2021.4.41
Oiseau brûle-parfum à décor d'émaux cloisonnés
inconnu
H. 39.5, l. 29.5, P. 14.7
Brûle-parfum en bronze et émaux cloisonnés, représentant un oiseau stylisé, aux longues pattes et cou court, se tenant debout sur un socle cylindrique creux (Hauteur : 5,5 cm ; Diamètre : 14,7 cm). Les ailes amovibles constituent un couvercle qui s'attache au corps au moyen d'un tenon. Le bec est pourvu de deux fentes horizontales. Le plateau du socle est percé d'un trou qui a fait éclater l'émail ; quasiment au même niveau, sur la bordure, un autre trou plus étroit a été percé, pour y river un court tube de cuivre dont l'embouchure ressort à la surface du bord. Après le travail de la pièce de cuivre par martelage et soudure, et le traçage du motif souhaité, de minces fils de cuivre sont courbés puis collés ou soudés sur la pièce qui est chauffée à 1200°C. Les cloisons constituées sont remplies d'émaux, cuits à 1000°C. Les émaux se rétractant à la cuisson, il est parfois nécessaire de renouveler l'opération. La pièce est ensuite polie. Très bon état.
Le bec, les yeux et les pattes sont dorés, le corps entièrement décoré de rinceaux et motifs stylisés polychromes sur fond bleu inspirés des bronzes archaïques chinois. La queue est décorée de 14 bandes émaillées (séquence de 7 bandes répétée symétriquement), de couleurs variées et aux motifs sinueux. L'intérieur du couvercle que constituent les ailes est garni d'émail bleu turquoise. Le socle est décoré de rinceaux végétaux et de fleurs de pivoines roses et jaunes.
Chine (lieu de création), Chine (lieu d'exécution), Chine (lieu d'utilisation)
propriété du département, don manuel, Alpes-Maritimes, musée départemental des arts asiatiques
2021/06/24 acquis
Collection particulière du docteur Paul Favel
Eléments de comparaison : ; Les motifs stylisées du plumage, inspirés des bronzes archaïques chinois, sur fond bleu clair se retrouvent sur un grand nombre de brûle-parfums en émail cloisonné en forme d'oiseaux, par exemple : ; - une grue posée sur un rocher en vente le 24 mai 2020 sur Auction.fr (prix de départ 600 euros) est proche de notre exemplaire (bec ajouré, motifs ) : https://www.auction.fr/_fr/lot/chine-grand-brule-parfum-cloisonne-grue-sur-rocher-region-chine-16531125 ; - une paire d'oies, vendue par Le Marché Biron : https://www.marchebiron.com/notre-selection/art-dasie/item/17009-paire-d-oies-en-emaux-cloisonnes-chinois-formant-brule-parfums. ; - une paire de canards vendue par Paul Bert Serpette (3200 euros) : https://www.paulbert-serpette.com/catalogue/categories/decoration/autres-objets-de-decoration/paire-de-canard-brule-parfum-fin-xixeme-siecle ; ; La représentation d'oiseaux apparaît d'abord à travers des bronzes brûle-parfums sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.), mais c'est sous la dynastie Ming (1368-1644) qu'ils sont figurés en émaux cloisonnés. En fonction de la symbolique de l'oiseau, il peuvent figurer comme cadeaux de mariage fastueux aux jeunes mariés de la nouvelle caste montante des marchands. Au 18e siècle, ils connaissent un grand succès sous la forme de cloisonnés avec marque impériale pour décorer les appartements des femmes dans les palais de l'empereur Qianlong (1736-1795), à l'instar des volières, factices ou réelles, de l'aristocratie européenne. Leur fonction de brûle-parfums semble alors secondaire par rapport à leur fonction décorative.
Collectif, Cloisonné: Chinese Enamels from the Yuan, Ming, and Qing dynasties, New York, 2011, 337 p. Béatrice Quette, Cloisonnés chinois. Guide des collections du Musée des arts décoratifs, Paris, 1998, 22 p. Béatrice Quette, « Émaux cloisonnés et champlevés dans les collections d’Alfred Baur », Collections Baur : Bulletin, vol.76, novembre 2017, p. 6-42.