2021.4.6 ; D.840.1.2
Les lutteurs
inconnu
H. 90 cm ; l. 120 cm ; P. 71 cm ; Vol. 0,7668
Plâtre moulé sur l’antique
Ce moulage en plâtre est tiré de l'oeuvre antique des Lutteurs, une œuvre en marbre réalisée au Ier siècle av. J.-C., et conservée à Florence, à la Galerie des Offices (inv. 1914 n.216). Deux hommes nus ont été précipités au sol. Ils sont en pleine action, le premier maintenant le second au sol grâce à la tenaille formée par ses jambes. L’homme du dessus semble faire une clef de bras à celui du dessous. Ils échangent un regard, mais leurs expressions semblent impassibles. La tension des muscles, bandés juste après la chute montre à quel point l’artiste a su saisir, capter un instant du combat, comme suspendu depuis une vingtaine de siècles. Si le groupe semble être une copie d’après un bronze réalisé au IIIe siècle av. J.-C. par un artiste de l’école de Lysippe, les têtes n’appartiennent pas à l’original. Celle de l’homme du dessus est moderne, et celle de l’homme du dessous est antique mais provient d’une autre œuvre. Cela expliquerait en partie le peu d’expressivité des visages. La lutte est un des sports grecs par excellence. Les lutteurs, dont le corps est préalablement enduit d’huile et de poussière pour rendre les prises plus difficiles, ont pour but de faire tomber leur adversaire trois fois au sol. C’est ainsi qu’ils obtiennent la victoire. La lutte intègre les épreuves des Jeux olympiques en 708 av. J.-C. et il s’agit aussi de l’une des cinq épreuves qui constituent le pentathlon (avec la course, le saut, le disque et le javelot). Ce groupe a été retrouvé vers 1583 près de Saint-Jean de Latran à Rome, non loin d’un groupe représentant les Niobides. Il est même possible qu’il fasse partie de cet ensemble, car certains textes précisent que les plus jeunes fils de Niobé sont transpercés par les flèches d’Apollon alors qu’ils s’exerçaient à la lutte. Les Lutteurs sont achetés l’année même de leur découverte par le cardinal Ferdinand de Médicis (1549-1609), et ils sont envoyés à Florence en 1677. Dans les années 1800, pour les protéger de l’ambition napoléonienne qui a tendance à rapporter beaucoup d’œuvres italiennes en France, Les Lutteurs sont cachés pour les protéger. Ils sont réexposés en 1803. Ce moulage en plâtre a été réalisé au 19e siècle et est un ancien dépôt de l'Etat en 1840 aux écoles municipales en vue de favoriser l'éducation artistique. "Des collections de moulages en plâtre d'après l'antique" furent envoyées à l'école gratuite de dessin selon les arrêtés de 1836 et 1939 (cf archives nationales, F/21/360, dossier 21). Envoyé probablement à l'école de dessin de Libourne, il a ensuite été intégré aux collections du musée. Source : https://popsciences.universite-lyon.fr/ressources/les-lutteurs-impassibles/
propriété de la commune, cession gratuite de l'Etat, Libourne, musée des beaux-arts et d'archéologie
02/11/2021