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Plateforme ouverte du patrimoine

L'épicerie du Familistère de Guise au rez-de-chaussée du pavillon central du Palais social

Identification du bien culturel

N°Inventaire

1976-1-534

Titre

L'épicerie du Familistère de Guise au rez-de-chaussée du pavillon central du Palais social

Précision auteur

Marie-Jeanne Dallet (Guise, 1872 ; Versailles, 1941), fille d'Emilie Dallet et nièce de Marie Moret, s'est initiée à la photographie à Nîmes en compagnie d'Auguste Fabre durant l'hiver 1896-1897. Dotée d'un talent certain dans ce domaine, elle réalise à l'été 1897 plusieurs vues du Familistère de Guise qualifiées par Marie Moret d' "intéressantes et instructives".

Genre

féminin

Période de création

Millésime de création

1897

Mesures

Hauteur en cm : 10,1 ; Largeur en cm : 16,7

Description

L’épicerie est logée à droite de l’entrée principale du pavillon central. Avec la mercerie, de l'autre côté de l'entrée principale du pavillon central, elles complètent les services et commerces d’alimentation situés dans les économats (boucherie, charcuterie, fruits et légumes, boulangerie, laiterie, restaurant, traiteur, buvette). L’espace du magasin a été spécialement aménagé. La salle centrale occupe toute la profondeur de l’aile, entre place et cour intérieure : seuls deux piliers, habillés de miroirs, supportent la poutre du plancher supérieur. De part et d’autre, des arcatures ouvrent sur une petite salle attenante. Les murs disponibles entre les fenêtres sont couverts de rayonnages. Les Familistériennes y trouvent des articles d’épicerie, des conserves, des boissons, de la vaisselle, et aussi des cages à oiseaux, seuls animaux domestiques tolérés à l’intérieur des appartements. Le dépôt de pain, photographié au cours de la même séance de prises de vue, se trouve du côté opposé du magasin. Le Familistère a, depuis l’origine, ses propres magasins d’approvisionnement, situés dans l’aile sud du pavillon central du Palais social et dans les économats. Ces magasins coopératifs de proximité représentent, pour Jean-Baptiste André Godin, une importante mesure d’économie sociale. La brochure Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900 donne une brève description des services commerciaux : « Les magasins sont répartis en deux groupes. L’un occupe le rez-de-chaussée du pavillon central et comprend l’épicerie, la vente du pain, des liquides, des articles de ménage, des meubles, des chaussures, des vêtements, etc. L’autre groupe, dans lesquels figurent les services les plus encombrants, comprend la boulangerie (fabrication), la buvette, l’alimentation et les combustibles. Ils se trouvent relégués dans des bâtiments annexes ». Les magasins du Familistère sont pratiques et vertueux : ce sont des commerces de très grande proximité ; ils fournissent à bon marché des produits utiles et de bonne qualité. Ils constituent, aux yeux de Godin, des équivalents de la richesse. Les magasins du Familistère fonctionnent dès l’origine selon un régime coopératif. Ils font partie des activités commerciales de l’Association coopérative du capital et du travail quand celle-ci est fondée en 1880. Les employés des commerces, en général des habitants du Familistère, sont membres de l’Association. En 1881, sont créés des carnets de consommation, sur lesquels sont portées les sommes créditées à la caisse de l’économe, ainsi que les dépenses effectuées dans les magasins du Palais social. Jusque 1881, les bénéfices des magasins sont investis dans les institutions éducatives et sociales du Familistère. Par la suite, les bénéfices sont en partie distribués aux acheteurs, au prorata des dépenses effectuées par le moyen des carnets. Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, cette photographie est désormais attribuée à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ses vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues, dont celle-ci, a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Sujet représenté

scène ; femme ; commerce

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

France, Hauts-de-France, Guise

Informations juridiques

Statut juridique

propriété d'un syndicat mixte, transfert de propriété, Guise, Familistère de Guise

Date acquisition

2006/12/30

Ancienne appartenance

Collection privée, Société du Familistère de Guise, 1968, Guise, Catalogue du Musée de la Société du Familistère de Guise, n°5342, fol.157 : "Magasin épicerie, 1901" (1 épreuve).

Informations complémentaires

Exposition

Guise 2022 : En bonne compagnie

Bibliographie

[Dallet (Émilie), Dallet (Marie-Jeanne), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], p. 33. Guise, archives du Familistère : correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).

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