998.163.1.1
Eurydice piquée par le serpent ; Le Printemps (décor de la lunette)
ARTHUR & GRENARD : ?, 1775 ; ?, 1789 MALAINE : ?, 1745 ; ?, 1809
1785 vers
H. cm 241 ; l. cm 200
Chacun des deux panneaux s'ordonne selon une composition identique fondée sur la technique du découpage-collage d'éléments imprimés à la planche de bois ; Papier rabouté, brossage à la main gris, impression à la planche de bois en 5 couleurs pour la grisaille, en 15 couleurs pour les autres motifs, pinceautage, collages
Sur un axe central, se superposent un cartouche à décor de lyre et d'entrelacs en grisaille rehaussée de rose, un tableau en grisaille représentant une scène mythologique 'Eurydice piquée par le serpent' et, au sommet, une lunette demi ovale ornée de l'allégorie d'une saison 'Le printemps' en grisaille. Ces éléments sont liés et encadrés par une riche guirlande de fleurs multicolores, un faux marbre coquillier vert, et flanqués de deux pilastres ioniques occupant toute la hauteur des panneaux. L'ordonnancement de ces différents éléments présente plusieurs curiosités. En effet, ces panneaux font à la fois preuve d'un réalisme architectural avec des pilastres en fort relief dont le sens de lumière est marqué par l'ajout au pinceau d'un trait ocre sur la moulure mais ils expriment aussi fantaisie et non conformité par l'emploi de guirlandes de fleurs accrochées à la paroi et aux pilastres sans véritable limite spatiale. Ce double jeu nous offre le trompe l'oeil d'une galerie dont le mur de papier est rythmé par des pilastres fleuris et des surfaces marbrées sur lesquels s'accrochent des tableaux en grisaille
objet en rapport
Arthur père et fils, remarquables industriels, employaient des dessinateurs des Gobelins tel Joseph-Laurent Malaine, auteur vraisemblable du décor végétal de nos deux panneaux. Ils entretenaient des relations avec les meilleurs artistes de leur temps comme l'atteste la scène de Pygmalion et Galathée due à Charles Delafosse. Arthur père et fils et Grenard , entrepreneurs de la manufacture de papiers peints et pour décorations, établie rue Louis-le-Grand à Paris, obtinrent, en 1775, l'approbation de l'académie royale des sciences, pour l'invention des papiers à l'imitation de la sculpture et de l'architecture qu'ils étaient parvenus à appliquer à tous les genres de décorations. Chargés des travaux du Garde-Meuble de la Couronne pour ce qui concernait les tentures et les décorations pendant plusieurs années, ils se virent accorder la permission d'apposer sur la principale porte de leur maison le titre de Manufacture royale en 1788. Le décor floral qui accompagne les grisailles, est caractéristique du style de Jean-Laurent Malaine ; voir aussi : Pygmalion et Galathée (998.163.1.2)
France, Ile-de-France, Paris (lieu de création)
propriété de l'Etat, dation, musée des Arts décoratifs
1999
collection privée, Poteau Bernard, Saint Forget (Yvelines), (Ce panneau a été retrouvé par Bernard Poteau sous la tenture d'un appartement parisien, sur la toile sur laquelle on peut le voir actuellement.) ; Poteau Roger ; Houllet Nicolas ; Poteau Olivier ; Poteau Julien ; dation en paiement : Poteau, 1999
A l'inventaire : Acquisitions du musée des arts décoratifs 1995-1999/ Paris : musée des Arts décoratifs, 6 décembre 2000-18 février 2001
The papered wall, Hoskins Lesley, 1994 Thames & Hu (page 84) Art et artistes du papier peint en France : répertoire alphabétique. Véronique de Bruignac-La Hougue. Montreuil : Gourcuff Gradenigo ; Paris : les Arts décoratifs, 2007. 1 vol. (288 p.) : fig. et pl. en noir et en coul. ; 25 cm ISBN 978-2-35340-008-9 (ill. 2 p. 17)