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Plateforme ouverte du patrimoine

La mercerie du Familistère de Guise au rez-de-chaussée du pavillon central du Palais social

Identification du bien culturel

N°Inventaire

1976-1-536

Titre

La mercerie du Familistère de Guise au rez-de-chaussée du pavillon central du Palais social

Précision auteur

Guise, 1872, Versailles, 1941 ; femme Marie-Jeanne Dallet, fille d'Emilie Dallet et nièce de Marie Moret, s'est initiée à la photographie à Nîmes en compagnie d'Auguste Fabre durant l'hiver 1896-1897. Dotée d'un talent certain dans ce domaine, elle réalise à l'été 1897 plusieurs vues du Familistère de Guise qualifiées par Marie Moret d' "intéressantes et instructives".

Genre

féminin

Période de création

Millésime de création

1897

Mesures

Hauteur en cm : 11 ; Largeur en cm : 17

Précisions inscriptions

Au revers, date manuscrite au crayon : « 1901 ».

Description

La photographie montre la mercerie du Familistère de Guise, située à gauche de l'entrée principale du pavillon central. Le magasin fournit des étoffes, des vêtements, des chaussures et des objets d'ameublement. Au centre de l'image, une vitrine présente des pendules et des chandeliers pour la décoration des appartements. Sur les rayonnages sont disposés des paquets et des rouleaux de tissus. La photographie a été soigneusement mise en scène par son auteur. Trois groupes de femmes composent l'image. Au premier plan, une employée, reconnaissable à son tablier, conseille une habitante sur une pendule, au centre, une autre confectionne une couronne de fleurs, et, au fond, deux femmes s'échangent un paquet. La photographie est très vraisemblablement contemporaine de la vue du dépôt de pain dans l’épicerie du Familistère de Guise, (1976-1-532). Dans la mercerie, comme dans l’épicerie ou la boucherie des économats, la photographe dirige avec précision ses modèles de clientes, des Familistériennes recrutées pour la séance de prise de vues. ; Le Familistère de Guise a, depuis l’origine, ses propres magasins d’approvisionnement, situés dans l’aile sud du pavillon central du Palais social et dans les économats. Ces magasins coopératifs de proximité représentent, pour Jean-Baptiste André Godin, une importante mesure d’économie sociale. La brochure « Le Familistère de Guise illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900 », éditée en 1900, donne une brève description des services commerciaux : « Les magasins sont répartis en deux groupes. L’un occupe le rez-de-chaussée du pavillon central et comprend l’épicerie, la vente du pain, des liquides, des articles de ménage, des meubles, des chaussures, des vêtements, etc. L’autre groupe, dans lesquels figurent les services les plus encombrants, comprend la boulangerie (fabrication), la buvette, l’alimentation et les combustibles. Ils se trouvent relégués dans des bâtiments annexes ». Les magasins du Familistère de Guise sont pratiques et vertueux : ce sont des commerces de très grande proximité ; ils fournissent à bon marché des produits utiles et de bonne qualité. Ils constituent, aux yeux de Godin, des équivalents de la richesse. Les magasins du Familistère de Guise fonctionnent dès l’origine selon un régime coopératif. Ils font partie des activités commerciales de l’Association coopérative du capital et du travail quand celle-ci est fondée en 1880. Les employés des commerces, en général des habitants du Familistère de Guise, sont membres de l’Association. En 1881, sont créés des carnets de consommation, sur lesquels sont portées les sommes créditées à la caisse de l’économe, ainsi que les dépenses effectuées dans les magasins du Palais social. Jusque 1881, les bénéfices des magasins sont investis dans les institutions éducatives et sociales du Familistère de Guise. Par la suite, les bénéfices sont en partie distribués aux acheteurs, au prorata des dépenses effectuées par le moyen des carnets. Consignées dans un album de vues, elles ont servi de source pour la production de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre (à l'exemple de celle donnée en mars 1898 au Musée Social à Paris). Une partie de ces vues, dont celle-ci, sert d'illustration à la brochure "Le Familistère de Guise illustré" parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Emilie et Marie-Jeanne Dallet. En effet, en diffusant largement la brochure, Marie Moret précise dans plusieurs lettres que Marie-Jeanne est l'autrice des vues : "Les vues sont dues à Jeanne, c'est elle qui en a fourni les photographies, sauf celle n° 25 page 42, où la personne debout derrière les enfants est Jeanne elle-même. Alors c'était Emilie qui faisait le photographe, ce qu'elle eut bien été empêchée de faire page 51 vue n° 56 [...] Je passe aux initiales d'auteurs : D représente à la fois ma soeur et ma nièce qui ont largement concouru au texte et fourni toutes les vues." (Lettre de Marie Moret à Armand Grebel, le 12 septembre 1900 - n° inv. 2005-0-123, f. 243r, 244v).

Sujet représenté

scène ; femme ; commerce

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

France, Hauts-de-France, Guise

Informations juridiques

Statut juridique

propriété d'un syndicat mixte, transfert de propriété, Guise, Familistère de Guise

Date acquisition

2006/12/30

Ancienne appartenance

Collection privée, Société du Familistère de Guise, 1968, Guise, Catalogue du Musée de la Société du Familistère de Guise, n°5346, fol.157 : "Magasin habillement, mercerie, chaussures, art. divers, 1901" (2 épreuves).

Informations complémentaires

Bibliographie

D. F. P., Le Familistère illustré Dallet (Émilie), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], fig. 16, p. 33. Site Internet du Familistère de Guise 1) https://www.familistere.com/fr/decouvri r/collections-ressources/les-collection s/la-mercerie-du-familistere-de-guise 2) https://www.familistere.com/fr/decouvri r/le-familistere-par-l-image/l-epicerie -du-familistere L'Album du Familistère L’Album du Familistère, Guise, Les Éditions du Familistère, 2017, p. 357.

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