2008.5.1
Buste de Charles Gounod
Valenciennes, 1827 ; Courbevoie, 1875
masculin
1873 vers
H. 64 cm ; l. 60 cm ; P. 19 cm ; VOLUM. 0,073
signature
signature gravée sur la base
sculpture en terre cuite
Scuplture en buste de Charles Gounod.
propriété publique, propriété de la commune, donation, musée des Avelines - musée d'art et d'histoire de Saint-Cloud
21/07/2008
C’est à Londres, en 1871, alors que Charles Gounod était l’hôtes des époux Weldon, que Carpeaux, également en Angleterre, fit des croquis du compositeur, et modèla la glaise en le prenant comme modèle. Violoniste à ses heures et amateur de musique, Carpeaux assistait souvent en compagnie de sa femme aux récitals donnés par Mrs Weldon et Gounod dans la salle de concert située au centre de la maison-orphelinat que celle-ci possédait à Tavistock Square. “Gounod ne pose guère; il s’assied au piano, imporvise ou interprète ses oeuvres, pendant ce temps, Carpeaux pétrit la glaise” (Clément-Carpeaux, La vérité sur l’oeuvre et la vie de J.B Carpeaux, T1, p. 332-333). Il n’est donc pas étonnant que ce buste de Carpeaux, dit “à l’orchestre” évoque non seulement, pour son modelé et sa pose, la fougue créatrice du sculpteur, mais aussi l’exaltation musicale du compositeur. Ce buste, gilet entr’ouvert et lavallière au vent, se veut l’évocation de l’artiste Gounod, aspect du personnage qui se trouve contredit par la concentration du regard. L’original aurait été réalisé dans l’atelier que le sculpteur possédait à Londres en 1871. La même année, un tirage en bronze fut exécuté pour figurer à la Royal Academy. Très satisfait de son effigie, Gounod commande à Carpeaux plusieurs versions en terre cuite afin de les offrir à ses amis. La réalisation de ces exemplaires s’achève avec le décès du sculpteur en 1875. L’un d’entre eux est offert à Mistral, l’auteur du poème provençal dont Gounod s’inspira pour “Mireille”. De nombreuses versions en terre cuite ont été recensées, tant dans les collections publiques que privées. L’exemplaire du musée des Avelines a appartenu à Madame Angèle Duglé, nièce de Charles Gounod. Un courrier de Carpeaux en précise l’achat. Lors d’une journée commémorative, le 2 juin 1907, un tirage en bronze du même buste de Gounod (Fonte A.A Hébrard, postérieure à Carpeaux) est érigé à Saint-Cloud sur la place de l’église. Ce dernier, signé « J.B Carpeaux » sous l’épaule, est encore visible à cet emplacement. Charles Gounod est lié à l’histoire de Saint-Cloud par son mariage. Ses beaux parents, M. et Mme Zimmerman, parisiens par ailleurs, possèdent à Saint-Cloud une propriété au 64 boulevard de la République où le compositeur, dès 1852, commence à faire des séjours réguliers. Madame Zimmerman devenue veuve déménage dans l’actuelle rue Gounod ou chacune des filles Zimmerman dispose d’un appartement dans sa maison. Le compositeur s’installe au n°5, au « chalet Gounod » où il vit surtout les mois d’été. La maison Zimmerman et le « chalet Gounod » sont détruits pendant la guerre de 1870. Gounod fait reconstruire un cottage de genre anglais où il habite jusqu’à la fin de sa vie. Des clichés familiaux le montrent au milieu des siens, dans son jardin ou dans ses salons bourgeoisement meublés. La maison a été vendue et rasée après la seconde guerre.