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Plateforme ouverte du patrimoine

Diplôme de la fête du travail décerné à Jean-Baptiste Lavabre

Identification du bien culturel

N°Inventaire

1999-3-25

Dénomination

Titre

Diplôme de la fête du travail décerné à Jean-Baptiste Lavabre

Période de création

Millésime de création

après 1865

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm : 39,8 ; Largeur en cm : 50

Précisions inscriptions

Cachet humide à l'avers en haut à droite, le texte en lettres majuscules est inscrit dans un cercle : « GUISE » en haut suit la courbure convexe, « Aisne » au centre entre deux tirets, et « MUSEE » en bas suivant la courbure du cercle, « GUISE - AISNE - MUSEE ». À l'avers en haut à droite, tampon rectangulaire où sont inscrites les mentions « Docum. » et « Empl. », l'une sous l'autre ; « Docum. » est suivi d'une accolade incluant les mentions « f° » et « n° ». Les autres mentions sont manuscrites : « C 5 Réserve., Docum. f° n°C5 - Empl. ». À l'avers en haut à droite, tampon rectangulaire du musée de la Société du Familistère, avec une étiquette ronde blanche à l'emplacement du numéro, illisible. À l'avers en haut à droite, étiquette ronde et blanche avec une inscription à l'encre sur trois ligne « C / f° 96 / n°5, C f° 96 n°5 ». Les autres mentions sont manuscrites : « 72 C 5 Réserves., Docum. f°72 n°C5 - Empl. ». À l'avers en bas à gauche, légende inscrite à la plume et à l'encre rouge, sur une ligne suivant la ligne intérieure du cadre : « A Vérifier en 1873 ». Au revers en bas à droite, tampon : dans un rectangle sont inscrites les mentions « Docum. » et « Empl. », l'une sous l'autre ; « Docum. » est suivi d'une accolade incluant les mentions « f° et n° ». Les autres mentions sont manuscrites : « C 7., Docum. f°C n°7 ». Au revers en bas à droite, légende au crayon graphite sur 5 lignes : « Diplôme / récompense / 1873 / préalable / association f° 4 ».

