INV 18411. BIS, recto
Vision de saint Jérôme
Grenade, 1601 ; Grenade, 1667 ; formé à Séville par Pacheco et Montanes, il est l'un des artistes les plus personnels et les plus significatifs de l'art baroque espagnol. Ami de Velasquez et rival jaloux de Zurbaran, il se rendit à Madrid en 1638 pour revenir dans sa ville natale en 1652 en qualité de prébendier de la cathédrale, pour finalement être ordonné prêtre en 1658. Sa triple activité de maître dans les trois arts majeurs (peinture, sculpture et architecture) laissa une empreinte profonde aussi bien à Grenade qu'à Madrid où son influence sur le retable baroque a été décisive. Comme dessinateur il est peut-être le plus prolifique et le plus complet de tous les artistes espagnols de son siècle et depuis Palomino, on a fait l'éloge de son invention pour les dessins à la plume.
Espagne
ancienne attribution : CANO Alonso ; CANO Alonso (attribué à)
H. en m 0,116 ; L. en m 0,157
marque
du Musée (L. 1886a) , en bas à gauche.
Plume et encre brune, sur papier beige clair. Traits d'encadrement à la plume et encre brune. annotation postérieure, à la pierre noire, en bas à gauche :Cano. Montage commun avec le dessin Inv. 18411
iconographie religieuse
oeuvre en rapport
Une note anonyme sur le montage affirme que cette feuille est de Pedro Atanasio Bocanegra. Il est impossible d'approuver cette affirmation dans la mesure où le nom de cet artiste est donné abusivement et presque systématiquement pour les dessins de l'entourage de Cano, comme l'a observé Pérez Sanchez (1986, p. 302). Le dessin autographe de Bocanegra illustrant la même iconographie (Florence, Offices, n. 10103 S) est d'une très belle facture, qui exclut entièrement une attribution ici à ce disciple de Cano. Le thème de Jérôme averti de sa mort prochaine par un ange sonnant de la trompette fut traité plusieurs fois par Cano lui-même, dans une de ses plus belles oeuvres de la pleine maturité (Grenade, Museo del Palacio de Carlos V ; Wethey, 1983, cat. 73, p. 138, pl. 124, vers 1660). Il fut repris par ses disciples (la version réduite de la toile de Grenade au Prado pourrait être de Bocanegra ; une autre est conservée dans une collection particulière à Madrid, et une troisième dans l'église Saint-Louis-en-l'Ile à Paris ; Pérez Sanchez, 1972, cat. 92, p. 86). Mais la feuille du Louvre est beaucoup trop imitatrice des dessins de Cano pour être l'oeuvre de Bocanegra qui possède une force créative indépendante. (... ) (L. Boubli, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, inventaire Général des dessins de l'Ecole espagnole, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, 2002, RMN, n° 49, p. 69)
propriété de l'Etat, musée du Louvre département des Arts graphiques
Acquis sous Napoléon III
Alfonso Emilio Pérez Sanchez, Lizzie Boubli, ' Dessins espagnols. Maîtres des XVIe et XVIIe siècles ', RMN, 1991