39.5.240
Baiyi Guanyin
Guanyin à la robe blanche
H. 44 cm ; l. 10,5 cm ; P. 7,8 cm ; Vol. 0,0036
Cette sculpture représente en pied le bodhisattva Guanyin portant un enfant. Cette forme est appelée « Guanyin à la robe blanche » (Baiyi Guanyin ). La divinité se tient debout, chaque pied posé sur une tête de lion gardien fantastique. Malheureusement, les doigts de la main droite et la tête de l’enfant manquent. Sa longue robe blanche enveloppe le bodhisattva ainsi que son chignon noué au sommet de sa tête. Un ornement de perles cruciforme orne sa poitrine . ; L’appellation « porcelaine de Dehua » ou « blanc de Chine » est propre à l’Occident. En Chine, on parle de « blanc de graisse de porc » (zhuyoubai) ou « blanc d’ivoire » (xiangyabai) pour qualifier la couleur particulière de cette production. Les fours de Dehua prennent leur essor au milieu de la dynastie Ming et atteignent leur apogée au milieu du XVIIe siècle. Encore aujourd’hui, cette région continue de produire des blancs de Chine, bien que les techniques aient considérablement évolué. Une des théories formulées par les spécialistes consiste à dire que ce sont les figures sculptées dans les défenses d’éléphant qui ont inspiré cette production ; en effet, le port de Yuegang au sud de Dehua était l’une des portes d’entrée de produits exotiques comme les cornes de rhinocéros ou l’ivoire brut. Grâce aux réseaux fluviaux reliant Dehua à la mer, une partie importante de la production est exportée vers l’Europe à partir du XVIIe siècle. Elle est mentionnée sous le nom de « blanc de neige » par François-Xavier d’Entrecolles, missionnaire jésuite arrivée en Chine en 1698. Rapidement, les blancs de Dehua sont devenus une source d’inspiration au XVIIIe siècle pour les manufactures royales anglaises, allemandes (Meissen) et françaises (Saint-Cloud, Vincennes, Chantilly). Les sculptures religieuses vont avoir du succès en Europe et les Guanyin rappelant le culte marial feront même l’objet de commandes spéciales à partir de la fin du XVIIe siècle. Ces sculptures étaient moulées à la main ou plus fréquemment à l’aide d’un moule bivalve, c’est-à-dire deux moules d’argile réfractaires pressés d’un seul tenant permettant de donner à la motte de terre une forme générale. Les parties en saillie comme la tête, les mains et les accessoires étaient rajoutées ensuite. Les détails comme les drapés des vêtements étaient ajustés à l’aide d’outils en fer ou en bambou. Le moule bivalve permettait une certaine rapidité d’exécution. La technique du coulage en barbotine, qui consiste à verser une pâte d’argile délayée dans de l’eau (la barbotine) dans un moule en plâtre apparaît à partir de 1930.
bodhisattva Guanyin portant un enfant. Cette forme est appelée « Guanyin à la robe blanche » (Baiyi Guanyin ). La divinité se tient debout, chaque pied posé sur une tête de lion gardien fantastique.
Asie, Chine (lieu de création)
Fours de Dehua (province de Fujian)
Les pièces produites étaient destinées au marché chinois, notamment aux temples locaux, aux tombes et aux sanctuaires domestiques. Il s’agissait principalement de figurines religieuses, de boîtes, de vases et de pots, de tasses et de bols, de porte-gobelets, d’encensoirs, de lampes, de chandeliers et même de marionnettes.
propriété de la commune, legs, Blois, château musées
1939
Etude des collections asiatiques MCVL 2022 par Estelle BRUN