la scène plus de grandeur que les chambres à coucher bourgeoises de ses prédecesseurs. Par ailleurs, un changement dans la disposition du lit entraîne de profondes modifications dans la présentation de la scène. Le grand lit à courtines est figuré de face, et non plus de biais, ce qui nécessite de la part de l'artiste une difficile application des principes de la perspective, notamment dans les raccourcis.Cette vue frontale a le mérite de magnifier le sujet principal, de l'élever en dignité à tel point qu'il semble être placé sous un dais d'honneur. La vierge qui va expirer repose sereinement tandis que Saint Jean lui remet entre les mains un cierge allumé qui passait pour allonger la vie des mourants. Saint Pierre asperge d'eau bénite le front de Marie. Les autres apôtres, disposés par groupes de deux, ou trois, prient, méditent ou officient. Il existe une belle étude préparatoire de cette composition, exécutée à la plume (W.471, Vienne, Albertina, fig. 34). Source : Renouard de Bussière Sophie : Albretch Dürer, Oeuvre gravé. Musée du Petit-Palais (1996).
propriété du département, legs, Nantes, musée Dobrée
1896 acquis
Dobrée Thomas II
Armateurs d'art : les Dobrée, ADLA, Nantes, 2011, Exposition présentée du 14 septembre au 18 décembre 2011 aux Archives départementales de Loire-Atlantique
cat 1904 (Estampes, L. Delteil) (p. 11, n° 88) Bartsch A : Le peintre graveur, Vienne, 1803-1821 (n° 93) Hollstein's dutch et flemish etchings, engravings...and Woodcuts 1450-1700, 1974. (n° 205) Costa D : Gravures de Dürer et maîtres allemands du XVIe siècle. Collection Thomas Dobrée. Paris, 1971. (n° 39) Préaud Maxime, Albert Dürer, direction de Jean Adhémar, Bibliothèque nationale, Paris 1971. (n° 38) Joubert C., La gravure Allemande à la Renaissance (p. 10) Bartrum Giulia : Albrecht Dürer and his Legacy, The Graphic Work of a Renaissance Artist, Londres, British Museum, 2003. (n° 239) Schröder Klaus, Sternath Marie : Albretch Dürer, Vienne, Albertina Museum, 2003. (n° 83) Barreteau F : La pratique et le goût d'un collectionneur d'estampes à Nantes, durant la seconde moitié du XIX ème siècle : Thomas Dobrée (1810-1895). Thèse. Dir. M. Grivel. Univ Rennes II, 2007. (p. 626, n° 154) Renouard de Bussière Sophie : Albretch Dürer, oeuvre gravé. Catalogue d'exposition (avril-juillet 1996). Musée du Petit Palais. Musées de la ville de Paris. (Notice 87, p. 148.)