Description

Godin institue en 1867 la fête du Travail. Elle a lieu chaque année au printemps pour célébrer le renouveau social accompli par le Familistère. C’est la célébration d’un culte laïque du travail, expression du génie humain, créateur de richesse et fondement d’un pacte social inédit. Le moment culminant de la fête est grande cérémonie qui réunit la population du Familistère dans la cour du pavillon central du Palais social, au cours de laquelle sont distribuées des récompenses aux travailleurs. La liturgie et le décorum de cette célébration, sous la verrière de la cour du pavillon central ornée de trophées industriels, ne sont pas sans rappeler les cérémonies des expositions universelles. Mais dans la splendeur de la fête se joue une partie de la réforme sociale. Godin profite de l’enthousiasme collectif que l’événement suscite pour approfondir l’expérimentation de la coopération entre le capital et le travail. La distribution des récompenses est un essai de partage des bénéfices industriels par le moyen d‘une rémunération du talent, d’inspiration fouriériste. De 1867 à 1872, Godin, en émule de Charles Fourier, fait d’abord confiance au vote des travailleurs pour distinguer les plus capables, méritants ou talentueux d’entre eux. Mais le résultat de ces élections est décevant : les votes ne sont pas désintéressés, sous l’influence des affinités des électeurs. Pour la fête du Travail de 1873, Godin transforme le processus de désignation des lauréats. Il s’en remet, écrit Michel Lallement, à un comité de 20 délégués des ouvriers, composé de 8 mouleurs, 4 ajusteurs, 1 émailleur, 3 mécaniciens forgerons, 1 constructeur de modèles, 1 menuisier et 2 manouvriers. Le 26 mai précédent la fête, Godin réunit les délégués au théâtre : « En vue de la fête du Travail, ceux-ci ont pour mission de dresser une liste des employés méritants en s’appuyant sur un ensemble de critères objectifs : notes de fabrication, primes mensuelles, propension à innover… Les conseils du Familistère n’interviennent que dans un second temps pour modifier, si nécessaire, le classement établi par les délégués. » (Lallement, 2009, p. 250-251). Les ouvriers de l’usine sélectionnés par le comité sont classés par ordre selon leur catégorie professionnelle. Le nom des 109 lauréats est publié par voie d’affiche avant la fête du Travail. Jean-Baptiste Lavabre, obtient une prime. Il se voit aussi décerner une mention honorable de première classe. Un diplôme lui est remis le 1er juin 1873, jour de la fête. Le modèle du diplôme est différent de celui des diplômes décernés le même jour pour les mentions honorable de 4e classe (voir la notice du diplôme délivré à Eugène Blondelle, inv. n° 1999-3-44). Le texte, élaboré par Godin pour le diplôme de la première fête du Travail en 1867, est inchangé. Mais la bordure « parlante » a été remplacée par un cadre simplement ornemental, et, sous la devise « Émulation, Progrès, Liberté » qui apparaît ici sur un phylactère rouge, une représentation du Familistère a été ajoutée. La lithographie a été exécutée d’après une photographie du Palais social prise en 1865 (inv. n° 2000-1-301), au moment de l’achèvement de la construction du pavillon central. Pour les Familistériens de 1873, la vue est incomplète : elle ne montre pas, en effet, le théâtre et les écoles, qui ont été édifiés en 1870. Aussi, faut-il penser que le modèle de ce diplôme a été conçu et imprimé entre 1867 et 1870. Comme sur le diplôme de mention honorable de 4e classe, il a fallu tenir compte de la nouvelle procédure de désignation des lauréats. Le texte imprimé « délivrée par les suffrages des travailleurs du Familistère » a été changé en « délivrée par les suffrages des conseils du Familistère et des délégués des ouvriers » par l’ajout d’une bande de papier collée et de mentions manuscrites. Sur le diplôme de Jean-Baptiste Lavabre, la mention du nombre de voix obtenues au scrutin n’est pas remplacée, comme sur les autres diplômes de 1873, par l’indication du classement du lauréat dans sa catégorie professionnelle, mais par l’indication du versement d’une prime : « qui a obtenu un 1er Versnt de trente-cinq francs, avant le jour de la fête du Travail ». Enfin, deux mots manuscrits à l’encre bleue, « Inventions » et « Perfectionnements » ont été ajoutés d’un côté et de l’autre du diplôme, probablement pour indiquer que Jean-Baptiste Lavabre est primé en tant qu’« inventeur », catégorie créée par les délégués, à côté de celle des services du Familistère et celle des ouvriers ou ouvrières de l’usine. Ces corrections sont l’indication que Godin met un terme aux expériences faites de 1867 à 1872 pour distinguer le talent par voie d’élection, bien que le mot « suffrages » ait été conservé sur le diplôme de 1873.

Contexte historique

Lieu de création/utilisation

France, Hauts-de-France, Guise

Informations juridiques

Statut juridique

propriété d'un syndicat mixte, Familistère de Guise, Guise, Familistère de Guise

Date acquisition

2006/12/30

Ancienne appartenance

Collection privée, Société du Familistère de Guise

Informations complémentaires

Bibliographie

Moret (Marie), Documents pour une biographie complète de Jean-Baptiste André Godin, vol. 2, Guise, Familistère de Guise, 1902-1906, p. 549-567. Prudhommeaux (Jules), Les expériences sociales de J.-Bte André Godin, Paris, Imprimerie Nouvelle (association ouvrière), 1911, p. 141-146. Lallement (Michel), Le travail de l’utopie. Godin et le Familistère de Guise. Biographie, Paris, Les Belles lettres, 2009, p. 250-251.

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