82.3237
Hébé
Libourne, 1799 ; Libourne, 1846
masculin
1846
H. 62,5 cm ; l. 47,7 cm
daté février 1846
Dans la mythologie grecque, Hébé, fille de Zeus et d'Héra, est une déesse personnifiant la jeunesse, la vitalité et la vigueur des jeunes. Elle protège les jeunes mariés. Elle est citée par la Théogonie comme fille de Zeus et Héra, à l'instar d'Ilithyie et d'Arès1. Pour autant, une tradition vivace veut qu'elle soit la fille d'Héra seule — invitée à un festin par Apollon, elle aurait mangé tant de laitues sauvages, qu'elle, qui était jusqu’alors stérile, donna naissance à Hébé2, précise une source tardive3. Homère fait de celle-ci la mère d'Arès et d'Hébé, sans mentionner de père ; Pindare fait de même pour Ilithyie et Hébé. Dans l’Iliade, où son ascendance n'est pas mentionnée, elle est citée par trois fois : elle sert aux dieux d'échanson, leur versant l'ambroisie et le nectar6 pour leur donner la jeunesse éternelle ; elle soigne les blessures que Diomède inflige à son frère Arès7 ; elle aide Héra à atteler son char8. Ce premier rôle d'échanson ne paraît pas être son activité principale : il n'est mentionné qu'une fois, et l’Iliade mentionne également Héphaïstos à cet office. Iris est plus fréquemment associée à ce rôle, à la fois dans les textes et l'iconographie, avant d'être supplantée par Ganymède. Après un faux pas lors d'un banquet, Hébé tomba de manière peu décente, et Zeus, pour éviter que cela ne se reproduise, en profita pour charger Ganymède un jeune mortel qu’il avait enlevé, de cette tache. Il devint alors le nouvel échanson des Dieux. Selon l’Odyssée, la Théogonie10 et le Catalogue des femmes11, elle épouse Héraclès après l'apothéose de ce dernier. Elle en a un fils, Alexiarès, et une fille, Anicétos12. Cependant, le thème de la montée au ciel du héros pouvant être daté du vie siècle av. J.-C., il semble que ces mentions soient interpolées. Aristarque de Samothrace avait déjà athétisé, c'est-à-dire rejeté comme suspect le passage incriminé de l’Odyssée, le considérant comme contradictoire avec celui de l’Iliade où Hébé baigne Arès, arguant du fait que baigner quelqu'un est le devoir des jeunes filles13 — à tort, puisque le bain est plutôt préparé par des servantes. Elle est aussi la femme d’Héraclès venu vivre dans l'Olympe. Attendu que l'éternelle jeunesse est l'une des caractéristiques des dieux olympiens, il est difficile d'évaluer son rôle. Peut-être, à un stade archaïque du mythe, sa présence était-elle nécessaire pour conserver aux dieux leur jeunesse. Dans l'art grec, Hébé est la plupart du temps représentée en compagnie d'Héraclès. Un aryballe corinthien et quelques vases attiques, à figures noires ou rouges, dépeignent ainsi ses noces avec le héros dans l'Olympe. Elle apparaît également comme échanson de Zeus ou d'Héra sur des vases attiques à figures rouges, mais sans que son identification soit certaine. Par la suite, elle est souvent dépeinte comme compagne de la déesse Aphrodite. On la voit souvent comme une douce jeune fille couronnée de fleurs et tenant une coupe d'or.
propriété de la commune, don manuel, Libourne, musée des beaux-arts et d'archéologie
1964
Famille d’Alibert