82.3236
La Princesse Herminie revêtant l’armure de Clorinde
Libourne, 1799 ; Libourne, 1846
masculin
1833
H. 41,5 cm ; l. 29,5 cm (Feuille)
daté septembre 1833
Fusain rehaussé de craie blanche sur papier
Cette scène est tirée du poème épique La Jérusalem délivrée écrit en 1581 par Le Tasse (1544, Sorrente - 1595, Rome). Ce poème est un récit fictionnel retraçant la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattent les musulmans afin de lever le siège de Jérusalem en 1099. L'œuvre s'inscrit dans la tradition du roman de chevalerie à la Renaissance, et des poèmes épiques italiens. Le Tasse emprunte fréquemment des éléments de l'intrigue et des personnages de l'Orlando furioso de L'Arioste. Le poème contient également des éléments inspirés des contes épiques d'Homère et de Virgile (en particulier dans les sections de leurs œuvres décrivant les sièges et les tactiques de guerre). Il est dédicacé à Alphonse II d'Este, protecteur du poète. Un des traits les plus caractéristiques du poème du Tasse est le tourment émotionnel enduré par ses personnages, partagés entre leurs sentiments et leurs devoirs, et leur représentation de l'amour en conflit avec les valeurs martiales comme l'honneur est une source de grande passion lyrique dans le poème. L’action de l’épopée tourne autour d’Armide, la belle sorcière, dépêchée par le sénat des Enfers pour répandre la discorde dans le camp chrétien. Elle est convertie à la vraie foi par amour pour un paladin en croisade, et quitte la scène avec aux lèvres une phrase de la Vierge Marie. La courageuse Chlorinde prend l’armure comme la Marfisa de Boiardo, combattant en duel contre son amant et recevant le baptême de ses mains au moment où elle meurt ; Herminie cherche refuge dans la hutte des bergers. Ces belles païennes, si touchantes dans la peine, si romantiques dans leurs aventures, aux émotions tellement tendres, rivent l’attention du lecteur, alors que les récits de bataille, de cérémonies religieuses, les conseils de guerre et les plans de campagne peuvent être passés sans grand inconvénient. La grande invention artistique du Tasse est la poésie des sentiments : car c'est l'expression des sentiments, et non le lyrisme du poème, qui fait de la Jérusalem un chef-d'œuvre immortel. Chose nouvelle au xvie siècle, cette expression se trouvait en phase avec une réhabilitation du rôle de la femme et la faveur croissante de la musique en tant qu'art de cour. Un sentiment amoureux noble, raffiné, au naturel teinté de mélancolie, d'une grâce exquise dans ses aspirations pathétiques, imprègne toutes les scènes de la Jérusalem. La métrique du poème, caractérisée par des rimes douces et une cadence régulière, languissante, souligne le caractère de ces séduisantes héroïnes dont les noms devinrent parfaitement familiers aux familles aristocratiques des xviie et xviiie siècles. Scène représentée ici : La princesse Herminie d'Antioche est amoureuse de Tancrède et va jusqu'à trahir son peuple pour l'aider, mais quand elle apprend que Tancrède aime Clorinde, elle retourne parmi les siens et elle vole l'armure de Clorinde puis elle va se joindre à un groupe de bergers. Emue par leur vie simple et paisible, elle décide de séjourner quelque temps en leur compagnie. (Source : Wikipédia)
propriété de la commune, don manuel, Libourne, musée des beaux-arts et d'archéologie
1964
Famille d’Alibert