Pture MRA 106 ; 8291 (Inv Louvre)
Hercule étouffant Antée
Paris, 1667 ; Paris, 1733
France
1707
H. 165 ; L. 203.1
A la poursuite des pommes d'or, Héraclès rencontre en Libye Antée, fils de Poséidon et de la Terre. Lutteur acharné, Antée obligeait les voyageurs à se mesurer à lui, sachant que, si l'un d'eux réussissait à lui faire toucher la terre, sa mère lui donnait de nouvelles forces. Héraclès, pour une fois, comprit l'avantage de son adversaire, et l'étouffa en le maintenant au-dessus du sol. Les règles de la lutte, dans les tournois de l'Iliade, reprennent ce principe : ' soulève-moi, ou je te soulève. ' (XXIII, 724). La victoire du lutteur Héraclès a été élevée à la dignité poétique par Pindare, poète des Jeux sportifs (Isthmiques, IV, 87 sq. ) Dans le tableau de Verdot, les figures mythologiques encombrent l'action, sans que l'on voie très bien leur signification, probablement politique. Que la Terre, couronnée de tours, déversant des flots de fruits, s'effraie de la défaite de son fils, passe encore. Une divinité de la Renommée victorieuse couronne le vainqueur, sans excès d'originalité. Un lion (africain ?), signalé par Lucain comme la nourriture préférée d'Antée, un dieu couronné, peut-être Poséidon, un autre lutteur, en train de pétrifier son adversaire avec une chevelure de Gorgone et un masque d'hypocrisie, regardent le combat sans bien le comprendre, et sans que nous comprenions aujourd'hui leur présence. Mais qui pouvait, en 1707, à l'Académie, contempler la puissance de Louis XIV, sans rester pétrifié d'étonnement incrédule ?
morceau de réception, oeuvre en rapport
morceau de réception à l'Académie en 1707 ; estampe à l'école : Est 4895 Hercule et Antée
propriété de l'Etat, musée du Louvre
dépôt réglementaire, Paris, musée de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts
1884 déposé
Klingsöhr, Cathrin, ' Die Kunstsammlung der ' Académie Royale de Peinture et de Sculpture 'in Paris. Selbstvezständnis und Krise des Akademie in der Programmschrift des Nicolas Guérin (1715) ', Zeitschrift für Kunstgeschichte, 41 (1986), n° 4, p. 556-578. (p. 569)