008.5.1.1/2
Persée tenant la tête de Méduse pour combattre les habitants de l’île de Sériphe (recto) Etude d'homme casqué (verso)
Montargis, 29 janvier 1767 ; Paris, 9 décembre 1824
masculin
France
1783 vers
H. 21,1 cm ; l. 40,2 cm (dessin) ; H. 50 cm ; l. 65 cm (passe)
Persée, Méduse
Ce dessin date des années durant lesquelles Girodet effectue ses humanités, à Paris, sous l'égide du docteur Trioson. D'octobre 1781 à octobre 1783, Girodet est pensionnaire chez Monsieur Plangenêt, "successeur de M. Colson et chevalier de St Jean de Latran", dont une partie du nom figure au verso de notre dessin : "Monsieur / Girodet / de / Roussy chez Mr. / Plange(...) / chevalier de L'ordre de St Jean / de Latran". Durant sa première année chez Plangenêt (1781-1782). Girodet suit des cours de logique, de dessin, de métaphysique, et de morale ; l'année qui suit (1782-1783) est consacrée à l'étude de la physique. Une signature au dos de l'oeuvre peut être celle du professeur de dessin de Girodet à cette époque, "M. Bertrand", qui lui enseigne le dessin "d'après la bosse" et lui fait exécuter des études d'anatomie d'après nature à partir de janvier 1782. Au mois de décembre de cette même année, Girodet, qui ne se destine pas encore à la carrière de peintre, mais à celle d'architecte, débute sa formation à l'Académie des Beaux-arts ; en mars 1783, il y suit son premier cours de dessin d'après le modèle vivant. Portant la mention du mois d'"août", notre dessin pourrait dater d'août 1783 : en juillet, Girodet visite le Salon, où Jean-Baptiste Regnault expose plusieurs tableaux ayant pour sujet Persée : Persée délivre Andromède (n°166), Le mariage de Persée et Andoomède (n°172), Etude dessinée cd'un Persée (n°177). Le sujet du dessin est évoqué dans la douzième ode pythique de Pindare, mais c'est surtout au livre V des Métamorphoses d'Ovide qu'est décrit en détail le geste de Persée qui, cerné par les habitants de l'île de Sériphe, brandit la tête de Méduse et métamorphose ainsi ses assaillants en rochers : "Voyant enfin que son courage allait succomber sous le nombre, "Puisque c'est vous-mêmes qui m'y forcez, s'écria-t-il, j'emprunterai pour vous vaincre le secours de l'ennemi que j'ai vaincu. S'il me reste quelque ami parmi vous, qu'il détourne les yeux" ! et il présente à ses ennemis la tête de la Gorgone". Girodet garda longtemps ce sujet en tête, et le retravailla, ce dont témoigne une note manuscrite figurant sur un carnet datant de la fin des années 1800 : "Persée combat Phinée armé de la tête de la Méduse. Ici Méduse n'est point entourée de serpents : sa figure n'est point hirsute. C'est au contraire la plus belle et la plus séduisante des femmes. Phinée va frapper mais le regard enchanteur qu'elle lui lance du milieu du Bouclier de Persée que celui-ci oppose est le charme qui le pétrifie. L'épée tombe des mains d'un autre. Un autre enfin suspend et arrête le coup qu'un de ses compagnons va lui porter "(INHA, Bibliothèque Jacques Doucet, Ms 513, p. 11). L'entrée de cette oeuvre dans les collections du musée Girodet permettrait d'enrichir la section consacrée à l'apprentissage de l'artiste. Outre un dessin daté de 1781, représentant La mort de Sophonisbe, de même format, mais plus maladroit que notre dessin, cette section comprend académies, dessins préparatoires pour le Grand prix de l'Académie royale de peinture et de sculpture, ainsi que la première peinture d'histoire de l'artiste : Horace tuant sa soeur Camille (1785).
propriété de la communauté d'agglomération, don manuel, Agglomération Montargoise Et rives du Loing, musée Girodet
22/04/2008
OGER & SEMONT (société de ventes volontaires).
D’octobre 1781 à octobre 1783, Anne-Louis Girodet, qui effectue ses humanités à Paris, est pensionnaire chez Monsieur Plangenêt, dont le nom figure au verso de notre dessin. Durant sa première année, Girodet suit des cours de logique, de dessin, de métaphysique, et de morale ; l’année qui suit est consacrée à l’étude de la physique. Une signature au dos de l’oeuvre pourrait être celle du professeur de dessin de Girodet à cette époque, “M. Bertrand”, qui lui enseigne le dessin d’après la bosse, et lui fait exécuter des études d’anatomie d’après nature à partir de janvier 1782. Au mois de décembre de cette même année, Girodet, qui ne se destine pas encore à la carrière de peintre, mais à celle d’architecte, débute sa formation à lAcadémie des Beaux-arts. Portant la mention du mois d’”août”, notre dessin date probablement d’août 1783 : en juillet, Girodet visite le Salon, où Jean-Baptiste Regnault expose plusieurs tableaux ayant pour sujet Persée. Le sujet du dessin de Girodet est évoqué dans la douzième ode pythique de Pindare ; mais c’est surtout au livre V des Métamorphoses d’Ovide qu’est décrit en détail le geste de Persée qui, cerné par les habitants de l’île de Sériphe, brandit la tête de Méduse, métamorphosant ses assaillants en rochers. Girodet garda longtemps ce sujet en tête, le retravaillant, ce dont témoigne une note manuscrite figurant sur un carnet datant des années 1800.
"La revue du Louvre et des Musées de France", La revue du Louvre et des Musées de France, 1968, N° 6