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Plateforme ouverte du patrimoine

Camée à l'effigie de Jean-Baptiste André Godin

Identification du bien culturel

N°Inventaire

1999-5-20

Dénomination

Titre

Camée à l'effigie de Jean-Baptiste André Godin

Période de création

Millésime de création

1879

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm : 5

Description

À l’automne 1878, Jean-Baptiste André Godin passe commande à la Maison Guyétant, un atelier de gravure sur pierres fines à Paris, d’un camée orné de son portrait. L’art du camée connaît un certain engouement en France au XIXe siècle, à la faveur du Premier et du Second Empire, qui mettent les arts de l’Antiquité au goût du jour. Godin a l’occasion de voir à l’Exposition universelle de Paris en 1878 le plus grand camée de l’époque moderne, l’Apothéose de Napoléon Ier d’Adolphe David d’après Ingres. Le portrait en camée de Godin est destiné à sa compagne Marie Moret. En 1877, le long procès en séparation de Godin et de sa première épouse Esther Lemaire a pris fin, et le fondateur du Familistère et sa collaboratrice jugent qu’ils peuvent désormais manifester ouvertement leur union. Marie Moret ne se sépare plus du camée. Après 1878, toutes les photographies qui la représentent montrent qu’elle porte au cou le portrait de Godin. Le camée est également représenté sur le buste en marbre de Marie Moret, exécuté en 1880 par Tony-Noël pour être exposé dans le salon de l’appartement du couple, dans l’aile droite du Palais social. Le modèle du portrait est vraisemblablement dû au sculpteur et graveur sur pierres fines Paul-Charles Galbrunner, un artiste réputé. Le 29 octobre 1878, Godin demande à Galbrunner de lui fixer le prix d’un médaillon en plâtre « pour le cas où je ne pourrais me décider à faire faire le camée ». Ce portrait miniature en plâtre, conservé dans les collections du Familistère (inv. n° 2015-4-1), a pu servir de modèle aux graveurs de l’atelier de Guyétant. Godin reçoit le camée en novembre 1878. Il n’est pas satisfait de la ressemblance du portrait, malgré les promesses que lui avaient faites Guyétant et Galbrunner. Marie Moret ne semble pas davantage convaincue : « Loin de le trouver ressemblant, mes amis ne peuvent m’y reconnaître », écrit Godin à Guyétant le 19 novembre 1878. « Ce défaut de ressemblance ne me préoccuperait pas outre mesure, attendu que vous demandez vous-même que je pose dans vos ateliers », poursuit-il dans la même lettre, « mais ce qui m’inquiète, c’est que la matière fait défaut pour l’arc sourciller de l’œil gauche. Je ne vois pas qu’il soit possible à l’artiste de rétablir la saillie nécessaire sur ce point. L’arc sourciller manque complètement, quand il est, au contraire, mieux accentué pour l’œil droit. Cette saillie du sourcil est un trait trop caractéristique de mon visage pour que la ressemblance puisse être espérée sans cela. Que pensez-vous faire à ce sujet ? ». Godin renvoie le camée, transmet à Guyétant des photographies et pose dans son atelier en janvier 1879. Le portrait est retouché, mais Godin continue à estimer qu’il manque de ressemblance. Il en accepte finalement la livraison et, le 11 février 1879, règle la somme importante de 970 francs à Guyétant. En 1887, malgré ses réserves passées, Godin commande à la Maison Guyétant un nouveau camée orné, celui-ci, d’un portrait de Marie Moret.

Sujet représenté

portrait

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

Europe, France, Ile de France, Paris

Période d’utilisation

1879

Millésime d’utilisation

1879

Informations juridiques

Statut juridique

propriété d'un syndicat mixte, transfert de propriété, Guise, Familistère de Guise

Date acquisition

2006/12/30

Ancienne appartenance

Collection privée, Société du Familistère de Guise, 1968, Guise, Catalogue du Musée Godin de la Société du Familistère de Guise, fol. 118, n°4202 : "<Faits et objets personnels de J.B.A. Godin> Camée monté broche", avec la mention "Remis à Mme Prudhommeaux le 31 oct. 1969". ; Collection privée, Prudhommeaux Michèle, 1969 octobre 31, 1990, Guise, Acquis par la Ville de Guise auprès de Michèle Pudhommeaux.

Informations complémentaires

Exposition

Guise permanente : appart. Godin

Bibliographie

Bibliothèque centrale du Conservatoire national des arts et métiers (Paris), fonds Godin, correspondance, FG 15 (19, 20, 26) : lettres de Godin à Guyétant, 28 octobre 1878, 19 novembre 1878, 2 décembre 1878, 6 janvier 1879, 16 janvier 1879, 27 janvier 1879, 11 février 1879 et 13 août 1887 ; lettres de Godin à Paul-Charles Galbrunner, 29 octobre 1878, 14 décembre 1878 et 17 décembre 1878. « Huitième exposition de l’Union centrale », Revue des arts décoratifs, t. V, cinquième année, 1884-1885, p. 131 [sur la Maison Guyétant].

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