2646 ; 56.178.1 ; 894.436.1
Allégorie de l'Amour
Paris, 1688 ; Paris, 1737 Elève de Louis Galloche de 1701 à 1713, il fut reçu académicien en 1718. A l'encontre de son contemporain Watteau, il eut une carrière officielle de professeur à l'Académie (1733) et de premier peintre du roi (1736). Ses premières toiles, qui s'inscrivent dans la suite de La Fosse, sont conçues dans des tonalités chaudes héritées de Jouvenet et de Galloche. Mais le passage à Paris de S. Ricci, qu'il connut, ainsi que Pellegrini, et un voyage en Italie (Rome, Venise, 1723) l'orientèrent vers la recherche d'un coloris plus clair, et l'usage prédominant de jaunes et de roses constamment rompus lui fit adopter une facture onctueuse, fluide et plus vibrante. Lemoyne travailla ensuite pour divers monuments de Versailles et diverses églises parisiennes : ces ensembles marquent la nette évolution du métier de l'artiste vers une répartition plus claire des valeurs et des grandes masses colorées, qu'anime une touche frémissante. L'artiste obtint alors deux commandes pour le château de Versailles : une composition allégorique pour le salon de la Paix (Louis XV donnant la paix à l'Europe, 1728-29) et le plafond du salon d'Hercule (1733-1736, esquisse à Versailles), qui restent dans la tradition décorative du Grand Siècle, avec cependant une composition plus lisible, moins austère, moins monumentale aussi, à l'instar des oeuvres vénitiennes contemporaines. Inquiet, de caractère perpétuellement insatisfait, Lemoyne se suicida en 1737. S'il connaissait les décorations françaises du XVIIe siècle (Le Brun) et italiennes contemporaines ou antérieures (Corrège), celles de Rubens ne pouvaient que l'attirer vers la peinture claire, ainsi l'ovale du salon de la Paix, dont l'ordonnance rappelle la galerie Médicis. Cette influence est tout à fait sensible dans le Repos des chasseurs (Munich, Alte Pin. ; dessins préparatoires au Nm de Stockholm, et au Metropolitan Museum), où les vêtements dits ' à l'espagnole ' sont directement empruntés au flamand ; c'est aussi le seul tableau de Lemoyne dont le parti décoratif soit animé par un souci descriptif qui évoque à la même époque J. F. de Troy, influencé par Rubens et Véronèse. Sa dernière source d'inspiration est l'art des Bolonais et, en particulier, l'oeuvre de l'Albane. Pour n'être point un simple imitateur, François Lemoyne sut, grâce à une culture étendue, rester dans la tradition décorative française, dont il adapta la grandeur et la monumentalité d'un goût de la cour de Louis XV, au service d'une peinture plus claire, plus agréable, plus facile aussi, qui allait permettre, en face des fêtes galantes de l'école de Watteau, l'éclosion de l'élégance et de la grâce dont témoigne, vers le milieu du siècle, la peinture de Boucher et de Natoire, ses élèves.
masculin
France
H. 82,6 cm ; l. 133,7 cm (90 x 140,8 x 3,5 cm avec cadre)
annotation
annotation sur une étiquette au verso : 'Ce tableau est garantie contre les causes de destruction connues par le procédé Léon Bouché demeurant à Clermont-Ferrand au 32 rue Saint-Genêt'
Une femme vêtue à l'antique dont un sein est dénudé est accompagnée de deux putti. Elle allume un flambeau à l'aide d'un verre loupe.
propriété de la commune, achat, Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot
1894